Le plus grand défi à surmonter pour Hockey Canada pourrait bien être de regagner la confiance des commanditaires, estime une experte en marketing.

La fédération nationale a vu son financement être rétabli par la ministre canadienne des Sports, Pascale St-Onge, dimanche, après qu’Hockey Canada eut rempli les conditions imposées par la ministre.

Le gouvernement fédéral avait gelé le financement d’Hockey Canada en mai, après qu’il eut été révélé qu’une femme aurait été violée par huit joueurs après un gala en juin 2018, dont des membres de l’équipe nationale ayant participé au Mondial junior la même année. Quelques jours plus tard, plusieurs commanditaires avaient retiré leurs billes.

Avec une autre enquête sur des allégations d’agressions sexuelles impliquant des membres de l’équipe junior de 2003, l’organisation a rapporté des pertes de 23,5 millions en commandites, perdues ou suspendues, l’an dernier.

La professeure de gestion du marketing de l’Université métropolitaine de Toronto Joanne McNeish a déclaré à La Presse Canadienne qu’Hockey Canada se trouve « dans une faible position de négociations ».

La Banque Scotia, Canadian Tire, Nike et Tim Hortons n’ont toujours pas commenté à savoir s’ils allaient suivre l’exemple d’Ottawa et reprendre leur partenariat avec la fédération.

Certaines compagnies pourraient relancer des partenariats, mais d’autres pourraient estimer que ça n’en vaut pas le risque, a dit McNeish.

« [Certaines] vont passer leur tour. D’autres vont prendre une perspective plus large et dire “oui, c’est un partenariat important pour nous et le hockey est un sport important au Canada, nous voulons appuyer la communauté”, mais de façon plus ciblée, a-t-elle mentionné. De façon très spécifique et d’une manière où d’un point de vue public, le lien va être moins visible. »

Il pourrait être ardu de rebâtir un lien de confiance.

« La transparence va être primordiale, mais la chose la plus difficile à regagner est la confiance, a dit McNeish. Une fois le lien de confiance brisé, ce n’est plus la même chose.

« Ça veut dire que les dollars investis viennent avec des attaches concernant la transparence. Les entreprises commerciales vont être beaucoup plus prudentes dans leurs façons d’allouer de l’argent. Et pour celles à but non lucratif, les obligations légales et contractuelles représentent de gros montants. »