Les Hurricanes de la Caroline sont passés à une victoire d’atteindre la finale de l’Est, l’an passé, même s’ils ont présenté une fiche de 0-6 à l’extérieur lors de ces séries 2022. Ils ont intérêt à remédier à la situation, car ça pourrait se compliquer si leur série contre les Islanders se prolonge.

Pour l’heure, les Hurricanes sont toutefois en voiture. Jesper Fast a touché la cible à 5 min 3 s de la première prolongation pour permettre aux Nord-Caroliniens vaincre les Islanders de New York 4-3, mercredi, pour prendre une avance de 2-0 dans la série de premier tour.

Cela dit, on a déjà vu plus convaincant comme avance de 2-0. Dans le premier match, les Hurricanes n’ont pas généré grand-chose à cinq contre cinq et s’en sont tirés grâce à leur avantage numérique.

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Dans ce deuxième match, il leur a fallu deux cadeaux du généralement avare Ilya Sorokin pour l’emporter, de même qu’un but d’une chance inouïe, ou d’une malchance inouïe, selon votre point de vue.

Or, les Hurricanes étaient déjà privés, en partant, de deux ailiers de premier trio en Andrei Svechnikov et Max Pacioretty. Voilà qu’un autre ailier, Teuvo Teravainen, a subi une fracture à une main, a annoncé Rod Brind’Amour après la joute. Martin Necas a lui aussi eu des ennuis de santé pendant le match. C’est sans oublier Jordan Staal, frappé durement dans le dos en fin de première période.

Coïncidence ou non, les Islanders pratiquent un style taxant pour l’adversaire, 18 petits William Wallace sur patins.

PHOTO JAMES GUILLORY, USA TODAY SPORTS

Ilya Sorokin (30) stoppe un tir de Sebastian Aho (20) en troisième période.

Leur quatrième unité est surnommée le « trio d’identité », et il ne s’agit pas d’une identité de finesse et de dentelle. Ses trois clients, Matt Martin, Casey Cizikas et Cal Clutterbuck, se plaisent à aplatir leurs adversaires contre la fibre de verre. C’est d’ailleurs Martin qui a terrassé Staal, le frappant dans le dos avant de s’asseoir sur lui comme… comme… En fait, la séquence était si unique qu’on ne trouve pas de parallèle.

Les Islanders, donc, ont fini la rencontre avec 54 mises en échec à leur fiche, dont 17 du seul trio de Cizikas. Jaccob Slavin a été visé six fois ; Jalen Chatfield, cinq fois ; tout comme le pauvre Seth Jarvis, ultra-talentueux, mais encore chétif à 175 lb.

Parlant de poids, les 12 avants des Islanders pèsent en moyenne 206 lb, un net contraste avec les 192 lb des 12 attaquants des Hurricanes.

La série se déplace maintenant au UBS Arena, où les insulaires, qui n’avaient déjà pas besoin d’encouragements pour s’imposer physiquement, seront transportés par une foule bruyante. Les Hurricanes ont intérêt à ne pas oublier leurs épaulières.

Premier trio tranquille

Lane Lambert, ancienne gloire des Nordiques qui dirige maintenant les Islanders, paraissait furieux après le but vainqueur. Quelques instants avant le filet, Scott Mayfield avait en effet été atteint au visage par le bâton de Jordan Martinook, devant les yeux de deux officiels. À la reprise, Mayfield semblait toutefois avoir lui-même levé le bâton de Martinook. Est-ce la raison pour laquelle les arbitres ont laissé passer le geste ? Allez savoir.

Quoi qu’il en soit, les New-Yorkais n’ont obtenu aucun avantage numérique dans ce match, et on note par ailleurs que leur premier trio a été plutôt tranquille. Les entraîneurs le disent et le redisent : les avantages numériques permettent aux joueurs les plus talentueux de contrôler la rondelle, ce qui les aide généralement à mieux se sentir.

Force est d’admettre que Mathew Barzal, Bo Horvat et Anders Lee ont été bien discrets. Barzal a certes marqué, mais c’est grâce au flair de son coéquipier Adam Pelech, qui a bien lu le jeu en zone neutre pour intercepter la passe de Brady Skjei et relancer l’attaque. Du reste, on a bien peu vu les trois compagnons, et c’est plutôt l’unité de Brock Nelson qui a animé l’attaque des visiteurs.

Les Islanders ne peuvent donc pas simplement compter sur leur présence physique intimidante. Un réveil offensif des meilleurs éléments sera aussi requis. Lou Lamoriello a réalisé un grand coup pendant l’hiver en obtenant Horvat des Canucks. Il est temps pour lui que la transaction paye, car avec un noyau de trentenaires, son équipe n’est pas construite pour connaître du succès dans trois ans.