Rafaël Harvey-Pinard ne s’en est pas caché, son avenir n’est plus avec le Rocket de Laval. Après une saison où il a excédé toutes les attentes, son avenir appartient à la LNH, juge-t-il.

« Je pense que j’ai joué mon dernier match avec le Rocket », a-t-il concédé lors du bilan de fin de saison du club-école du Canadien, survenu samedi, quelques heures seulement après l’élimination de l’équipe. « Le camp d’entraînement sera important, car ce sera à moi de prouver que je mérite d’avoir ma place l’an prochain et d’être à temps plein dans la LNH. »

Celui qui a terminé au quatrième rang des buteurs du Tricolore bien qu’il ait disputé seulement 34 matchs aura un été chargé devant lui. D’abord, il compte améliorer certains aspects de son jeu, notamment son coup de patin. Mais surtout, il devra s’entendre sur les modalités d’un nouveau contrat, lui qui est joueur autonome avec restriction.

C’est sûr que c’est ça, l’objectif [de décrocher un contrat de la LNH]. Mais je vais laisser mon agent travailler, car je ne veux pas trop me mêler à ça. Moi, je suis à côté et j’écoute ce qu’il va me dire.

Rafaël Harvey-Pinard

Au lendemain de l’élimination de la formation lavalloise en séries éliminatoires, le petit ailier de 24 ans est revenu sur cette saison couronnée de succès sur le plan personnel. Il a avoué pouvoir « être fier » de ce qu’il a fait et avoir démontré pouvoir « jouer dans la LNH et dans la Ligue américaine ».

Force est d’admettre que c’est le cas. Celui qui a obtenu 20 points, dont 14 buts, en 34 rencontres dans la LNH s’est classé au quatrième rang du club pour les buts attendus par tranche de 60 minutes. Seuls Josh Anderson, Brendan Gallagher et Cole Caufield ont fait mieux.

Alors s’il est en mesure de se créer autant d’occasions l’an prochain, il ne fera plus de détour au bout de la ligne orange.

Une occasion saisie

Comme le dit Eminem dans Lose Yourself, tu n’as peut-être qu’une seule chance. Si c’était le cas, la saison 2022-2023 aura été celle-là pour Harvey-Pinard.

« Sans blessures, je n’ai probablement pas ma chance, mais une fois là-bas, il faut la saisir, cette chance-là. Il va y avoir beaucoup de compétition l’an prochain avec tout le monde en santé », a-t-il affirmé.

Les blessés ont fait dérailler le plan original du Canadien alors que plusieurs ailiers clés se sont retrouvés sur la touche pour un long moment, dont Caufield, Gallagher, Juraj Slafkovsky, Jonathan Drouin, Joel Armia et Paul Byron. C’est dans ces circonstances que Harvey-Pinard s’est établi comme l’un des meneurs offensifs du club et a forcé la main des dirigeants.

Peut-être que certains ont été surpris du succès qu’il a connu avec le Canadien, mais pas son capitaine à Laval, Gabriel Bourque : « Il ne m’a pas surpris du tout, car je sais comment il était l’an dernier. »

Le natif du Saguenay a reconnu avoir « beaucoup appris » au courant de la campagne. C’est notamment grâce à de nombreuses séances vidéo tenues en compagnie de Martin St-Louis.

Mais après avoir touché à la gloire dans la LNH, Harvey-Pinard a été rétrogradé afin de donner un coup de pouce au Rocket dans sa course aux séries éliminatoires. Avant de retourner à Laval, l’entraîneur du Canadien lui a simplement dit avoir été « fier de lui ».

Finalement, après six points en cinq matchs avec la formation lavalloise, il pourra se préparer au moment le plus important de sa carrière. Un été charnière pour déterminer son statut au sein de l’organisation. Ou, comme il l’a dit lui-même, pour aider le paternel à la pizzéria familiale d’Arvida.

Primeau et le yo-yo

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Cayden Primeau

Cayden Primeau a terminé de faire ses armes dans la Ligue américaine, selon ses dires. « Je suis prêt pour la prochaine étape », a-t-il répété à plusieurs reprises lors du bilan de fin de saison.

« J’ai disputé assez de matchs pour faire le saut, a-t-il expliqué. Je dois être constamment là-bas. Je me suis senti à l’aise par moments, mais je dois y demeurer pour que ce soit vraiment confortable. »

Si ses performances ont été en demi-teintes dans la LNH, il croit qu’être établi avec le Canadien l’aidera.

« Ce n’est pas facile de jouer dans les deux ligues, car ce n’est pas le même style de jeu. Les équipes et les gars sont différents. Mais je crois que l’un des aspects que j’ai le plus améliorés cette année, c’est de rester concentré, peu importe les circonstances », a-t-il déclaré.

Pour arriver à faire tourner les têtes au camp d’entraînement l’an prochain, il prévoit de « devenir encore plus fort physiquement ».

Ce qui pourrait mettre fin à ce yo-yo entre la LNH et la LAH pour Primeau, c’est simplement que l’Américain de 23 ans sera admissible au ballottage l’an prochain. Un pensez-y-bien avant de le rappeler ou de le rétrograder.

Le CH reste la priorité de Richard

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Anthony Richard

Toujours aussi franc, Anthony Richard s’est présenté devant les médias et n’a pas laissé place à l’interprétation. Celui qui sera joueur autonome sans restriction dans quelques mois pourrait changer d’organisation s’il le désire.

« Ce n’est pas la première fois que je suis joueur autonome. Mais si j’ai le choix, je reviens ici. J’ai fait part de mes intentions à l’organisation ce matin, donc ce sera à mon agent et à Kent de travailler là-dessus, car ma position est claire », a-t-il lancé.

Si son objectif cette saison était de démontrer aux autres clubs que le Rocket avait fait une bonne affaire en le mettant sous contrat, l’an prochain il espère pouvoir se tailler un poste dans la LNH. Il a pris part à 13 rencontres avec le Tricolore, mais un concours de circonstances lui a nui.

« J’arrivais un peu de nulle part cette année. J’en ai parlé ce matin [avec Kent Hughes], que mon rappel aurait pu arriver plus tôt. Peut-être qu’il attendait de voir si c’était juste une bonne séquence ou si j’étais constant.

« Je n’ai pas vraiment été chanceux de ce côté-là, car quand je suis monté, il n’y avait pas trop de blessures. Puis quand je suis redescendu, ils ont eu une dizaine de blessures et ont rappelé plein de gars. C’est au moment où j’étais à la limite d’être admissible au ballottage, donc ça m’a coûté une dizaine de matchs dans la LNH, je crois. »

Les prochains mois diront si la stratégie de jouer cartes sur table aura été la bonne pour Richard.