Les Hurricanes sont finalement capables de remporter un match éliminatoire à l’étranger.

On commençait presque à en douter ; jusqu’à dimanche, les hommes de Rod Brind’Amour traînaient une séquence de huit défaites consécutives à l’extérieur en séries, étalées sur deux ans. Ils ont – enfin, diront-ils sans doute en soupirant – mis fin à cette guigne en l’emportant 5-2 contre les Islanders, dimanche à New York. Ainsi se sont-ils offert une douce avance de 3-1 dans leur série de premier tour.

Après le dernier match, vendredi, Brind’Amour avait déploré un manque d’exécution de son équipe en avantage numérique. Ses troupiers ont entendu le message et ont été beaucoup plus opportunistes dans ce quatrième duel.

Après avoir été dominés dans les premières minutes, ils ont profité d’un cinq contre trois offert sur un plateau d’argent par les Islanders pour prendre les devants 1-0. Le jeune Seth Jarvis, oublié à l’embouchure du filet, a accepté une remise de Stefan Noesen.

Ce double avantage numérique était cependant accompagné d’une mauvaise nouvelle : Jack Drury, violemment frappé par Ryan Pulock, a quitté la rencontre après seulement deux présences. Les Canes, déjà considérablement dépouillés par les blessures, se retrouvent donc avec quatre ailiers hors d’état de jouer (Andrei Svechnikov, Max Pacioretty, Teuvo Teravainen et Jack Drury).

On dit souvent qu’en l’absence de joueurs importants, d’autres doivent élever leur jeu d’un cran. Sebastian Aho a été un de ceux-là pour les Hurricanes.

Le centre de 25 ans a contribué au deuxième but des siens, celui de Martin Necas, encore en avantage numérique. Un peu plus de 10 minutes plus tard, il soutirait la rondelle à Alexander Romanov en zone neutre pour s’amener en deux contre un avec MacKenzie MacEachern et marquer son premier des séries. En troisième période, ce même Aho a permis à Jarvis de partir en échappée pour inscrire son deuxième du match.

PHOTO FRANK FRANKLIN II, ASSOCIATED PRESS

Sebastian Aho (20)

Les Hurricanes, victimes de la robustesse des Islanders lors des trois premiers matchs, se sont davantage imposés dans ce duel. Pour la première fois, ils ont distribué plus de mises en échec que leurs adversaires (39 contre 31). Pour les insulaires, c’est 13 de moins que dans le premier match, 23 de moins que dans le deuxième et 12 de moins que dans le troisième…

La Terre appelle le premier trio

Ultimement, ce sont les revirements (20) et les mauvaises pénalités qui ont coûté la partie aux Islanders. Adam Pelech a bien marqué en début de troisième période pour porter la marque à 4-1, donnant un regain d’énergie à son équipe, mais celle-ci s’est butée à un Antti Raanta en confiance.

Dans son analyse du deuxième match de cette série, le collègue Guillaume Lefrançois faisait mention d’un essentiel réveil offensif du premier trio chez les Islanders. Cent vingt minutes de jeu plus tard, ce réveil offensif de Mathew Barzal, Bo Horvat et Anders Lee n’a toujours pas eu lieu.

Oui, mais Horvat a marqué, répliqueront les fins observateurs. C’est bien vrai, mais son but a été inscrit dans une cause perdante dans les dernières minutes de la rencontre… et il s’agissait de son premier et seul tir du match. Autrement, l’attaquant de 28 ans a été invisible. Ce n’est pas exactement ce qu’on appelle faire la différence.

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Brett Pesce et Bo Horvat

Quant à Barzal, il a terminé la rencontre avec un différentiel de - 1 et deux revirements. Le centre canadien est-il encore affecté par la blessure qui l’a tenu à l’écart du jeu pour les 23 derniers matchs de la saison ? Seul l’avenir nous le dira.

Lane Lambert, entraîneur-chef des Islanders, a essayé de nouvelles combinaisons en troisième période. Barzal a été jumelé à Jean-Gabriel Pageau et Hudson Fasching, tandis que Horvat s’est retrouvé aux côtés de Zach Parise et Lee. C’était toutefois trop peu, trop tard.

Il est difficile, voire impossible, pour une formation de faire un bout de chemin dans le tournoi printanier sans l’implication de ses meilleurs éléments. Les Islanders commencent sans doute à le réaliser.

La série se transporte maintenant en Caroline, mardi. Les Hurricanes auront l’occasion de fermer les livres à la maison, là où leur fiche est nettement plus reluisante.