Les dictons et les adages pleuvent une fois en séries éliminatoires. Toutefois, celui voulant que les meilleurs doivent être les meilleurs s’applique peut-être plus que tout autre. Dans le troisième match de la série entre les Oilers d’Edmonton et les Golden Knights de Vegas, cet aphorisme s’est avéré, à l’avantage des chevaliers, dans un gain de 5-1, lundi soir.

Depuis le début de la saison, Leon Draisaitl et Connor McDavid portent les Oilers sur leurs épaules. Les deux joueurs voguaient sur des séquences de huit et sept matchs consécutifs avec au moins un point. Or, même si le retour de l’équipe à Edmonton pour tenter de prendre l’ascendant dans cette série avait des allures de fête en début de rencontre, c’est plutôt devenu un pétard mouillé.

Notamment grâce au brio des gros canons des Golden Knights. Même si les Oilers avaient pris les devants tôt en début de rencontre par l’entremise de Warren Foegele, jamais ils n’ont été dans le coup. Les visiteurs ont inscrit cinq buts sans riposte.

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Jonathan Marchessault, tranquille depuis le début du bal printanier, s’est invité à la danse en marquant ses deux premiers buts des séries. Il a été la bougie d’allumage de son équipe. Il était de tous les combats. Clairement, le Québécois en avait marre de ronger son frein.

Son coéquipier Jack Eichel est aussi en train de montrer pourquoi il valait son pesant d’or lorsque l’équipe l’a acquis des Sabres de Buffalo. Habitué de ranger son équipement à la fin du mois d’avril, il allait être intéressant de voir comment il allait se comporter dans un contexte éliminatoire. Sa réponse est sans équivoque.

Eichel a alimenté ses coéquipiers pour des buts à deux reprises en plus de marquer le quatrième des siens, grâce à un tir précis lors d’une descente à deux contre un.

Il compte maintenant cinq points en trois matchs contre les Oilers et il est en train d’éclipser tranquillement Connor McDavid, choisi un rang avant lui au repêchage de 2015.

L’Américain n’a pas nécessairement volé le spectacle, mais il a été efficace, combatif et opportuniste.

À plat

Tout le monde était en droit de s’attendre à un match explosif des Oilers. Après un gain de 5-1 à Vegas lors du dernier match, il aurait été normal de profiter de ce momentum lors du retour à la maison.

En revanche, McDavid, Draisaitl et Evan Bouchard ont sans doute joué leur pire match des séries.

McDavid a été invisible. Il a été incapable de générer quoi que ce soit. Idem pour Draisaitl, qui a été mis de l’avant davantage pour ses mauvaises décisions. Visiblement frustré par la tournure des évènements, il a écopé de deux punitions.

PHOTO PERRY NELSON, USA TODAY SPORTS

Connor McDavid et Ivan Barbashev

Mais encore, son manque d’implication et d’initiative a certainement manqué aux Oilers. Maintes fois, il est resté immobile en zone offensive. À plusieurs reprises, il s’est laissé glisser en périphérie au lieu de se mettre en meilleure position pour marquer. Assurément nous a-t-il habitués à un rendement plus adéquat et que le voir absent de la feuille de pointage est étonnant. Mais tout est dans la manière, même dans la défaite.

Certes, la meilleure offensive du circuit a bénéficié de seulement deux avantages numériques. Même si Edmonton a fait son pain et son beurre avec un homme en plus avec un taux de réussite de 56 %, les lacunes de l’équipe à forces égales, et peut-être son manque de profondeur, ont été exploitées par les Golden Knights.

C’est la première fois depuis le 9 février que les Oilers ne marquaient qu’une seule fois au cours d’un match.

Néanmoins, la performance en deçà des attentes du duo en or n’explique pas le désastre défensif de l’équipe.

Désorientés, confus et délicats, les défenseurs des Oilers n’ont pas été l’ombre d’eux-mêmes. Evan Bouchard et Darnell Nurse ont terminé la rencontre avec un différentiel de -2. La première paire des Oilers a été mollassonne pendant les trois périodes. Bouchard fera des cauchemars en repensant à son pivot raté sur la séquence menant au but d’Eichel.

Le travail des employés de soutien des Golden Knights a complètement déstabilisé l’unité défensive de leurs rivaux, visiblement dépassée par les évènements.

Une rotation de gardiens

Pas moins de quatre gardiens auront vu de l’action lors de ce troisième match.

Du côté de Vegas, Laurent Brossoit s’est blessé en milieu de première période à la suite d’un déplacement sur une séquence orchestrée par McDavid. Certainement blessé au bas du corps, le gardien a eu besoin de l’aide de ses coéquipiers pour quitter la surface glacée.

Adin Hill a assuré la relève en repoussant les 24 tirs dirigés vers lui. Pendant ce temps, Jonathan Quick regardait l’action du bout du banc.

Chez les Oilers, le groupe d’entraîneurs a pris la décision de retirer Stuart Skinner de la rencontre après le quatrième but adverse. Le candidat au trophée Calder n’a pas nécessairement mal paru. Ses défenseurs ne lui ont offert aucun répit. Alors dans cette cause perdue, le repos était sans doute la meilleure solution.