En août 2022, tout juste après avoir été acquis par le Canadien, Sean Monahan avait salué la chance qui lui était accordée de prouver de quoi il était capable.

Dix mois plus tard, en acceptant une prolongation de contrat au bas prix, il tient le même discours. « J’ai encore beaucoup à prouver. Et je dois principalement le prouver à moi-même », a-t-il dit, mercredi, lors d’une visioconférence.

L’Ontarien de 28 ans a signé, mardi, une entente d’un an qui lui garantira 1,985 million de dollars. Il touchera en outre un boni de performance de 15 000 $ s’il dispute au moins 26 matchs, ce qui arrondirait alors son salaire à 2 millions.

La somme est presque anecdotique – elle ne représente pas même 1 % du salaire de base qu’empochera l’attaquant. Mais le symbole est réel. Les 26 matchs ne sont pas fortuits : c’est un de plus que les 25 qu’il a joués la saison dernière.

Monahan, on le sait, traîne un lourd passif de blessures. Au moment où le Canadien l’a acquis, il se remettait d’opérations aux deux hanches. En 2022-2023, une blessure à un pied a interrompu sa saison en décembre, et il s’est blessé à l’aine pendant sa rééducation. Au cours des trois dernières saisons, il a ainsi raté un total de 80 matchs, avec les Flames de Calgary et le Tricolore.

Ce boni, Monahan n’en fait pas une grosse affaire.

Le plus important pour moi, c’est de disputer une saison complète, en santé.

Sean Monahan

À l’heure actuelle, il se dit « plus près de 100 % » et « plus à l’aise » qu’il ne l’a été « depuis quatre ou cinq ans ». Ce qui inclut donc l’été dernier, alors qu’il manifestait déjà son optimisme.

« Quand on s’exprime dans les médias, on dit toujours qu’on se sent bien, mais je suis le seul à savoir comment je me sens, a-t-il nuancé. Je me sens juste normal. Je n’hésite plus, je ne me sens pas limité sur la glace. C’est encourageant. »

Plusieurs fois, par le passé, il a amorcé une saison en dépit de blessures, d’inconfort. La longue pause des derniers mois est, croit-il, « l’une des meilleures choses qui pouvaient [lui] arriver ». Son historique l’amène à « penser différemment » sa rééducation, son entraînement. Cela dans le but de prouver qu'il est « encore un très bon joueur dans cette ligue ». Ce qu’il a un peu déjà fait en accumulant 17 points en 25 matchs à Montréal.

« La seule chose que j’ai en tête, c’est de jouer du bon hockey et de prendre soin de moi. »

St-Louis et les jeunes

Cette relance, Monahan aurait pu la vivre dans une autre équipe, possiblement à un salaire similaire ou un peu inférieur.

Or, il ne voulait pas s’en aller avec le sentiment d’un travail inachevé.

« Je sentais que je devais donner une autre chance à Montréal, aux fans, à l’organisation, a-t-il énuméré. On m’a donné ma chance dès mon arrivée. Les entraîneurs ont été incroyables, et je me suis fait des amis pour la vie dans le vestiaire. »

Parmi les facteurs qui ont alimenté cette réflexion, il a notamment identifié l’enthousiasme de ses jeunes coéquipiers. À Calgary, a-t-il souligné, il faisait partie d’un fort noyau de vétérans. Tandis qu’à Montréal, il s’est joint à un groupe jeune, énergique, composé « de gars qui veulent s’améliorer chaque jour, se pousser entre eux ».

Je pense pouvoir aider l’équipe. C’est un moment emballant pour être membre du Canadien.

Sean Monahan

La présence de Martin St-Louis derrière le banc a aussi pesé lourd dans la balance. « Martin est une importante raison pour laquelle je veux revenir », dit-il, sans détour.

Monahan a décrit son entraîneur-chef comme une personne à laquelle les joueurs peuvent s’identifier. Il n’y a pas si longtemps, lui-même jouait dans la ligue – « j’ai joué contre lui ! », a rappelé le numéro 91 du Canadien.

« C’est facile de lui parler, il comprend bien le jeu d’aujourd’hui, a poursuivi Monahan. C’est un joueur et une personne digne du Temple de la renommée. Il nous aide à être meilleurs.

« La manière dont il dirige les entraînements, son énergie, son enthousiasme, son humeur positive, ça donne envie de connaître du succès pour lui, de travailler pour lui. Je n’avais jamais eu un entraîneur comme ça auparavant. »

Et de conclure que St-Louis l’avait aidé « à aimer jouer davantage à mesure que la saison avançait ».

Monahan semble sincèrement fébrile de renouer avec l’action en septembre, d’autant plus qu’il aura la chance « d’être à l’aise dès le jour 1 », en plus de cette fois bien connaître ses coéquipiers et le système de jeu.

Il croit qu’une formation en bonne santé pourrait rendre de bien meilleurs résultats que l’an dernier. « Beaucoup de joueurs sont affamés. Ils veulent prouver des choses et faire des pas dans la bonne direction. C’est un bon groupe de gars. Je suis très emballé. »