Sans regret ni rancune, Jonathan Drouin avait besoin d’un « nouveau départ », et ça, personne ne sera surpris de l’apprendre.

Même si « ça allait super bien avec Martin [St-Louis] », qu’il avait « encore des papillons en entrant sur la patinoire du Centre Bell » et qu’il se dit « chanceux d’avoir joué à Montréal pendant six ans », Drouin avait besoin de changer d’air.

Sa décision de mettre fin à son chapitre montréalais s’est prise « quelques jours avant » l’ouverture du marché des joueurs autonomes, a expliqué le Québécois lors de sa première disponibilité média en tant que membre de l’Avalanche du Colorado, lundi midi.

« Kent [Hughes] et Jeff Gorton ont été super gentils avec moi dans les deux dernières années. On a pris une décision… Moi, j’ai décidé d’aller quelque part d’autre. […] Montréal a été un peu difficile dans les dernières années, il y a eu beaucoup de hauts et de bas. J’avais besoin d’un nouveau départ », a sereinement résumé l’attaquant de 28 ans.

Personne n’est sans savoir que le séjour de Drouin à Montréal a été tumultueux, entre les blessures et les troubles d’anxiété qui l’ont forcé à rater la fin de la saison 2021. C’est sans parler des nombreux commentaires acerbes de certains partisans à son endroit, qui n’ont jamais vraiment cessé depuis quelques années.

Mais malgré tout ça, Drouin « ne changerait pas grand-chose dans ce qui est arrivé » ces six dernières années. « C’est arrivé pour une raison », a-t-il sagement estimé.

Une expression anglophone dit qu’il vaut mieux vaincre ses détracteurs par la gentillesse (kill them with kindness). C’est un peu ce qu’a fait l’ailier des Laurentides, ne lésinant pas sur les compliments à l’endroit du Tricolore, lundi.

Jamais je ne vais dire à un Québécois de ne pas venir jouer à Montréal.

Jonathan Drouin

« Quand je suis arrivé à Montréal, je pensais savoir à quoi m’attendre. Tout le monde va te le dire : quand tu es un Québécois à Montréal, tu ne peux pas vraiment savoir à quoi t’attendre. C’est une place où il y a beaucoup de pression, beaucoup de choses négatives, mais il y a aussi beaucoup de positif si tu es capable de tasser les choses de côté.

« J’ai eu de super beaux moments à Montréal. […] J’ai rencontré de super belles personnes. Je pense que j’ai grandi comme personne aussi depuis ma première année. »

Un processus « assez facile »

Si c’était la première fois de sa carrière que Jonathan Drouin testait le marché des joueurs autonomes, le processus a été « assez facile ». Ses échanges par texto avec Nathan MacKinnon, son ancien coéquipier chez les Mooseheads de Halifax, ont simplifié sa décision.

« J’avais assurément le Colorado sur mon radar. J’espérais qu’on pourrait trouver un terrain d’entente. J’ai été vraiment chanceux. »

PHOTO JEFFREY T. BARNES, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Nathan MacKinnon

Le directeur général de l’Avalanche, Chris MacFarland, a d’ailleurs expliqué au cours des derniers jours que MacKinnon avait « assurément [été] un membre honoraire du service de recrutement » dans la décision d’amener Drouin au Colorado.

« De recevoir un message de [Nathan] à ce moment-ci de ma carrière, c’est quelque chose auquel j’avais hâte, de dire Drouin. Pas seulement Nate, mais tout le monde au Colorado. C’est une superbe occasion pour moi dans une bonne équipe. »

En forme « mentalement et physiquement », Drouin semblait sincèrement emballé par le nouveau défi qui se présente à lui. Son entente d’un an, qui lui rapportera néanmoins beaucoup moins d’argent que son précédent contrat de six ans, sera une occasion pour lui de retrouver sa touche offensive.

Je suis ouvert à aider [l’Avalanche] de n’importe quelle façon. Je veux essayer de retrouver ma game. Je sais qu’elle est là. C’est juste une question de confiance.

Jonathan Drouin

L’attaquant s’attend à devoir s’ajuster à l’altitude et à la vitesse du jeu de l’Avalanche, et il est déjà passé à l’action en ce sens. « Je m’entraîne beaucoup cet été pour être certain que je suis prêt pour ça. »

Comme il l’a bien dit : « J’ai déjà mis Montréal derrière moi. Je pense au futur. »