Miguël Tourigny vient de vivre une année bien remplie. L’été dernier, il filait en direction de la Slovaquie afin d’y amorcer sa carrière professionnelle. Cette semaine, il participe au camp de perfectionnement du Canadien, et à l’automne, si tout va bien, il portera les couleurs du Rocket de Laval.

Pas mal pour un gars qui a été ignoré deux ans de suite au repêchage, notamment en raison de sa petite taille (5 pi 8 po), avant d’être réclamé par le Tricolore au 216rang l’an dernier, au moment où on commençait à rouler les fils au Centre Bell.

Si on en parle, c’est parce que Tourigny a dû se servir de son expérience pour remonter le moral de son jeune frère, Jordan. Ce dernier, défenseur des Cataractes de Shawinigan, était admissible au repêchage pour la première fois la semaine dernière. La famille était assise dans les gradins du Bridgestone Arena de Nashville, pour ne finalement jamais entendre le nom de fiston.

« Les deux premières heures, je ne lui ai pas trop parlé, a raconté Miguël Tourigny, après l’entraînement de lundi à Brossard. Il est tête de cochon comme moi, donc je l’ai laissé prendre l’air tout seul. Je l’ai laissé faire. »

Ensuite, j’ai dit à mes parents de sortir de la chambre pour que je lui parle tout seul. Je lui ai dit : ‟Jo, on connaît notre famille, on est des battants, on se bat pour tout ce qu’on a. Je ne suis pas stressé. Arrive là-bas avec le couteau entre les dents.” J’ai vu dans ses yeux qu’il se passait quelque chose.

Miguël Tourigny

« Là-bas », c’est à Winnipeg. Jordan Tourigny a été invité au camp de développement des Jets, qui se met en branle ce mardi. Il tentera de convaincre la direction de l’équipe de lui donner un contrat, ou à tout le moins, de laisser une impression favorable en vue du repêchage de 2024.

PHOTO GUILLAUME LEFRANÇOIS, ARCHIVES LA PRESSE

Jordan Tourigny

« Il peut se fier à moi, j’ai été repêché à ma troisième année. J’ai vu comment il s’entraîne cet été, ce que les gens disent de lui. Il peut causer une surprise. Je suis vraiment fier de lui et il va tout casser là-bas ! »

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Miguël Tourigny revient quant à lui de Trencin, après avoir passé la campagne 2022-2023 en première division slovaque. Une jolie expérience de vie, où il a même pu apprendre quelques rudiments de slovaque. « Je connais de petites bases. Allô, comment ça va, bonjour, bon après-midi, oui, non. C’est assez spécial comme langue ! »

Le Canadien n’avait pas de place pour lui à Laval, donc il a tenté l’aventure européenne, plutôt que de retourner dans les rangs juniors à titre de joueur de 20 ans.

« J’ai vraiment, vraiment adoré. C’était en deux temps. Au début, c’était un choc quand j’ai réalisé que j’étais seul au monde. Ensuite, les gars m’ont vraiment aidé à m’adapter.

« Le junior aurait été bon, mais à long terme, c’était mieux que je joue avec des hommes. Au début, j’ai demandé à mes agents : ‟Êtes-vous sûrs ?” Mais avec le recul, je leur lève mon chapeau, c’était une très, très bonne décision ! »

Tourigny vise maintenant un poste à Laval, où il y aura congestion. Même si le Canadien commençait la saison avec huit défenseurs, il restera tout de même William Trudeau, Logan Mailloux, Jayden Struble, Tobie Paquette-Bisson, Mattias Norlinder, Brady Keeper et Olivier Galipeau pour les six postes à la ligne bleue.

« J’ai signé un contrat avec Laval, mon but est d’avoir ma place, assure-t-il. C’est mon plan A et c’est mon seul plan. »

En bref

Andersson, un « mentor »

Lias Andersson n’a jamais répondu aux attentes qui le précédaient en tant que 7choix au total en 2017. Pas exactement le meilleur coup de la carrière de Jeff Gorton et Nick Bobrov, qui travaillaient alors pour les Rangers de New York. Ce même Andersson a toutefois été embauché par le Canadien dimanche et pourrait donner un sérieux coup de pouce à l’attaque du Rocket de Laval cette saison. Le Suédois de 24 ans a en effet conclu la dernière saison avec une fiche de 31 buts et 28 aides pour 59 points en 67 matchs avec le Reign d’Ontario, dans la Ligue américaine (LAH). En ajoutant ses quatre matchs de la campagne 2021-2022, Anderson a inscrit 37 buts à ses 71 derniers matchs dans la LAH. « C’est important d’avoir des vétérans, a rappelé l’entraîneur-chef du Rocket, Jean-François Houle. Lias a beaucoup d’expérience, il est devenu un joueur de près d’un point par match dans la Ligue américaine. J’espère qu’il sera un mentor et qu’il va aider à atténuer la pression de produire de l’attaque que des jeunes pourraient ressentir. »

Un match simulé

Le camp de perfectionnement du Canadien se conclut mardi avec la présentation d’un match intraéquipe à compter de 11 h. Selon les informations diffusées par le CH lundi, les espoirs joueront deux périodes de 25 minutes, à 4 contre 4. Comme tout entraînement du Tricolore à Brossard, l’évènement est gratuit et ouvert au public. L’équipe prévoit aussi diffuser la rencontre sur ses plateformes numériques.