La journée d’un joueur avec la Coupe Stanley est, au-delà d’une occasion de célébrer, une occasion de redonner à ceux qui l’ont soutenu et aidé à se rendre là où il est. Nicolas Roy vous le dira.

L’attaquant des Golden Knights de Vegas disposait de 14 heures avec le gros trophée dans son patelin d’Amos, samedi dernier, et il les a utilisées à bon escient. « Je suis encore un peu sur un nuage », lance-t-il quand on le joint au téléphone, jeudi après-midi.

Dans cette idée de redonner, Nicolas Roy avait des arrêts prioritaires en tête. Le premier : la résidence des Jardins du Patrimoine, où habite sa grand-mère. Celle-ci, du haut de ses 84 ans, suit encore les matchs de son petit-fils lorsque c’est possible, même si 4300 km le séparent d’elle.

« Elle m’a tout le temps suivi [au hockey] », lance l’athlète de 26 ans. « C’était important pour moi d’aller lui montrer la Coupe. […] Pour elle, venir voir le défilé, se déplacer debout dehors, ça allait être plus difficile. La meilleure manière de faire, c’était d’aller la voir chez elle. »

PHOTO TIRÉE DU COMPTE INSTAGRAM DE NICOLAS ROY

Nicolas Roy pose avec la Coupe Stanley à Amos

Comme ce n’est pas tous les jours que la Coupe Stanley est de passage aux Jardins du Patrimoine – ni à Amos, d’ailleurs –, sa grand-mère n’était pas la seule à attendre l’arrivée du champion local. Bon nombre d’aînés s’étaient regroupés à l’entrée.

« J’ai pris une photo avec ma grand-mère devant tout le monde, raconte Roy. Elle était contente et très émotive. »

Le Québécois a ensuite roulé en direction de la communauté de Pikogan, également connue sous le nom de la Première Nation Abitibiwinni. C’est de là qu’il tenait à commencer son défilé.

« C’est à la sortie de la ville d’Amos. Tout au long des séries, sur les médias sociaux, je voyais des publications de gens qui m’encourageaient, me suivaient, regardaient mes matchs. Ç’a tout le temps été des passionnés de hockey, là-bas. »

« Je pense que c’était une belle occasion de leur faire un petit clin d’œil. Ça nous a peut-être pris 15 minutes de plus. Ça les a rendus très heureux. »

Quand vient le temps de nommer un moment marquant dans cette journée chargée en émotions, Roy hésite. Sans surprise, il y en a eu « tellement », nous dira-t-il avant de nous parler des nombreux enfants qui sont venus à sa rencontre.

« Je me souviens quand j’étais enfant. J’avais des modèles, des gars dont je voulais suivre les traces. Voir les enfants qui arrivent et te regardent avec les yeux ronds… Tu vois qu’ils sont impressionnés, qu’ils te voient comme leur idole. »

La journée s’est poursuivie avec un souper en famille, avant de se boucler avec un party privé entre amis. Quatorze heures bien investies, quoi. « Si c’était à refaire, je le referais de la même manière. »

Nouvel entraîneur

On apprenait mercredi que le Québécois Dominique Ducharme sera de retour dans la Ligue nationale la saison prochaine, à titre d’entraîneur adjoint de Bruce Cassidy, chez les Golden Knights. Nicolas Roy connaît bien Ducharme pour l’avoir eu comme entraîneur-chef avec Équipe Canada junior en 2017.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

Dominique Ducharme

« Je l’ai adoré comme coach, laisse-t-il tomber dès qu’on aborde le sujet. J’ai tout le temps eu de bons commentaires d’autres joueurs par rapport à lui. »

Si l’attaquant n’a pas encore « eu le temps » d’écrire au nouvel adjoint depuis sa nomination, il n’hésite pas à vanter ses mérites, mentionnant entre autres sa force pour les tactiques individuelles.

« En étant coach adjoint, je pense qu’il va beaucoup aider les attaquants et les gars à devenir de meilleurs joueurs, que ce soit dans les pratiques ou pour avoir de petits conseils durant les matchs. C’est un gars qui communique très bien aussi. […] On est chanceux de l’avoir à Vegas. »

Ducharme était l’entraîneur-chef du Tricolore lors du parcours de la formation en séries de 2021, qui s’est terminé par une présence en finale de la Coupe Stanley. De ce parcours, les amateurs se souviennent surtout du but gagnant d’Artturi Lehkonen en finale d’association contre… Vegas.

« Je vais le taquiner un peu, là ! s’exclame Roy en riant. […] D’après moi, on va se reparler de ça un peu ! »

Éviter le jinx

Il reste quatre années au contrat de cinq ans de Nicolas Roy avec les Golden Knights. Maintenant que sa journée avec la Coupe Stanley est derrière lui, que ses célébrations sont « toutes faites », il « peut regarder vers l’avant », dit-il. Il a d’ailleurs commencé à s’entraîner pour la saison prochaine.

Saison qui, croit Roy, s’annonce elle aussi emballante, alors que l’équipe comptera sur une formation semblable à celle qui vient de remporter les grands honneurs. Un autre triomphe, peut-être ?

« C’est sûr que ce serait vraiment le fun ! Je ne veux pas me jinxer non plus… mais je pense qu’on va avoir une très belle équipe. »