Il a dû s’écouler moins d’une minute entre l’annonce de l’embauche de Guy Boucher comme entraîneur adjoint à Toronto et le début des spéculations sur la possibilité qu’il remplace rapidement l’actuel entraîneur-chef des Maple Leafs, Sheldon Keefe.

L’incapacité des Leafs à connaître du succès en séries éliminatoires est bien documentée. Keefe sera sans contrat au terme de la prochaine saison. Un nouveau directeur général vient d’être nommé. Et Boucher arrive avec l’étoffe d’un entraîneur-chef – poste qu’il a occupé à Tampa et à Ottawa pendant six saisons au cours de la décennie 2010.

Si, effectivement, un plan machiavélique s’organise dans la Ville Reine, alors Sheldon Keefe est un sacré bon comédien. Car devant les journalistes torontois, rencontrés jeudi par le truchement d’une visioconférence, il s’est montré dithyrambique à l’endroit de son nouvel adjoint.

La Presse a évidemment tenté d’obtenir les impressions de Guy Boucher lui-même. Or, l’entrevue devait être autorisée par l’organisation des Maple Leafs, et notre demande a été refusée en raison d’une politique interne interdisant aux entraîneurs adjoints de s’entretenir avec les journalistes. Repassons donc le micro à Keefe.

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Sheldon Keefe, lors du passage des Maple Leafs de Toronto à Montréal, en janvier dernier

Le pilote des Leafs a d’entrée de jeu annoncé que Boucher serait principalement responsable de l’avantage numérique. Cette tâche a été laissée vacante par le départ de Spencer Carbery, devenu entraîneur-chef des Capitals de Washington il y a quelques semaines.

« C’est très emballant, a dit Keefe à propos de l’embauche du Québécois de 51 ans. On se connaît depuis longtemps, et pour lui avoir parlé à de nombreuses reprises au cours des dernières années, je sais à quel point il est passionné par l’avantage numérique. »

Boucher se voit ainsi remettre le volant d’une puissante machine rodée au quart de tour. L’attaque massive torontoise a terminé au premier et au deuxième rang de la ligue, respectivement, au cours des deux dernières saisons. Ses taux de réussite (27,3 % et 26 %) se classent dans le top 10 des performances avec un homme en plus depuis le lock-out de 2004-2005.

Sheldon Keefe a mentionné que tous les candidats rencontrés semblaient « fébriles » à l’idée de « travailler avec nos joueurs d’élite » – Auston Matthews, Mitch Marner, William Nylander, John Tavares, Morgan Rielly… Conséquemment, « nos standards sont très élevés, et les attentes de nos joueurs le sont aussi », a-t-il prévenu.

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John Tavares (91) et Mitch Marner (16) devant le filet du Canadien de Montréal

Il croit toutefois avoir trouvé son homme en Boucher, dont il a vanté l’expérience et les habiletés, mais également la « philosophie ». « Il connaît nos forces et veut travailler de manière à continuer à construire notre groupe », a souligné Sheldon Keefe.

Celui-ci a complété son groupe d’entraîneurs en accueillant aussi Mike Van Ryn qui, lui, sera responsable des défenseurs.

Avec tous les impératifs d’une longue saison de la LNH et ce que ça implique dans la préparation des joueurs, avoir autant de ressources sera incroyable pour nous. Je m’attends à une collaboration au sein de mon personnel. J’ai toujours dirigé mes équipes comme ça : tout le monde s’entraide. La quantité d’expérience dont nous disposons est assez incroyable.

Sheldon Keefe, entraîneur-chef des Maple Leafs de Toronto

Différents médias ont rapporté que Guy Boucher était passé près de devenir l’entraîneur-chef des Maple Leafs en 2015. À l’époque, on lui avait toutefois préféré Mike Babcock.

Le natif de Notre-Dame-du-Lac, dans le Bas-Saint-Laurent, a passé trois saisons derrière le banc du Lightning de Tampa Bay (2010-2013) et trois autres derrière celui des Sénateurs d’Ottawa (2016-2019). Il a mené chacune de ces équipes en finale d’association.

Entre ses deux premiers séjours dans la LNH, il a dirigé le CP Berne, en Suisse. Il avait fait ses premiers pas chez les professionnels chez les Bulldogs de Hamilton, qui étaient alors le club-école du Canadien de Montréal. Après une seule saison (2009-2010), il a été embauché à Tampa.

Depuis son départ d’Ottawa, il est analyste à RDS.

Kirk Muller à Washington

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Kirk Muller

Un autre ancien de l’organisation du Tricolore s’est trouvé un nouvel emploi, jeudi. Kirk Muller a en effet été nommé entraîneur adjoint des Capitals de Washington. Muller a passé les deux dernières saisons comme entraîneur associé chez les Flames de Calgary. Il était sur les rangs pour remplacer l’entraîneur-chef Darryl Sutter à la suite du congédiement de ce dernier, mais on lui a préféré Ryan Huska, qui était jusque-là adjoint à Calgary. Muller a travaillé comme entraîneur – chef, associé ou adjoint – pratiquement sans interruption depuis 2006, à Montréal (deux fois), en Caroline, à St. Louis et à Calgary.