En tant que capitaine du Canadien, Nick Suzuki tient à avoir un impact au-delà de la patinoire. « Je ne veux pas être seulement connu comme le joueur de hockey », dit-il.

C’est un peu dans cet esprit que l’attaquant du Tricolore prenait part mardi matin au premier tournoi de golf des Héros de la Fondation Asista, dont il est l’ambassadeur depuis un an. Ce rôle est, en quelque sorte, la première étape d’une plus grande implication au sein de la communauté montréalaise pour l’athlète de 24 ans.

« En tant que capitaine, je veux aller dans la communauté et que les gens me voient, apprennent à me connaître loin de la patinoire, a-t-il expliqué. […] Aider les enfants et les gens dans le besoin, c’est important pour moi. »

Voilà bientôt un an que Suzuki a été nommé capitaine du Tricolore, un rôle d’importance dans un marché comme celui de Montréal. S’il « savait dans quoi [il] s’embarquait », l’Ontarien avoue avoir appris au contact d’autres leaders au cours des 12 derniers mois.

Marty [Martin St-Louis] et d’autres leaders de l’équipe m’ont donné des mots de sagesse. J’essaie d’être meilleur chaque jour et chaque année. Je pense que je serai plus prêt cette année pour remplir ce rôle.

Nick Suzuki

« Il y a plusieurs décisions que je dois prendre pour l’équipe, pour les voyages ou dans les journées libres. Ces décisions, je dois m’y habituer et me familiariser avec elles au fil du temps. »

Suzuki a été aperçu dans différents évènements sportifs et culturels de la métropole tout au long de l’été. On l’a vu au stade Saputo pour un match du CF Montréal, ou encore au parc Jean-Drapeau lors du festival Lasso. Passer la période estivale au Québec lui a permis de « travailler un peu » son français, comme il l’avait promis l’an dernier lors de sa nomination.

« C’est un travail en cours, mais je connais un peu plus les bases. C’est dur pour moi d’avoir une conversation, mais j’essaie d’écouter mes coéquipiers ou les gens autour pour apprendre le plus possible. »

Signatures, arrivées, départs

Suzuki a aussi profité de son été pour passer du temps avec certains coéquipiers et certaines recrues du Canadien. Au cours des dernières semaines, il a côtoyé des jeunes comme Joshua Roy et Riley Kidney. Entre les entraînements au Complexe du CN de Brossard, le groupe jouait au golf.

« J’ai pu apprendre à les connaître un peu plus en dehors de la patinoire », note le joueur de centre.

« C’est bien de les voir arriver à la patinoire tôt. Ils n’ont pas besoin d’être là, mais ils veulent s’entraîner dans nos installations avec moi et d’autres gars de la LNH, côtoyer notre personnel, devenir à l’aise. […] J’ai eu la chance de patiner avec eux tout au long de l’été, et je pense qu’ils ont eu de bons entraînements et se sont améliorés. »

Comme tout le monde, Suzuki a suivi le travail de son directeur général au cours de la période estivale. Son partenaire de trio et bon ami Cole Caufield a signé une entente de huit ans et 62,8 millions de dollars. Les deux attaquants seront donc réunis pendant plusieurs années ; ça signifie encore plus de parties de golf et de voyages aux Bahamas.

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Nick Suzuki et Cole Caufield

« J’étais vraiment content pour lui, a-t-il laissé entendre. […] Ce n’était qu’une question de temps. Je savais que ça se passerait bien pour lui. Et je sais qu’il est heureux d’être ici pour longtemps. »

Suzuki s’est dit emballé par le retour de Sean Monahan et l’arrivée d’Alex Newhook, avec qui il a passé une journée dans la métropole. « Il s’intégrera parfaitement à notre groupe », croit le capitaine.

En contrepartie, le départ de Joel Edmundson, défenseur dont l’impact était considérable, laisse inévitablement un trou dans le vestiaire bleu, blanc et rouge.

« Il y a des gars qui devront prendre plus de place, de nouveaux leaders vont émerger, note le numéro 14. C’est comme ça que ça marche quand tu perds des gars comme lui. »

« Ça m’a assurément ouvert les yeux »

La Fondation Asista sauve des chiens de refuge afin d’en faire des chiens d’accompagnement pour les personnes vivant avec des problèmes de santé mentale. Au cours de la dernière année, Nick Suzuki a visité des écoles qui ont des chiens d’accompagnement et vu « leur impact sur les jeunes ». Amoureux des animaux, maître de deux chats, le capitaine du Tricolore prend plaisir à « assister la fondation dans des évènements », comme le tournoi de golf des Héros, qui réunissait plus de 100 golfeurs, mardi.

Suzuki a par ailleurs indiqué que la situation de Jonathan Drouin en 2020-2021 lui a « assurément ouvert les yeux » sur les enjeux liés à la santé mentale. L’attaquant, qui portera l’uniforme de l’Avalanche du Colorado cette saison, avait quitté l’entourage de l’équipe pour des raisons personnelles avant de révéler, quelques mois plus tard, qu’il composait depuis des années avec de l’anxiété et des troubles du sommeil.

« C’est certain que ç’a [m’a sensibilisé] d’expérimenter ça avec quelqu’un de proche, de dire Suzuki. De toute évidence, personne d’entre nous ne savait ce qui se passait dans sa tête. De voir qu’il venait à la patinoire et qu’on ne remarquait rien, mais qu’il composait avec beaucoup de choses… Il y a plein d’autres gens comme lui qui vivent avec des difficultés de santé mentale. »