Lorsque Jakub Dobes affirme que la personne qu’il admire le plus au monde est son père Zdenek, on se doute que c’est davantage en raison de leurs liens que des talents de hockeyeur du paternel, qui a connu une carrière somme toute anecdotique en République tchèque.

« Je ne me définis pas vraiment par rapport aux autres, mon cercle est très serré », a précisé le gardien du Canadien, jeudi. Beau joueur, et se doutant qu’il fallait bien qu’il nomme des joueurs de la LNH, il a ajouté avoir toujours aimé Andrei Vasilevskiy, du Lightning de Tampa Bay, et, « évidemment », Carey Price. « Les deux sont incroyables », a-t-il dit.

Quand on lui a demandé s’il avait croisé Price jusqu’ici, le jeune homme s’est illuminé. Oui, il l’a vu en chair et en os. Mais non, les deux n’ont pas discuté ensemble. « J’étais trop nerveux », a-t-il avoué.

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Carey Price

Personne ne rajeunira en lisant ceci, mais Dobes avait 4 ans lorsque Carey Price a été repêché, 6 ans lorsque celui-ci a fait ses débuts dans la LNH. Aussi bien dire que, depuis sa République tchèque natale, il a suivi la carrière de Price du plus loin qu’il se souvienne.

« Aimerais-tu entendre les conseils qu’il pourrait te prodiguer ? », lui a demandé un journaliste.

Mon Dieu, bien sûr ! C’est un futur membre du Temple de la renommée, je vais l’écouter ! Je veux apprendre de lui. Le jour viendra et on pourra se parler.

Jakub Dobes, à propos de Carey Price

On se gardera d’établir une comparaison entre les deux. Choix de cinquième tour du Tricolore (136e au total) en 2020, Dobes ne débarque pas à Montréal avec le pedigree de son idole. Il ne manque pas de confiance en lui pour autant.

Celui qui vient de conclure une carrière universitaire flamboyante avec les Buckeyes d’Ohio State se décrit comme un compétiteur – un gamer, pour le citer – qui « accomplit le travail ».

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Dobes en juillet dernier, lors du camp de perfectionnement des espoirs du Canadien

« Quand les enjeux sont élevés, peu de gens peuvent me battre », dit-il. Ses preuves chez les professionnels restent à faire, mais il a été finaliste pour le titre de meilleur gardien de la NCAA en 2023 et a mené son équipe jusqu’en quart de finale du championnat national. Les Buckeyes ont finalement baissé pavillon contre l’Université Quinnipiac, future championne.

Après l’élimination de son club, il a signé son premier contrat de la LNH avec le CH et s’est joint au Rocket de Laval. Il n’a disputé aucun match, mais a néanmoins pu goûter à ce nouveau calibre et y saisir la différence avec le hockey universitaire.

« La vitesse est semblable, mais les joueurs sont encore meilleurs, estime-t-il. Ils trouvent mieux les coins [du filet], ils font de meilleurs jeux, ils ont plus d’expérience… Dans notre équipe, il y avait des tireurs comme je n’en avais jamais vu ! »

Le gardien de 21 ans ne se soucie guère du surplus d’employés à sa position dans l’organigramme du Canadien. Une situation qui, à moins d’une transaction, aura des effets sur le Rocket, son équipe probable des prochains mois. « Je veux juste jouer des matchs et m’améliorer. »

Apprendre des meilleurs et se hisser au niveau suivant, pour lui, est « comme une drogue », a-t-il dit, tout juste avant de s’étonner lui-même d’avoir choisi cette analogie. Personne ne lui en a tenu rigueur.

Il sait déjà qu’il devra apprendre, justement, à jouer « plus calmement » et plus profondément dans son filet. Certaines situations corsées dont il pouvait se tirer sans heurt dans les rangs juniors et universitaires ne pardonneront plus, rappelle-t-il.

Il devra ainsi être la « meilleure version » de lui-même.

« Après un match, penses-tu davantage aux arrêts que tu as réalisés ou aux buts que tu as accordés ? », lui a demandé un autre journaliste.

Dobes de répondre : « Je pense à la victoire. Si tu gagnes, c’est tout ce qui compte. »

Qu’on se le tienne pour dit.

Des pâtes et des jeux

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David Reinbacher

Le Canadien a publié jeudi une mise à jour des données biométriques de ses joueurs. On a ainsi appris que David Reinbacher avait gagné près d’un pouce depuis le camp d’évaluation des espoirs de la LNH, le printemps passé. Le défenseur autrichien, premier choix de l’organisation en juin dernier, a surtout ajouté 15 livres à sa charpente pendant l’été. La direction de Kloten, son club d’appartenance en Suisse, ainsi que celle du Canadien semblent lui avoir signifié qu’à 6 pi 3 po, il était un peu frêle à 194 livres. Le voilà rendu à 209 livres, donc. Beaucoup de pâtes et de protéines ont fait partie de son alimentation, a-t-il raconté. « Je pense avoir fait du bon travail. Je me sens bien sur la glace. À la taille que j’ai, je devais ajouter du muscle. »

Joshua Roy en bonne compagnie

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Joshua Roy

On ne commencera pas à tirer des conclusions avant même que le tournoi des recrues soit amorcé – ça s’est déjà vu, remarquez –, mais Joshua Roy s’est d’emblée vu confier une place avantageuse dans la formation qui a été déployée à l’entraînement jeudi matin. L’ancien du Phœnix de Sherbrooke formait en effet un trio avec Owen Beck et Emil Heineman, qui sont respectivement le meilleur centre du groupe ainsi que l’un des ailiers les plus susceptibles de décrocher un poste avec le Canadien. « J’ai hâte de voir comment ça va aller, je suis bien emballé », a dit l’attaquant. Comme bien d’autres, après un été de dur labeur, il se fixe comme objectif de jouer avec le Tricolore, même si c’est probablement le Rocket de Laval qui l’attend. Au sujet de la perspective de se retrouver dans la Ligue américaine, il s’est enthousiasmé à l’idée de côtoyer le probable capitaine du Rocket, Gabriel Bourque, « un gars vraiment sharp » qu’il souhaite prendre en exemple.

Mailloux et Heineman impressionnent leurs coéquipiers

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Emil Heineman

On l’a dit, le camp des recrues est encore bien jeune, mais déjà, certains joueurs se démarquent. Le défenseur Logan Mailloux a notamment vanté Emil Heineman, qu’il dit observer depuis un moment déjà. « Il a tout un tir et il bataille ferme dans les coins. C’est mon favori jusqu’ici », a-t-il dit. Mailloux a quant à lui été le choix du gardien Jakub Dobes. Selon lui, le défenseur est la carte cachée [dark horse] du groupe. « Je pense qu’il peut accéder au prochain niveau et jouer dans la LNH », a-t-il analysé. À suivre.