(Buffalo) Soixante-quatre minutes. À peine plus d’une heure. Soixante-quatre minutes, c’est le temps total pendant lequel Jakub Dobes n’a pas été devant le filet des Buckeyes d’Ohio State l’an dernier. En 40 matchs.

Avant cela, en 2021-2022, l’adjoint de Dobes, Ryan Snowden, avait eu droit à 182 minutes. L’équivalent de trois matchs, sur une saison qui en a compté 37.

On comprend donc que s’il y a une position à laquelle l’espoir du Canadien n’est pas habitué, c’est celle d’être assis au bout du banc, à regarder l’action de près, parler aux coéquipiers et lever la tête pour regarder les reprises à l’écran géant.

PHOTO FOURNIE PAR LE CANADIEN

Jakub Dobes

J’ai joué tellement de hockey depuis trois ans, je suis juste habitué à jouer beaucoup. Ce sera différent de m’entraîner davantage.

Jakub Dobes, après le match de samedi

Cette saison, la donne devrait changer. Dobes en a eu un avant-goût samedi, puisqu’il assistait au duel Canadien-Bruins depuis la passerelle du LECOM Harborcenter. C’est Quentin Miller qui défendait le filet montréalais.

Le Tchèque devra donc partager le filet, mais avec qui et dans quelles circonstances ? Allez savoir. Les semaines passent et le Tricolore est encore aux prises avec une congestion de gardiens coincés entre Laval et Montréal. Un rappel des principaux suspects :

  • Samuel Montembeault et Jake Allen, les hommes de confiance la saison dernière ;
  • Casey DeSmith, acquis des Penguins cet été, gardien numéro 2 depuis le début de sa carrière ;
  • Cayden Primeau, naguère le gardien d’avenir du CH, aujourd’hui à risque d’être soumis au ballottage pendant le camp s’il ne se taille pas un poste dans la LNH ;
  • Strauss Mann, embauché comme joueur autonome par le Rocket cet été.

Décompte final : six gardiens pour quatre postes. Il y a toujours la possibilité que ce soit cinq ou six postes, si le Rocket et – ou – le Canadien amorcent la saison avec un ménage à trois devant le filet. Mais dans ce cas, en plus de jouer moins de matchs, les gardiens verraient leur volume de rondelles à l’entraînement amputé.

PHOTO FOURNIE PAR LE CANADIEN

Jakub Dobes (75) et Logan Mailloux (94) lors du match de vendredi à Buffalo

Dobes pourrait donc se retrouver dans une situation inconfortable, mais il demeure beau joueur. « L’an passé, je pense que je n’ai regardé aucun match depuis le banc, puis en arrivant à Laval [pour la fin de la saison], j’ai été laissé de côté. Ça ne me dérangeait pas de juste regarder et encourager, et c’est la même chose aujourd’hui. J’aime le hockey parce que c’est un sport d’équipe et on s’améliore ensemble. »

Jean-François Houle a reconnu qu’il y aura une « période d’adaptation » pour celui que le CH a repêché au 5tour en 2020. « Quand tu es toujours dans le filet, et que tu es deux, trois matchs de suite au bout du banc et qu’on t’appelle, tu dois être prêt. Mais peut-être aussi qu’il va prendre le filet et qu’il sera là tout le temps ! On verra ce qui va arriver. »

Un père impliqué

Pendant sa rencontre avec les médias, samedi, Dobes a tout bonnement évoqué une conversation avec son père, après la défaite de 6-3 de vendredi soir.

« On en parlait, on menait 2-1 et je ne peux pas accorder deux buts en trois minutes. Je dois avoir de bons débuts et de bonnes fins de période. Mais c’est correct, c’était juste un match », a relaté Dobes.

Le hic : son père, Zdenek, demeure toujours en République tchèque. L’appel en question a eu lieu à 23 h, donc à 5 h du matin pour le paternel.

« Il regarde chacun de mes matchs depuis cinq ans, a mentionné Dobes. C’est une belle relation. Il prend ça autant à cœur que moi. Quand je joue, on a chacun nos rituels, je pense que ma mère va se coucher dans ce temps-là ! »