Nick Suzuki le répète souvent : il ne veut pas seulement être connu comme joueur de hockey. Alors en ce petit lundi midi, dans une école de Lachine, il s’est fait connaître en tant que gars qui distribue aussi des pommes, des oranges et du fromage.

C’est donc ce Nick Suzuki-là qui s’est présenté dans le petit gymnase de l’école Maple Grove, entre les espaliers, les paniers de basket et les boîtes de ballons, aussi entre les rangées de jeunes élèves qui étaient entassés dans la salle seulement pour le voir, l’entendre et lui poser quelques questions.

Il y en a eu des bonnes, par exemple cette jeune fille qui lui a demandé ce qu’il mangeait pour être bon de même (on paraphrase). La réponse : « Le plus de légumes possible, et aussi des protéines… »

La thématique de la bouffe était d’ailleurs à l’honneur, pour une bonne cause : celle de la marque Goodfood, qui profitait du moment pour confirmer avoir franchi le million de repas servis dans le cadre du programme du Club des petits déjeuners du Canada.

Suzuki en a profité, lui, pour annoncer un don de 10 000 $ à cette cause, en plus de remettre le traditionnel chèque trop gros qui ne rentre pas dans un guichet automatique, et sur lequel était écrite la somme magique.

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Hermanie Desrosiers, du Club des petits déjeuners du Canada, Tommy Kulczyk, DG du Club des petits déjeuners du Canada, Nick Suzuki et Neil Cuggy, cofondateur et PDG de Goodfood

Juste avant, un jeune garçon venait de lui demander son âge au moment de débarquer chez le Canadien (20 ans est la réponse), un rappel que le temps file pour Suzuki, qui, de toute évidence, ne prend pas ses responsabilités de capitaine à la légère.

« C’est incroyable de pouvoir participer à ce genre d’évènements, a-t-il noté. Je veux faire de mon mieux et aider ces jeunes. Redonner à la communauté, c’est quelque chose que je veux faire maintenant, mais aussi dans le futur… Je le ferais même si je n’étais pas capitaine. C’est une belle occasion, ça peut changer des vies. »

Entre les questions des enfants et les pommes et les oranges, un intervenant a profité de son tour au micro pour comparer le joueur de 24 ans à un autre capitaine, issu du passé, au statut pour le moins légendaire : Jean Béliveau.

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Nick Suzuki a distribué des pommes aux élèves.

Suzuki a souri.

« Il fut un homme incroyable, que je n’ai pas eu la chance de voir jouer, a-t-il tenu à rappeler. Mais je constate le souvenir qu’il a laissé, et c’est aussi ce que j’aimerais laisser quand ma carrière sera terminée. Je veux qu’on se souvienne de moi comme plus qu’un joueur de hockey.

« C’est difficile pour les joueurs de bien comprendre à quel point on peut toucher les gens. On peut avoir un impact sur la vie des gens, sur ces familles. J’entends parfois dire que j’ai changé la vie d’un jeune juste en jouant au hockey… C’est incroyable d’entendre ça, et je veux être le meilleur modèle possible. »

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Nick Suzuki

Et pendant que les jeunes faisaient la file pour une photo, pendant que le personnel de l’école faisait la même chose, Nick Suzuki comprenait encore un peu plus ce que son maillot de travail veut dire dans cette ville et dans cette province.

Même si ça le surprend chaque fois.

« On ne s’habitue jamais à ça, a-t-il admis. Moi, dans ma tête, je suis juste Nick… »