Francis Bouillon a quelque peu souri lorsqu’on a lui parlé de ces espoirs qui affirment, en gros, vouloir « forcer la main » des patrons du Canadien en vue du camp d’entraînement qui s’en vient.

« C’est bien de constater qu’un joueur veut faire le saut le plus vite possible [avec le Canadien], a répondu Bouillon mardi matin à Brossard. Mais au hockey, il y a une réalité, et il y a des étapes à franchir… »

L’ex-défenseur devenu entraîneur au développement des joueurs a ainsi prononcé ce mot si crucial dans le grand ordre des choses : réalité.

Dans son jeune temps à lui, jadis et naguère, il pouvait y avoir de ces joueurs qui « forçaient la main », en effet, mais dans le monde où l’on vit, celui des contrats garantis et du plafond salarial, ces scénarios de Disney sont moins courants, et ils le seront sans doute aussi à compter de mercredi, jour d’ouverture du camp d’entraînement du Canadien à Brossard.

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Francis Bouillon

« On a vu de très belles choses [au tournoi des recrues à Buffalo la fin de semaine dernière] et on est contents de notre groupe, a ajouté Bouillon. Les gars veulent faire le saut, surtout avec l’exemple de l’an passé, quand trois défenseurs ont fait le saut rapidement. »

Cela est bien vrai, mais les défenseurs en question (Kaiden Guhle, Arber Xhekaj et Jordan Harris, et on peut aussi ajouter Johnathan Kovacevic à cette liste) avaient pu profiter d’une ouverture créée par les blessures et l’absence de vétérans comme Mike Matheson et Joel Edmundson.

Pour l’heure, la question des blessures est moins lourde chez le Canadien ; seul Christian Dvorak représente un cas douteux, lui qui se remet d’une opération à un genou subie en mars. Il a recommencé à patiner, mais devra obtenir le feu vert des médecins avant de pouvoir aller plus loin.

Tout de même, la direction du Canadien va avoir les plus jeunes à l’œil, surtout ceux qui n’ont peut-être pas joué à la hauteur des attentes lors du dernier week-end à Buffalo.

« C’est sûr qu’il y a des joueurs que j’ai mieux aimés l’an passé et qu’on a moins vus cette fois-ci, a noté Bouillon au sujet de ce tournoi des recrues. Mais il n’y a rien d’alarmant, on va les voir au camp d’entraînement, et il faut y aller étape par étape. »

Le cas Mailloux

Ce qui nous mène à Logan Mailloux, ce joueur qui divise déjà l’opinion publique avant même d’avoir pu donner son premier coup de patin dans un match de saison au Centre Bell.

Son statut, en premier : rien de neuf. La LNH ne lui a toujours pas donné le feu vert, mais si on a bien compris ce qu’il faut bien comprendre, ce ne serait que formalité.

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Logan Mailloux

Aussi, il y a que Mailloux n’a disputé que 71 matchs lors des deux dernières saisons dans le hockey junior ontarien, et de l’avis même de Bouillon, ça va lui prendre un peu plus de kilométrage au compteur avant de pouvoir enfiler, un jour, le célèbre maillot tricolore.

« À son premier match [au tournoi des recrues], il a été juste correct, mais il a été meilleur lors de la deuxième et troisième rencontre, a ajouté Bouillon. Il est humble, il est concentré et il est bon avec ses coéquipiers. »

L’ex-défenseur a ajouté que Mailloux a « le goût de passer à autre chose » et que son potentiel demeure élevé.

La suite, selon Bouillon, lui appartient.

« C’est un joueur qui a énormément de potentiel, et à partir de là, c’est à lui de prouver qu’il peut grimper les échelons… Il a de très belles habiletés. C’est à lui de décider de son destin. »