(Laval) À moins de deux semaines du premier match de la septième saison de son histoire, il semble exister une fébrilité jamais vue autour du Rocket de Laval. Mais pour l’entraîneur-chef Jean-François Houle, les jeunes joueurs de l’équipe, aussi intrigants et talentueux soient-ils, devront inévitablement passer par une période d’adaptation.

Houle y est allé de ce rappel après avoir complété des séances d’entraînement d’environ 40 minutes avec deux groupes de joueurs lundi midi, lors du jour inaugural du camp d’entraînement du Rocket à la Place Bell.

« Je pense que c’est un beau défi. C’est sûr qu’on va être jeune, mais ce sont des jeunes avec du talent », a déclaré Houle au sujet de son groupe de joueurs.

« Comme je l’ai dit dans d’autres entrevues, le début d’année sera peut-être un peu “rock’n roll”, mais je pense qu’après Noël, quand on va être bien établi, ça devrait bien aller », a-t-il ajouté.

Lorsqu’il utilise l’expression « rock’n roll », Houle veut en fait dire que le début de la saison ne sera sans doute pas parfait.

« C’est d’implanter notre structure, démontrer aux jeunes comment devenir des pros. Ça prend un peu de temps. Qu’ils viennent de n’importe quelle ligue, ça n’arrive pas du jour au lendemain. On est prêts à ça. Ils vont faire des erreurs au début, c’est normal. C’est pour ça que je dis que ça va être un peu “rock’n roll” », a-t-il précisé.

Comme l’a mentionné Houle lors de sa rencontre avec les médias, le Rocket a procédé à des changements au sein de sa formation dans le but d’y insérer du sang neuf. Houle l’a admis : il avait hâte à la journée de lundi.

« Super hâte », a-t-il même nuancé.

« Tout l’été, on savait qu’on allait avoir une équipe plus jeune. On a décidé de faire certains mouvements de joueurs pour faire de la place à ces joueurs-là. (Peter) Abbandonato, notamment, qui était parmi nos cinq premiers marqueurs. Anthony Richard qui n’est plus là, (Alex) Belzile. On a fait de la place pour les jeunes. C’est à leur tour de nous démontrer ce qu’ils peuvent faire. Je pense qu’on les a assez bien entourés avec des joueurs d’expérience qui peuvent les épauler. »

Par ailleurs, avec la présence de jeunes joueurs, il n’est pas toujours évident de savoir s’ils vont éventuellement frapper un mur, et quand.

« Tout joueur est différent. Il y en a pour qui ça va être plus dur ; il y en a qui vont marquer un but tôt et après, être 20 matchs sans marquer », a donné Houle, en exemple.

« Dans la Ligue américaine, ce n’est pas facile, a-t-il renchéri. Tu as des joueurs qui n’ont jamais joué 70 matchs, qui arrivent de la NCAA. Tu as des joueurs junior majeur qui étaient tout le temps sur la glace, qui auront moins de glace. Il faut qu’ils s’adaptent. C’est une adaptation. Pour nous, c’est de travailler jour après jour pour que les jeunes s’améliorent et que vers la fin de l’année ils deviennent des joueurs plus matures. »

Joshua Roy est l’un des joueurs qui, croit Houle, pourrait parvenir à bien réaliser la transition entre le hockey junior et celui de la Ligue américaine.

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Joshua Roy

« Je pense qu’il peut bien faire. C’est un joueur qui est très intelligent. Il n’est pas juste offensif. Je trouve qu’il se sert bien de son bâton, il se replie bien défensivement. C’est un gars qui pense avant d’agir sur la glace. Il lit très bien le jeu », a décrit Houle.

Sur le plan collectif, Houle a un objectif bien précis : faire en sorte que tous ses joueurs ont des rôles spécifiques à remplir.

« On veut essayer de diviser les tâches avec l’avantage numérique, le désavantage numérique. Ne pas avoir trop de joueurs qui font les deux », a-t-il mentionné.

« On aime ça éparpiller le temps de jeu à tout le monde. Un, ça garde tout le monde heureux ; deux, tout le monde a un rôle sur l’équipe et je pense que dans la Ligue américaine, avoir un rôle, c’est très important. »

À l’occasion de la deuxième journée du camp, mardi, deux joueurs s’ajouteront à l’équipe. Les attaquants Lias Andersson et Philippe Maillet, dont les noms avaient été soumis au ballottage par le Canadien dimanche, n’ont pas été réclamés et ils rejoindront le groupe à Laval.

La formation lavalloise comptera donc 37 joueurs, soit 21 attaquants, 12 défenseurs et quatre gardiens.

D’ici la présentation du premier match régulier, le 13 octobre face aux Canucks d’Abbotsford à Laval, le Rocket jouera deux matchs préparatoires.

Le premier aura lieu jeudi après-midi à Toronto, face aux Marlies et le second, le dimanche 8 octobre face aux Senators de Belleville, à Laval. Dans les deux cas, les matchs seront joués en l’absence de spectateurs.