Avec le nombre de défenseurs au camp et avec sa courte carrière junior en raison de circonstances largement médiatisées, les chances de Logan Mailloux d’amorcer la saison à Montréal étaient faibles, sur papier. Le jeune homme est toutefois compétitif, donc sa rencontre avec Martin St-Louis, Kent Hughes et Jeff Gorton, où il a appris qu’il était cédé à Laval, ne fait pas partie de ses bons souvenirs des derniers mois.

« Évidemment, c’est nul de se faire rétrograder. Mais j’ai eu 24 heures pour être fâché et ensuite, c’était le retour au travail », a raconté Mailloux, dimanche, après la victoire de 5-2 du Rocket contre les Senators de Belleville, en match préparatoire.

« J’ai appelé les membres de ma famille pour leur dire que je suis ici maintenant. J’étais un peu fâché, et ce serait anormal de ne pas l’être quand tu te fais retrancher. Mais c’est correct, je vais m’améliorer pour y retourner éventuellement. »

Mailloux a néanmoins fait un bon bout de chemin au camp. Le grand droitier a participé à trois matchs préparatoires et avait auparavant disputé les trois matchs du Tricolore au tournoi des recrues à Buffalo. Entre le 15 septembre et le 4 octobre, jour de sa rétrogradation, ce sont donc six duels qu’il a pu disputer contre des joueurs généralement plus expérimentés que ceux qu’il a affrontés depuis deux ans dans le junior.

Je sens que je lisais de mieux en mieux le jeu professionnel. C’est rapide, les gars exécutent bien les petits jeux, c’est pourquoi ils sont dans la LNH.

Logan Mailloux

« Une bonne conversation »

Mailloux a eu droit aux bons mots de St-Louis en point de presse, la semaine dernière, lorsque l’entraîneur-chef a réagi à son renvoi à Laval.

« Je ne serais pas surpris qu’il monte, avait dit le coach. On va voir. Y a-t-il quelqu’un qui mettrait beaucoup d’argent sur le fait que Logan ne jouera pas un match dans la Ligue nationale cette année ? Qui veut gager là-dessus ? Pas moi, parce que les blessures, ça arrive, et le kid a montré qu’il est capable de jouer. Ça prend plus de 20 joueurs, ça prend de la profondeur, des gars capables de prendre une chaise en attendant qu’on revienne en santé. »

Ces propos ressemblaient visiblement à ce qu’il a entendu lors de sa rencontre de départ avec les dirigeants. « C’était une bonne conversation, j’ai eu de bons commentaires sur ce que je dois améliorer. Mais ils étaient satisfaits de moi », a-t-il relaté.

Et le fait de savoir que St-Louis ne serait « pas surpris » de le revoir cette saison ?

C’est bien de l’entendre, mais en ce moment, je me concentre à gagner des matchs ici et m’améliorer. Je suis un Rocket de Laval, je vais tout faire pour qu’on gagne des matchs.

Logan Mailloux

Dimanche, Mailloux a été jumelé à William Trudeau. Jean-François Houle a toutefois dit après le match avoir trouvé Trudeau « moyen » et n’a pas paru friand d’un duo où les deux défenseurs ont tendance à se porter en attaque.

Houle prévoit s’entretenir avec l’ancien choix de 1er tour du CH dans les prochains jours.

« Quand il est descendu, il était dans un bon état d’esprit, estime Houle. Il sait qu’il doit prendre du galon et il va apprendre ici dans la Ligue américaine. Ça a payé pour [Mattias] Norlinder, qui a connu un très bon camp et qui a pris de l’expérience ici. On espère la même chose pour Mailloux. »

Jeunes gardiens

Par ailleurs, si Cayden Primeau amorce bel et bien la saison à Montréal, le Rocket s’en remettrait donc à un très jeune duo devant le filet.

Jakub Dobeš, 22 ans, n’a toujours pas joué chez les pros, lui qui a passé les deux dernières saisons dans la NCAA. Son adjoint serait Strauss Mann, un gardien de 25 ans acquis l’été dernier qui compte 20 matchs dans la Ligue américaine derrière la cravate.

« Je pense qu’on va faire avec ça, a admis Houle. J’ai beaucoup aimé Dobeš dans tous ses matchs [préparatoires]. Ce sera un autre niveau quand les joueurs établis vont arriver dans la Ligue américaine, mais il est capable de faire le travail. Il a eu une belle progression dans la NCAA et il est rendu là. On n’a pas tellement le choix, c’est ce qu’on va avoir ! »

Dimanche, Dobeš a repoussé les 11 tirs des Senators. Mann, lui, a permis 2 buts sur 13 tirs.