Charlie McAvoy l’avait fait des centaines de fois.

Lorsque les Bruins de Boston gagnaient, les joueurs donnaient toujours une accolade à leur capitaine avant de quitter la glace.

Cela a commencé avec Zdeno Chara. Lorsque l’imposant défenseur est parti, il a passé le flambeau et le « C » à Patrice Bergeron. La tradition s’est poursuivie.

Lorsque les Bruins ont perdu lors d’un septième match contre la Floride au printemps, Bergeron, les larmes aux yeux, a tout de même serré dans ses bras chacun de ses coéquipiers, après la défaite stupéfiante.

PHOTO MICHAEL DWYER, LA PRESSE CANADIENNE

Patrice Bergeron a salué ses coéquipiers une dernière fois à la fin d’un match, le 30 avril à Boston.

Seuls quelques confidents le savaient, mais celui qui allait obtenir un sixième trophée Selke, comme meilleur attaquant défensif de la LNH, venait de disputer son dernier match dans la ligue, à 37 ans.

McAvoy aurait voulu maintenir cette « prise de l’ours » un peu plus longtemps.

« C’est émouvant, a dit le défenseur des Bruins lors de la tournée médiatique de la LNH et l’AJLNH, le mois dernier. Il l’a fait à chaque match aussi longtemps que j’étais là. Vous perdez, vous quittez la glace. Vous gagnez, il est toujours là pour l’accolade. C’était [Chara] et puis lui.

« Peut-être que je n’ai pas assez apprécié le moment. La défaite a fait tellement mal, être éliminés si tôt [au premier tour]. Mais je savais ce qu’il faisait… il allait accrocher ses patins. » 

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Charlie McAvoy

Bergeron a officiellement pris sa retraite à la fin juillet, mettant fin à une carrière qui le mènera sans aucun doute au Temple de la renommée du hockey.

Le hockeyeur de L’Ancienne-Lorette a récolté 427 buts et 1040 points en 1294 matchs, en 19 saisons.

Repêché 45e en 2003, Bergeron a ajouté 128 points (50 buts, 78 passes) en 170 matchs éliminatoires, dont une conquête de la Coupe Stanley en 2011. Il a aussi pris part à la ronde ultime en 2013 et 2019.

Bergeron a remporté l’or olympique avec le Canada en 2010 et 2014, puis il a aidé le pays à remporter la Coupe du monde de 2016.

Outre la demi-douzaine de trophées Selke, le centre a également obtenu le King Clancy pour le travail communautaire, en 2013, ainsi que le Mark Messier Leadership Award, en 2021.

C’est fabuleux ce qu’il a accompli. Ils pourraient changer le trophée Selke pour le trophée Bergeron à un moment donné. C’est incroyable.

Charlie McAvoy

Et les bons mots ne venaient pas que d’anciens coéquipiers.

« Chaque fois que nous les affrontions, j’avais mal au dos à cause des mises au jeu, a déclaré le capitaine des Red Wings de Detroit, Dylan Larkin.

« Il est fort. Il était si bon lors des mises en jeu. Vous saviez que ça donnait le ton. Et c’est aussi un vraiment bon gars. Il a de la classe. »

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Dylan Larkin

Le jeune ailier Cole Caufield, du Canadien de Montréal, a été épaté par le jeu complet de Bergeron.

« C’était spécial, c’était constant. Il était partout sur la glace, a dit Caufield. C’est super de voir à quel point il était impliqué et la valeur qu’il avait pour ses coéquipiers. C’est triste de voir un gars comme ça quitter. »

Le défenseur Mikhail Sergachev, du Lightning de Tampa Bay, a souligné les compétences à la fois offensives et défensives de Bergeron.

« Il était vraiment doué pour se créer de l’espace, a mentionné Sergachev. Très, très intelligent à ce niveau-là. C’était dur de jouer contre lui parce que parfois, on le perdait de vue. Il était dangereux en attaque et en défense. »