Marc-André Fleury affichait une confiance et une fluidité juvéniles, mardi soir au Centre Bell, peut-être sa dernière visite à Montréal. Il en a profité pour se rapprocher à six victoires de Patrick Roy et du deuxième rang sur la liste de tous les temps.

La veille, Corey Perry a marqué son premier but de la saison à Toronto, un quatrième point en autant de rencontres, et il s’est même permis de narguer la foule et le colosse Ryan Reaves.

À 38 ans, Fleury et Perry sont deux des six survivants de la formidable cuvée de 2003, l’une des meilleures de l’histoire de la Ligue nationale de hockey.

Ryan Suter et Joe Pavelski jouent encore un rôle prépondérant à Dallas, surtout Pavelski, 77 points l’an dernier, Jeff Carter s’accroche à Pittsburgh et Brent Burns demeure un défenseur essentiel en Caroline, il joue plus de 23 minutes par match depuis le début de la saison et a obtenu trois points en quatre matchs.

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Joe Pavelski

Cette cuvée a produit 16 joueurs ayant disputé plus de 1000 matchs et quatre joueurs de plus de 1000 points : Eric Staal, Patrice Bergeron, Ryan Getzlaf et Joe Pavelski. On compte aussi une dizaine de capitaines et quatre gardiens du top soixante au chapitre des victoires, Fleury, Jaroslav Halak, Brian Elliott et Corey Crawford. Jimmy Howard n’est pas loin derrière, au 67e rang.

En 2002, sept joueurs de plus de 1000 matchs et aucun de 1000 points. En 2004, huit joueurs de 1000 matchs et seulement deux de 1000 points, Alex Ovechkin et Evgeni Malkin.

Tous les joueurs repêchés au premier tour ont disputé au moins un match dans la LNH, un exploit singulier. Seulement trois, Hugh Jessiman (2), Marc-Antoine Pouliot (192) et Shawn Belle (20) en ont joué moins de 200, et 29 des 38 choix de deuxième tour ont disputé au moins une rencontre dans la Ligue nationale, et dix en ont joué 400 ou plus (Loui Eriksson, Kevin Klein, Patrice Bergeron, Matt Carle, Shea Weber, Corey Crawford, B. J. Crombeen, Maxim Lapierre, David Backes et Jimmy Howard.

En 2002, seulement 17 joueurs choisis au deuxième tour ont atteint la LNH ne serait-ce qu’un match, et 19 en 2004.

Eric Staal, Patrice Bergeron, Marc-André Fleury, Corey Crawford, Dustin Brown, Corey Perry, Jeff Carter, Ryan Getzlaf, Brent Seabrook, Braydon Coburn, Dustin Byfuglien, Mike Richards, Nathan Horton ont tous aidé leurs formations respectives à remporter la Coupe Stanley.

La plupart des membres de cette cuvée ont touché aux trophées. Brent Burns a remporté le Norris en 2017 et a été finaliste à deux reprises. Shea Weber a été finaliste trois fois, Ryan Suter et Dion Phaneuf une fois chacun.

Corey Perry a remporté le trophée Hart remis au joueur le plus utile à son équipe en 2011 et Ryan Getzlaf a terminé parmi les finalistes en 2014. Patrice Bergeron a gagné le trophée Selke à titre de meilleur attaquant défensif à six reprises et Ryan Kesler une fois.

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Corey Perry

Marc-André Fleury a finalement mis la main sur le trophée Vézina en 2021, à 36 ans, après une saison exceptionnelle à Vegas. Perry a gagné le trophée Maurice-Richard avec 50 buts en 2011.

L’équipe gagnante de cette cuvée se trouve à être Anaheim, indéniablement. Ils ne repêchaient pas avant le 19e rang. Ils ont mis la main sur deux joueurs de plus de 1000 points et 1000 matchs, Getzlaf et Perry, grâce au flair du recruteur en chef de l’époque chez les Ducks, le Québécois Alain Chainey.

Les Bruins ne repêchaient pas avant le 21e rang, mais ils ont déniché le meilleur joueur de sa cuvée, Patrice Bergeron, à la retraite depuis quelques mois seulement, déjà une légende. Les Flyers ont aussi frappé dans le mille avec Jeff Carter au 11e rang et Mike Richards au 24e.

San Jose détenait les 6e et 16e choix au total, ils ont opté pour Milan Michalek et Steve Bernier. Ils se sont repris au septième tour avec Pavelski, quatrième compteur de son groupe derrière Eric Staal, Bergeron et Getzlaf, et peut-être le premier d’ici la fin de la saison puisqu’il a seulement 61 points de moins que le meneur.

Le Canadien détenait le dixième choix au total et a pris un risque avec Andrei Kostitsyn. Après une saison prometteuse de 26 buts et 53 points au début de sa carrière, Kostitsyn a vu sa carrière dérailler en raison de son train de vie peu recommandable. Il a terminé sa carrière en République tchèque en 2021.

Montréal détenait aussi deux choix de second tour, et a préféré Cory Urquhart à Patrice Bergeron au 40e rang. Bien qu’il ait mis la main sur deux joueurs de plus de 500 matchs dans la LNH, Maxim Lapierre au 61e rang et Jaroslav Halak au 271e, on peut parler d’un repêchage raté pour Trevor Timmins à sa première expérience à titre de recruteur en chef.

Qui sera le dernier des Mohicans parmi Fleury, Perry, Pavelski, Burns, Suter et Carter ? Il faudra souligner l’évènement…

Quelques statistiques du CH…

La bonne nouvelle : le Canadien a accordé seulement 5 buts en trois matchs à égalité numérique depuis le début de la saison et en a marqué 8.

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David Savard, Samuel Montembeault et Mike Matheson

La mauvaise : le Canadien a alloué cinq buts en infériorité numérique, deux buts en supériorité numérique, pour sept au total, et en a marqué un en supériorité numérique et un en infériorité numérique pour deux.

Montréal se classe donc au 25e rang pour l’efficacité en supériorité numérique avec un taux de seulement 9,1 %, en plus d’avoir accordé deux buts au Wild mardi avec un joueur en plus, et 24e en infériorité numérique avec un faible taux de 73,7 %.

Martin St-Louis a admis récemment ne pas avoir eu le temps de peaufiner ces deux aspects du jeu depuis son entrée en poste en 2022 parce qu’il voulait consacrer son temps à enseigner les grands principes collectifs à égalité numérique.

Le temps sera peut-être venu prochainement de se consacrer davantage à cette facette du jeu.

À ne pas manquer

  1. Soirée catastrophique pour le Canadien mardi contre le Wild. Simon-Olivier Lorange a analysé cette rencontre.
  2. Au contraire, Marc-André Fleury s’est bien amusé au Centre Bell. Guillaume Lefrançois a recueilli ses propos.
  3. Une victoire du CF Montréal à Columbus ce week-end lui garantirait une place en séries. L’entraîneur en chef du Crew, Wilfred Nancy, ne cracherait pas sur une victoire contre son ancienne organisation, d’autant plus que ça permettrait au Crew de terminer dans le top quatre et de détenir l’avantage de jouer à domicile en séries. Jean-François Téotonio résume.