Brad Treliving a quitté le navire au bon moment à Calgary. Il dirige désormais une puissance à Toronto et a laissé à son successeur en Alberta une organisation en piètre état.

Les Flames connaissent un vilain début de saison. Ils ont remporté seulement deux de leurs sept premiers matchs et traînent déjà trois points derrière le dernier club qualifié avec un match de moins à disputer.

Le congédiement du rugueux entraîneur Darryl Sutter, remplacé par son adjoint Ryan Huska, n’a pas eu l’effet escompté jusqu’ici.

Nazem Kadri, 33 ans, dont c’est la première année d’un contrat de sept ans à un salaire annuel de 7 millions accordé par Treliving, joue au centre du troisième trio de l’équipe et a obtenu une passe en sept matchs depuis le début de la saison.

Le défenseur MacKenzie Weegar, 29 ans, acquis des Panthers de la Floride dans l’échange de Matthew Tkachuk après une saison de 44 points puis retenu pour huit années supplémentaires moyennant 6,2 millions, a un point en sept matchs.

Jonathan Huberdeau, 30 ans, obtenu lui aussi dans la transaction pour Matthew Tkachuk, a quatre points, dont deux buts, en sept rencontres, mais ça ne justifie pas son salaire annuel de 10,5 millions, un contrat qui vient à peine d’entrer en vigueur et dont l’expiration est prévue en… 2031.

Le gardien Jacob Markström, 33 ans, est au mieux moyen. Il lui reste encore trois ans de contrat à un salaire annuel de 6 millions offert par le même homme, Treliving.

La foule de 16 800 fans au match de mardi au Saddledome était la plus maigre à un match des Flames depuis 2005. Les gradins n’étaient même pas remplis pour la rencontre d’ouverture.

Des voix commencent à s’élever à Calgary, comme celle de Robert Munnich, suppliant la direction de l’équipe d’écouter ses fans et se résoudre à une reconstruction pour la première fois de son histoire.

Mais Treliving a laissé Craig Conroy dans une situation très compliquée. D’une part, l’équipe n’a pas les atouts pour rivaliser pour la Coupe Stanley et de l’autre, il y a trop de gros salariés à long terme pour entamer une reconstruction.

Dans les circonstances, Conroy, sans doute aussi avec la recommandation des propriétaires, essaie de sauver les meubles en tentant de retenir les éventuels joueurs autonomes sans compensation comme le centre numéro un Elias Lindholm, 28 ans, et le défenseur Noah Hanifin, 26 ans et donner une chance au noyau actuel de rester compétitif ces prochaines années.

Le directeur général des Flames a déjà donné une indication de sa stratégie en offrant récemment une prolongation de contrat de deux ans à Mikael Backlund, 34 ans, et en le nommant capitaine. Backlund aura 35 ans lorsque son nouveau contrat, moyennant 4,5 millions par saison, entrera en vigueur.

Backlund est d’abord reconnu pour son efficacité défensive, mais il occupe tout de même le centre du deuxième trio, donc est appelé à produire minimalement. Il a trois aides en sept matchs.

Mais revenons au dilemme de Conroy et de ses patrons. Il pourrait évidemment échanger Lindholm et Hanifin et obtenir de bons choix et des espoirs en retour, mais il se retrouvera encore avec son lot de vétérans surpayés et sous contrat à long terme, impossibles à échanger, à renvoyer dans les mineures éventuellement en raison de clauses à leurs contrats ou à racheter puisqu’ils ont touché des bonis faramineux à la signature pour la plupart.

Triste à dire, mais il n’y a pas vraiment de solution à Calgary, seulement adhérer à la pensée magique et tenter de rester positif.

Pendant ce temps, à Toronto, Treliving a été récompensé en héritant d’un noyau composé de Mitch Marner, Auston Matthews, William Nylander et Morgan Rielly.

Depuis son arrivée dans la ville reine, il distribue les millions comme il l’a si bien fait à Calgary. Une somme de 12,7 millions a été versée à Max Domi, Tyler Bertuzzi et John Klingberg cette saison, mais heureusement pour un an seulement.

Si les Maple Leafs franchissent le deuxième tour pour la première fois depuis 2002 ou, encore mieux, atteignent le carré d’as ou la finale, qui applaudira-t-on ? Le responsable du joyeux bordel des Flames…

Connor Bedard refroidi

PHOTO CHARLES REX ARBOGAST, ASSOCIATED PRESS

Connor Bedard

Après avoir amassé trois points à ses trois premiers matchs dans la LNH, et joué en moyenne plus de 21 minutes par rencontre, dont 23 minutes face au Canadien, Connor Bedard a refroidi. Le plus jeune joueur de la Ligue nationale a obtenu un point à ses quatre derniers matchs et son temps d’utilisation est passé sous la barre des vingt minutes. Il a désormais quatre points en sept rencontres et doit se familiariser avec de nouveaux ailiers avec la perte de Taylor Hall. Jouer avec Nick Foligno et Tyler Johnson ne l’aidera pas à terroriser les équipes adverses, sans manquer de respect à ces deux hommes dont il faut saluer la belle carrière, cela dit.

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