Pourquoi revamper votre système de jeu défensif après une saison de 109 points, une fiche de 18-3 pour clôturer la saison et une victoire au premier tour contre les Kings de Los Angeles ?

Un nombre grandissant d’observateurs se posent la question à Edmonton. Les Oilers ont subi une autre défaite, jeudi, 3-0 aux mains des Rangers de New York. Leur fiche s’établit désormais à 1-5-1. S’il n’y avait pas les médiocres Sharks de San Jose, Edmonton occuperait le dernier rang du classement général.

« On pourrait l’appeler dans vos termes, les médias, comme (une défense) de zone et elle a été popularisée par la meilleure équipe dans la LNH l’an dernier, les Bruins de Boston, s’est défendu l’entraîneur Jay Woodcroft cette semaine. Ça a bien fonctionné lors du camp d’entraînement et les cinq premiers matchs de la saison régulière. Nous avons accordé un seul but en situation de couverture de zone lors de nos cinq premières rencontres. »

Les Oilers ont pourtant alloué 20 buts lors de ces cinq premières rencontres, mais Woodcroft ne considère pas les buts marqués à la suite de revirements, contre-attaques et unités spéciales comme des buts en situation de couverture de zone. Chacun sa façon de voir les choses…

Woodcroft peut bien vouloir plagier le camarade de classe le plus doué. Mais les Bruins n’ont pas seulement un système de jeu efficace. Ils possèdent l’un, sinon le meilleur duo de gardiens de la LNH, Linus Ullmark et Jeremy Swayman. À Edmonton, Stuart Skinner et Jack Campbell ont de la difficulté à empêcher des buts.

Les Bruins comptent aussi en défense Charlie McAvoy, un jeune Drew Doughty, Hampus Lindholm et Brandon Carlo. La défense des Oilers est considérée comme le talon d’Achille de l’organisation depuis plus d’une décennie.

Skinner et Campbell se disputeraient-ils le trophée Vézina s’ils jouaient à Boston ? Darnell Nurse, Cody Ceci, Evan Bouchard, Mattias Ekholm et Philip Broberg et Brett Kulak paraîtraient-ils soudainement meilleurs dans l’uniforme des Bruins en jouant un système de zone ? Et a contrario, Ullmark et Swayman en arracheraient-ils à Edmonton ?

PHOTO DARRYL DYCK, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Stuart Skinner et Jack Campbell

Autant d’hypothèses impossibles à confirmer. Et pour l’instant, les résultats sont catastrophiques. Connor McDavid, blessé lors de la cinquième rencontre de la saison, n’y sera pas avant une semaine ou deux pour sauver les meubles.

Les Oilers n’étaient pourtant pas des cancres défensivement l’an dernier, avec une moyenne de 3,12 buts accordés par match, pour le 17e rang dans la LNH, et un taux d’efficacité de 77 % en infériorité numérique, à des poussières des Golden Knights de Vegas, 19e.

Sans surprises, ils occupaient les premiers rangs au chapitre offensif avec une moyenne de 3,96 buts marqués par rencontre et un taux d’efficacité hallucinant de 32 % en supériorité numérique.

Woodcroft a réussi l’exploit d’attirer vers lui toutes les critiques négatives cet automne, et donner un répit au directeur général Ken Holland, incapable de trouver des gardiens potables et des joueurs de soutien de qualité pour équilibrer l’attaque. Faut le faire ! Voyons maintenant si Edmonton se redressera pour donner raison à son coach…

Dure journée à Ottawa

La journée a commencé par la suspension de 41 matchs à Shane Pinto, le troisième centre de l’équipe l’an dernier*. Puis en soirée, les Sénateurs ont subi une troisième défaite consécutive, 3-2 aux mains des Islanders de New York, malgré 47 tirs sur l’extraordinaire gardien Ilya Sorokin.

PHOTO MARK J. REBILAS, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Shane Pinto

Le résultat est néanmoins le même malgré une bonne performance et les Sénateurs montrent désormais une fiche de 3-4 et se retrouvent à trois points du Canadien, dernier club qualifié en séries éliminatoires pour l’instant.

Avec l’arrivée d’un nouveau propriétaire, Michael Landauer, et d’un président fraîchement nommé, Steve Staios, et avec les aspirations des Sénateurs après cinq ans de reconstruction, Ottawa a intérêt à gagner ses prochains matchs…

*Pierre LeBrun a écrit une chronique franche et lucide sur le cas Pinto, sa suspension, l’infiltration des sites de paris sportifs dans le monde de la LNH et ses conséquences sur les jeunes. Il faut la lire.

À ne pas manquer

  1. La soirée a mal commencé pour le Canadien, mais s’est bien terminée, avec une victoire en prolongation grâce à un (autre) but de Cole Caufield. Trois points pour Caufield et Suzuki, deux buts en supériorité numérique et une autre victoire. L’analyse de Simon-Olivier Lorange.
  2. Discrètement, Gilles Bouchard, du Phœnix de Sherbrooke, a été nommé entraîneur adjoint de l’équipe canadienne junior en prévision du Championnat mondial. Guillaume Lefrançois retrace son parcours.
  3. La légendaire Christine Sinclair fait un dernier tour de piste après une magnifique carrière dans le domaine du soccer féminin. Katherine Harvey-Pinard raconte.