(Québec) La ministre responsable du Sport, Isabelle Charest, est « profondément choquée » des révélations du journal Le Droit, qui dévoilait jeudi que des joueurs racisés de hockey évoluant dans un programme sport-études de Gatineau avaient été victimes de plusieurs évènements violents et racistes pendant la saison 2021-2022.

« C’est complètement inacceptable. De tels gestes ne doivent pas être tolérés, ni dans un vestiaire de hockey ni nulle part ailleurs. On travaille d’arrache-pied pour arriver à offrir à nos athlètes un milieu toujours plus sain et sécuritaire », a affirmé Mme Charest vendredi dans une déclaration écrite transmise à La Presse et publiée sur X.

Selon Le Droit, qui a obtenu un rapport daté de décembre 2022 commandé par Hockey Québec sur la recommandation de l’Officier des plaintes, un jeune joueur noir qui évoluait au sein de l’Intrépide de l’Outaouais, dans la catégorie M15 AAA, a été forcé de prononcer les mots « I can’t breathe » afin d’être libéré par l’un de ses coéquipiers qui le tenait au sol, un genou appuyé sur son cou. Ces paroles faisaient référence à l’évènement ayant mené à la mort par asphyxie de George Floyd aux États-Unis.

Le rapport obtenu par le quotidien de l’Outaouais révèle aussi que deux adolescents racisés de l’équipe de hockey de Gatineau ont été la cible de commentaires racistes de la part de six joueurs. Au cours de la saison 2021-2022, ils ont enduré le mot en « N », des bruits de singe et des propos faisant référence à l’esclavagisme. Ces joueurs qui ont été la cible de commentaires racistes ont quitté l’équipe de hockey et le programme sport-études après ces évènements, affirme Le Droit. Les intimidateurs auraient pour leur part été suspendus.

Drainville évoque une ligne rouge

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Le ministre de l’Éducation Bernard Drainville

Alors qu’il dévoilait vendredi un plan de lutte contre la violence et l’intimidation à l’école, le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, a qualifié les gestes décrits par Le Droit de « tout à fait inacceptables ».

« Le plan de lutte contre la violence et l’intimidation qui doit être mis en place par chaque école doit prévoir des actions pour prévenir ce genre de comportements et pour faire en sorte qu’on le gère bien. [Il faut] faire comprendre aux élèves fautifs que ce qu’ils ont fait est immensément grave », a-t-il ajouté.

Québec enverra également à l’ensemble des écoles un gabarit uniforme pour la mise à jour des plans de lutte contre la violence. M. Drainville n’exclut pas qu’une « ligne rouge » soit tracée concernant certains gestes violents qui mèneraient, s’ils sont commis, à l’exclusion de programmes tels que sport-études.