La fiche de 5-2-2 du Canadien en octobre est, de l’avis général, une heureuse surprise. Surtout après que Kirby Dach fut tombé au combat après moins de deux matchs, on ne donnait pas cher de la Flanelle. Grâce à sa combativité, ce groupe aura donc réussi à déjouer les prédictions les plus pessimistes. Or, si le bolide semble en forme, quelques pépins se cachent sous le capot. Rapport d’inspection sur ce qui fonctionne… et ce qui fonctionne moins.

Ça marche

Les gardiens : Personne dans la LNH n’a accordé moins de buts à 5 contre 5, au mois d’octobre, que le Canadien de Montréal. Ils ne vous le diront pas comme ça, mais les gardiens peuvent s’attribuer la quasi-totalité du mérite pour cette statistique. Les sites spécialisés Natural Stat Trick et Evolving Hockey établissent en effet que les trois portiers du CH ont sauvé une douzaine de buts en neuf matchs. C’est… monumental. Samuel Montembeault domine le circuit à 5 contre 5 avec un taux d’arrêts de ,985. Jake Allen le suit de près à ,963. Le vétéran, de fait, n’a toujours pas perdu en temps réglementaire.

Ça marche moins

Le jeu défensif : Si les gardiens de but ont sauvé les fesses de leurs coéquipiers, c’est forcément parce que ceux-ci n’ont pas brillé sur le plan défensif. À forces égales, le Tricolore passe 43,2 % de son temps dans son territoire, bien au-delà de la moyenne de la ligue (40,7 %), selon le site NHL Edge. Le club est par ailleurs cinquième sur le plan des tirs bloqués (163) et perd la possession du disque plus souvent que quiconque (105 pertes de rondelle). Autrement dit, sur le plan offensif, les hommes de Martin St-Louis tiennent leur bout. Mais défensivement, ils vivent à crédit.

Ça marche

L’avantage numérique : Un 14rang n’est pas une position de domination dans une ligue à 32 équipes, mais l’avantage numérique a été tellement mauvais au cours des dernières années que ce positionnement apparaît presque comme un miracle. Elle a mis quelques matchs pour se mettre en marche, mais en dépit de l’absence de Dach, la première unité semble avoir trouvé son rythme.

Ça marche moins

Le désavantage numérique : Une 23place, ce n’est pas la fin du monde. Mais un taux de succès d’à peine 75 %, c’est loin d’être formidable, et ça ressemble beaucoup au piètre rendement des dernières saisons. La perte de David Savard a obligé des remplaçants à expérimenter cette phase de jeu en défense. Aussi bien le dire comme c’est : Justin Barron n’est pas un naturel à court d’un homme. On reviendra toutefois plus loin sur son cas en termes plus élogieux.

Ça ne marche pas

L’indiscipline : Quand le désavantage numérique n’est pas plus performant que ça, une bonne idée serait de se tenir loin du banc des pénalités. Jusqu’ici, le Canadien fait plutôt le contraire : ses 50 pénalités mineures sont un sommet dans la ligue, à égalité avec les Ducks d’Anaheim. Le bonnet d’âne revient sans conteste à Arber Xhekaj, qui a déjà écopé de sept pénalités mineures. C’est trop, surtout pour le défenseur permanent le moins utilisé du club.

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Les 50 pénalités mineures du Canadien sont un sommet dans la ligue, à égalité avec les Ducks d’Anaheim. Le bonnet d’âne revient sans conteste à Arber Xhekaj, qui a déjà écopé de sept pénalités mineures.

Ça marche

Les remontées : Le Tricolore a engrangé 6 de ses 12 points au classement alors qu’il tirait de l’arrière après deux périodes. Sa combativité est devenue, depuis l’entrée en poste de Martin St-Louis en 2022, une marque de commerce.

Ça marche moins

Jouer avec le feu : Aussi emballantes soient-elles pour les partisans, ces remontées sont forcément le corollaire de retards répétés au pointage. Le Canadien, en effet, accorde en moyenne plus d’un but par match en deuxième période. Cinq des neuf rencontres jusqu’ici ont nécessité plus de 60 minutes. Et quatre des cinq victoires ont été acquises avec un avantage d’un seul but. Quand on repense à tous les buts sauvés par les gardiens, on constate que le portrait pourrait être bien moins rose.

Ça marche

Sean Monahan : Le vétéran attaquant est ni plus ni moins qu’un porte-bonheur pour son équipe. Ses huit points le placent au deuxième rang des marqueurs montréalais, et le voilà à 25 points en 34 matchs depuis qu’il s’est joint au CH l’an dernier. Il est un pilier en avantage numérique et a redonné vie à Tanner Pearson et à Brendan Gallagher, deux ailiers dont le rôle n’était pas clair au camp d’entraînement.

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Avec ses huit points, Sean Monahan occupe le deuxième rang des marqueurs montréalais.

Ça marche moins

Un ailier pour le premier trio : Peut-être la plus grande quête de la présente saison : qui complétera enfin, et pour de bon, le trio de Cole Caufield et de Nick Suzuki ? Une chimie semble s’installer avec Rafaël Harvey-Pinard, dont on peut douter qu’il soit réellement à sa place sur une première unité. Josh Anderson a aussi eu sa chance, mais le pauvre connaît le pire début de saison de sa carrière : aucun but et une seule mention d’aide en neuf matchs. Il obtient toutefois beaucoup de chances de marquer. Au retour en santé de Christian Dvorak, d’ici quelques jours, il ne faudra pas s’étonner si Martin St-Louis procède à un remaniement de trios qui envoie Monahan à la droite du duo dynamique.

Ça ne marche pas

Juraj Slafkovsky : Le jeune ailier s’améliore, selon son entraîneur, qui s’enthousiasme de le voir toucher plus souvent à la rondelle en zone adverse. Sa contribution offensive est toutefois quasi inexistante. Une récente analyse de La Presse soulignait qu’il génère peu, voire pas de chances de marquer. Ses patrons se montrent très patients, mais tôt ou tard, on voudra peut-être donner une chance à Josh Anderson et à Alex Newhook de se mettre en marche avec un partenaire plus efficace.

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La contribution offensive de Juraj Slafkovsky est quasi inexistante.

Ça marche

Kaiden Guhle et Justin Barron : Depuis deux ans, on ne cesse de parler des jeunes défenseurs du Tricolore. Au cours des derniers jours, Kaiden Guhle et Justin Barron sont certainement sortis du lot. Le premier semble encore plus en confiant que l’an dernier, et son flair, en défense comme en attaque, laisse présager des jours très heureux. Il vient de dépasser les 25 minutes de temps de glace deux fois de suite. Son partenaire du moment, Justin Barron, a quant à lui inscrit trois buts à ses cinq derniers matchs, après avoir été laissé de côté pour les quatre premiers duels du calendrier. Jouer sur un premier duo est trop lui demander pour l’instant, mais sur une deuxième paire, surtout avec Guhle, ça va beaucoup mieux.