Au moment de répondre à notre appel, Tomas Plekanec est à Prague, en République tchèque, en route vers le jardin botanique de la ville pour y fêter l’Halloween avec ses quatre enfants.

Ce sera son quotidien dans l’immédiat. Celui d’un simple père de famille qui veut passer plus du temps avec les siens. Car après 25 ans de carrière dans le monde du hockey, Plekanec a décidé que c’était assez. À 41 ans, son dos ne veut plus suivre, et de toute façon, il était un peu rendu là, au bout du chemin.

« J’avais des problèmes de santé et ça commençait à devenir compliqué, a-t-il indiqué. J’aurais pu continuer, j’ai mis deux semaines à méditer tout ça, mais il y aurait eu des risques, par exemple le risque de recevoir un coup de bâton dans le dos, ou quelque chose du genre. Ça aurait pu être dangereux, alors j’arrête. J’ai de jeunes enfants et je veux pouvoir être avec eux, jouer avec eux, m’occuper d’eux. »

Plekanec ajoute qu’il est en bonne santé malgré tout, assez en tout cas pour pouvoir faire autre chose. « Je peux encore faire du vélo, jouer au tennis, a-t-il tenu à préciser. Je peux faire ce que je veux, mais j’aurais pu empirer mon état en continuant à jouer au hockey. »

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

« Je vais retenir plusieurs choses de Montréal, mais je repense surtout à mon 1000match dans la LNH, à la cérémonie qui a suivi au Centre Bell et à l’ovation que j’ai reçue. Ce fut probablement le meilleur feeling de ma vie. »

La décision s’est donc un peu imposée, mais ça ne veut pas dire qu’elle a été facile à prendre. « Parce que j’avais encore du plaisir à jouer… c’est pour ça que j’ai signé un contrat d’une autre saison [avec Kladno] en début de saison. Mais malheureusement, ce n’était plus possible. »

Cette longue carrière, justement amorcée avec le club de Kladno en 1998, va donc se terminer au même endroit, chez lui, en Tchéquie. Entre les deux, il y a eu bien sûr un long détour par la Ligue nationale, et plus précisément par Montréal et ce Canadien qu’il a tant aimé.

En tout, ce n’est pas moins de 984 matchs que l’attaquant a disputés avec le CH, dans une carrière presque toute faite de bleu, blanc et rouge, mis à part cette parenthèse de 17 matchs chez les Maple Leafs de Toronto à la fin de la saison 2017-2018.

Évidemment, ses meilleurs souvenirs au hockey sont associés au Canadien et à Montréal.

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

Tomas Plekanec en 2011

« On ne peut pas vraiment oublier ça, admet-il sans hésiter. J’ai d’ailleurs reçu plusieurs messages de gens de Montréal au cours des derniers jours, des amis et aussi des gens croisés là-bas au fil du temps. Ce fut vraiment agréable de recevoir tous ces mots. J’ai adoré les années que j’ai pu passer avec le Canadien.

« Je vais retenir plusieurs choses de Montréal, mais je repense surtout à mon 1000match dans la LNH, à la cérémonie qui a suivi au Centre Bell et à l’ovation que j’ai reçue. Ce fut probablement le meilleur feeling de ma vie. Et puis, bien sûr, si on pense au hockey en tant que tel, je ne vais jamais oublier les séries de 2010 et de 2014. Surtout les deux septièmes matchs du printemps 2010, quand on a battu coup sur coup Washington et Pittsburgh. Ce fut très spécial. »

Maintenant, quelle sera la suite ? Dans l’immédiat, il y a la famille et les enfants, on l’aura compris, mais dans un avenir peut-être pas si lointain, Tomas Plekanec n’exclut pas la possibilité de remettre les pieds dans un aréna, dans un autre rôle.

« C’est sûr que le coaching m’intéresse, a-t-il admis. J’aimerais pouvoir diriger des joueurs plus jeunes et leur transmettre mon savoir et mes connaissances. On verra bien ce qui va arriver… »