Patrice Bergeron n’est peut-être plus membre des Bruins — ni d’aucune équipe, d’ailleurs — mais son empreinte sur cette équipe demeure bien concrète. L’ancien capitaine est d’ailleurs encore régulièrement en contact avec son successeur, Brad Marchand.

« Dans les contacts dans mon téléphone, c’est Bergie et ma femme, dans cet ordre ! », a blagué Marchand, dans le vestiaire des visiteurs au Centre Bell, samedi matin.

De façon plus sérieuse, les Bruins aiment parler de leur « culture », terme qui revient souvent par ici. Une culture incarnée par le capitanat de Zdeno Chara, puis de Patrice Bergeron, et qui incombe maintenant à Marchand.

Sachant à quel point Marchand et Bergeron agissent différemment sur la patinoire, le choix du numéro 63 comme dauphin du 37 a pu surprendre, de l’extérieur. Mais certainement pas de l’intérieur.

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L’entraîneur-chef des Bruins, Jim Montgomery

« Moi, je n’avais pas de doutes du tout, assure l’entraîneur-chef des Bruins, Jim Montgomery. Brad est très compétitif. Comme Patrice et Zdeno, il est fier de jouer pour les Bruins de Boston. Ils veulent qu’on continue à avoir de bonnes équipes et ils vont faire tout ce qu’ils peuvent pour qu’on connaisse du succès. »

Dans les mots de Marchand : « Je ne suis assurément pas aussi beau ! On est un peu différents, mais là où on se rejoint, c’est qu’on veut que tout le monde compétitionne et laisse tout sur la patinoire. Lui et Z étaient des meneurs incroyables, qui rassemblent les joueurs. Ils étaient doués pour ça. J’essaie de faire ce qu’ils faisaient. C’est un travail en cours. »

Hormis la fierté de jouer pour les Bruins, cette culture est difficile à cerner, encore là de l’externe. Matthew Poitras, un des jeunes nouveaux, a raconté un exercice au tout début du camp d’entraînement 2022, quand Bergeron a soulevé son bâton à la toute fin de la séquence, comme pour lui rappeler qu’il fallait constamment compétitionner.

Si le sens de la compétition est au cœur de cette culture, Marchand en sera assurément un porte-étendard adéquat.

J’adore la passion de Brad Marchand. C’est le gars qui nous donne de l’émotion dans un match et sur le banc et je lui ai dit qu’il devra rester la même personne. Lui et moi, on peut se parler de ce qui marche et ce qui ne marche pas. Moi aussi, j’ai beaucoup de passion et des fois, c’est lui qui doit me dire : calme-toi !

Jim Montgomery, entraîneur-chef des Bruins

Marchand, lui, souhaite simplement laisser l’équipe dans le même état qu’à sa nomination comme capitaine. Sous Chara et Bergeron, les Bruins ont gagné la Coupe Stanley en 2011, ont atteint la finale en 2013 et en 2019, et ont établi un record de la LNH la saison dernière en récoltant 135 points, avant de tomber au 1er tour des séries.

« Je ne veux rien changer. La culture ici depuis 20 ans est incroyable, depuis que Z et Bergie sont arrivés. Tu ne veux pas être le gars qui laisse cette culture s’effriter. On veut maintenir ça au quotidien. C’est la recette du succès, c’est pourquoi l’équipe connaît du succès depuis quelque temps. »

Des remplaçants au niveau

Le Néo-Écossais pouvait difficilement demander mieux pour le début de son règne. Les Bruins montraient une fiche de 13-1-1 avant d’affronter le Canadien samedi.

Les départs à la retraite de Bergeron et David Krejci ont évidemment créé un vide à la cruciale position de centre. Pavel Zacha et l’étonnante recrue de 19 ans Matthew Poitras pilotent maintenant deux des trois trios offensifs (l’autre centre étant Charlie Coyle) et la recette fonctionne pour l’heure.

« Zacha joue partout : en avantage numérique, en désavantage, à 5 contre 5, quand l’autre équipe retire le gardien, a énuméré Montgomery. Nous avons beaucoup de confiance en lui. Même s’il va juste chercher 65 points, c’est un gars qui va nous aider à gagner chaque soir. »

On rappelle ici que « juste » 65 points, c’est un de moins que le meilleur compteur du Canadien l’an passé, Nick Suzuki.