Un chroniqueur de Calgary a profité de la visite des Flames à Montréal cette semaine pour donner des idées – et offrir une source d’espoir – à l’organisation albertaine.

Il cite en exemple la reconstruction du Canadien comme un exercice possible malgré la présence dans la formation de vétérans surpayés à long terme, tels Brendan Gallagher et Josh Anderson.

L’analyse de Julian McKenzie, du site theathletic.com, est détaillée et tout en nuances, mais les Flames ne jouissent malheureusement pas des conditions favorables du CH pour une reconstruction intéressante. Du moins pour l’instant.

Ils auront d’éventuels joueurs autonomes sans compensation intéressants à échanger d’ici la date limite des transactions, Elias Lindholm, Noah Hanifin, Chris Tanev et Nikita Zadorov, entre autres. Ceux-ci pourraient rapporter au minimum deux choix de premier tour et au moins quelques choix de second et troisième tour.

Kent Hughes a réussi, lui, à obtenir deux choix de premier tour et deux espoirs pour Ben Chiarot et Tyler Toffoli (à un an de son autonomie néanmoins) dès la première année de son règne.

Mais les comparaisons s’arrêtent là, ou presque. Les contrats de Gallagher et Anderson occupent 12 millions sur la masse salariale de l’équipe, ceux de Jonathan Huberdeau et Nazem Kadri 17,5 millions, sans compter celui de Blake Coleman à presque 5 millions pour trois années supplémentaires et celui du défenseur MacKenzie Weegar à 6,25 millions jusqu’en 2031. Il restait trois ans au contrat de Jeff Petry à un salaire identique à l’arrivée de Hughes en décembre 2021.

Le directeur général Craig Conroy ne compte pas sur le même noyau d’espoirs non plus. Le Canadien avait repêché douze fois dans les deux premiers tours lors des quatre cuvées précédant l’arrivée de Hughes et obtenu un centre prometteur, Nick Suzuki, contre le capitaine Max Pacioretty. Suzuki, Cole Caufield et Alexander Romanov avaient déjà atteint la LNH, Kaiden Guhle, Jordan Harris et Arber Xhekaj allaient suivre.

Les Flames ont repêché… cinq fois dans les deux premiers tours lors de quatre cuvées entre 2022 et 2019, dont une seule fois parmi les 23 premiers. Ils n’avaient pas de choix parmi les trois premiers tours en 2018 et doivent un choix de premier tour au Canadien en 2024 ou 2025 pour l’accueil de Sean Monahan et la dernière année de son contrat.

En comparaison à Brad Treliving, l’ancien DG des Flames, Marc Bergevin passe pour un génie. Tout ça en ayant atteint la finale de la Coupe Stanley en 2021. Les Flames, eux, ont franchi le premier tour des séries une seule fois en six ans. Aujourd’hui, Bergevin est adjoint au directeur général à Los Angeles tandis que Treliving reste en position de pouvoir, à Toronto. Comme quoi les postes ne s’attribuent pas toujours au mérite.

Les Flames ont quelques espoirs intéressants, mais ils se comptent sur les doigts d’une seule main. Connor Zary, 22 ans, vient d’être rappelé de la Ligue américaine. Ce premier choix en 2020, 24e au total, y dominait outrageusement avec dix points en six matchs.

Zary compte six points, dont trois buts, en autant de rencontres avec les Flames, à l’aile gauche du deuxième trio. Martin Pospisil, 23 ans, choix de quatrième tour en 2018, ne fait pas mal lui non plus depuis son rappel récent à la droite de ce même trio mené par Nazem Kadri. Ils constituent les premiers indices d’un timide élan de jeunesse, mais ils sont aussi les deux seuls jeunes de moins de 24 ans dans la formation.

Sinon, Matt Coronato, 13e choix au total en 2021, a été renvoyé dans la Ligue américaine récemment où il produit à un rythme de plus d’un point par rencontre. Il vient d’avoir 21 ans mardi. Le premier choix de 2019, le Québécois Jakob Pelletier, 22 ans, est blessé à long terme.

En bref, malgré l’optimisme de notre collègue de Calgary, la reconstruction, ou plutôt la réinitialisation des Flames, risque d’être plus compliquée que celle du Canadien.

Des Capitals métamorphosés

PHOTO GEOFF BURKE, USA TODAY SPORTS VIA REUTERS CON

Les Capitals de Washington ont une fiche de 7-1-1 à leurs neuf dernières rencontres et ont accordé seulement quinze buts au cours de cette période.

Alex Ovechkin a seulement quatre buts en quatorze rencontres. Dylan Strome est le seul compteur de cinq buts ou plus à Washington, contre quatre pour le Canadien, Caufield, Monahan, Suzuki et Gallagher. Les Capitals comptent l’une des pires offensives de la Ligue, avec une moyenne de 2,36 buts marqués par match, au 31e rang de la LNH. Ils ont un taux de succès de seulement 7,3 % en supériorité numérique, le pire rendement de la Ligue nationale.

Mais les Capitals ont aussi une fiche de 7-1-1 à leurs neuf dernières rencontres et ont accordé seulement quinze buts au cours de cette période, dont seulement trois à leurs trois plus récents matchs. Ils viennent ainsi de grimper au deuxième rang de la section métropolitaine avec une fiche de 8-4-2. L’ancien gardien de l’organisation du Canadien, Charlie Lindgren, a blanchi Vegas mardi et montre une fiche de 3-1, une moyenne de 1,76 et un taux d’arrêts de .947. Comme quoi le hockey peut être bien imprévisible…