(Los Angeles) Bien sûr, il y a l’argent, les millions, et peut-être aussi le timing qui n’est pas idéal, mais au bout du compte, les Kings de Los Angeles estiment qu’ils vont débarquer à Québec à l’automne avec une mission en tête : créer de l’engouement afin de permettre à la ville, un jour, de séduire la Ligue nationale de hockey.

C’est du moins ce qu’a suggéré l’attaquant Phillip Danault lundi matin, au sortir de l’entraînement des Kings, en banlieue de Los Angeles.

« Nous autres, on est juste contents d’aller jouer là, a expliqué l’ancien du Canadien. On ne veut pas créer de controverse. On veut créer un engouement, amener une équipe à Québec, autre que le Canadien aussi. De pouvoir montrer qu’on est capables de remplir le Centre Vidéotron sans avoir le Canadien dans la place. »

Selon Danault, c’est en premier ce projet d’engouement qui a été expliqué aux joueurs des Kings, qui vont aller disputer deux matchs préparatoires dans la ville où les Nordiques patinaient autrefois. Bien sûr, le joueur québécois est bien au fait du tollé qu’un tel projet soulève, surtout en ces jours de grèves dans le secteur public au Québec.

J’ai un cousin, une cousine, la femme d’un cousin qui sont tous des enseignants au Québec. La famille est touchée par ça, c’est sûr. C’est décevant que l’annonce au sujet de ces matchs-là ait été faite à ce moment-ci.

Phillip Danault

« Je ne pense pas qu’il y avait de mauvaises intentions avec cette annonce, mais c’est une question de timing, surtout avec ce qui se passe en ce moment. Ce qui se passe, ce n’est pas ce qu’il y a de plus plaisant… »

Pour Pierre-Luc Dubois, un autre Québécois qui porte le maillot noir des Kings, la mission du club californien à Québec en sera aussi une de générosité, en quelque sorte, puisque les joueurs seront appelés à participer à des cliniques de hockey pour les plus jeunes.

PHOTO MATT SLOCUM, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Pierre-Luc Dubois

« En tant que Québécois, on est toujours fier de jouer à Québec, et ce sera quelque chose de très excitant, a expliqué l’attaquant de 25 ans. On va en plus participer à des activités avec les jeunes. Alors je pense que l’équipe voit ça comme une opportunité, comme une occasion de pouvoir redonner à la communauté et aussi aux plus jeunes. »

En période d’adaptation

Par ailleurs, Dubois estime qu’il en est encore à s’adapter à sa nouvelle bande, lui qui a accepté des Kings un contrat de 8 ans pour 68 millions de dollars à l’été, après un déménagement de Winnipeg.

Pour l’heure, il se retrouve avec une fiche de 5 buts et 6 aides en 19 rencontres. Ce qui n’est pas suffisant, de son propre avis.

Mon jeu n’est pas à 100 % de ce que je voudrais qu’il soit. Il y a eu des bons matchs, des moins bons matchs, des matchs où c’était plus fluide. Ça fait partie de la période d’adaptation.

Pierre-Luc Dubois

Il ne regrette pas son choix, même si les rumeurs avec le Canadien ont duré longtemps, peut-être trop longtemps.

« Je voulais aller jouer quelque part où j’allais pouvoir continuer à grandir, à me développer. Aller jouer pour une équipe où j’allais apprendre et gagner… Les Kings ont été un peu en reconstruction, mais on regarde le noyau qu’il y a ici, et maintenant, on est sorti de la reconstruction. C’est le fun de faire partie de ça. »