Les Sénateurs d’Ottawa viennent de prendre la meilleure décision dans les circonstances.

En nommant Jacques Martin au poste de conseiller à l’entraîneur, ils dénichent l’homme idéal pour donner un peu de structure à cette jeune équipe, sans pour autant imposer un nouvel entraîneur à l’éventuel directeur général.

Le congédiement du DG Pierre Dorion, le mois dernier, a placé l’organisation dans une situation inhabituelle. On ne largue généralement pas les directeurs généraux en pleine saison, encore moins à l’automne.

En congédiant Dorion, en se servant d’un prétexte utile, la perte d’un choix de premier tour dans une transaction jugée illégale, tout en conservant l’entraîneur en chef D.J. Smith, le nouveau propriétaire Michael Andlauer et son président Steve Staios ont agi dans l’ordre inverse des choses.

Il devient en effet difficile de congédier Smith et d’embaucher un nouvel entraîneur avant l’arrivée d’un nouveau directeur général pour ne pas imposer un entraîneur au successeur de Dorion.

Smith en est à sa cinquième saison à Ottawa. On peut imputer ses insuccès des premières années à la reconstruction des Sénateurs, mais il gagne à peine davantage avec un noyau qui peut désormais dominer.

Seuls Jon Cooper à Tampa, Jared Bednar au Colorado, Rod Brind’Amour en Caroline, Mike Sullivan à Pittsburgh et Craig Berube à St. Louis sont en poste depuis plus longtemps. Ils ont tous remporté la Coupe Stanley, sauf Brind’Amour, néanmoins demi-finaliste deux fois et à la tête de l’un des meilleurs clubs de la LNH. Avec une fiche de 120-139-32, Smith a évidemment le pire taux de succès du groupe.

Il ne faut pas sous-estimer l’apport de Jacques Martin dans les plus récentes conquêtes de la Coupe Stanley des Penguins de Pittsburgh, en 2016 et 2017. Elles coïncident avec son arrivée à titre d’entraîneur des défenseurs du club.

Pittsburgh avait une défense composée de Kris Letang, Ian Cole, Trevor Daley, Brian Dumoulin, Olli Maatta et Ron Hainsey en 2017. Ben Lovejoy remplaçait Hainsey en 2016.

Avec des défenseurs au talent très limité sous la main, à part Letang, évidemment, les Penguins ont terminé au deuxième rang pour les buts accordés par match lors des séries de 2017 chez les clubs ayant franchi le premier tour, avec une moyenne de 2,28, et au deuxième rang en 2016 avec une moyenne de 2,29. Un aspect occulté en raison de l’identité offensive des Penguins.

Les Sénateurs possèdent de bons jeunes éléments. Mais le souci du détail et la sensibilité à l’importance du jeu défensif ne sont pas toujours au rendez-vous. Il n’est pas trop tard pour redresser la barque.

Avec la jolie victoire, 6-2 mardi contre les Rangers, Ottawa est désormais à six points des Islanders de New York et de la dernière place donnant accès aux séries, avec quatre matchs de plus à disputer.

Si l’on tenait compte du taux de victoire cependant, les Capitals constitueraient le dernier club qualifié. Ottawa est à six points de Washington, avec deux matchs en main. Et à cinq points du New Jersey, avec trois rencontres de plus à jouer. Mais il faut les gagner.

Le prochain directeur général aura le loisir de congédier Smith, conserver Martin, ou encore explorer une autre avenue à sa convenance. Et tant pis pour l’orgueil de D.J. Smith…

Les Oilers n’avancent pas

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Les Oilers sont désormais à… huit points de la dernière place donnant accès aux séries éliminatoires, avec deux matchs de plus à jouer, et toujours cinq clubs à devancer !

Il y a deux semaines aujourd’hui, les Oilers d’Edmonton, au cœur d’une autre affreuse séquence, sept défaites en dix matchs, se retrouvaient à dix points du Kraken de Seattle et de la dernière place donnant accès aux séries, avec trois matchs de plus à disputer, et cinq clubs à devancer.

Ils sont imbattables depuis. Ils ont vaincu les Capitals de Washington 5-0, les Ducks d’Anaheim 8-2, les Golden Knights de Vegas 5-4 en fusillade et les surprenants Jets de Winnipeg 3-1.

Connor McDavid en a profité pour engraisser sa fiche de 13 points au cours de cette courte séquence de quatre rencontres et le gardien Stuart Skinner, l’une des meilleures recrues de la LNH l’an dernier, retrouve tranquillement son aplomb.

Quatorze jours et quatre victoires plus tard, les Oilers sont désormais à… huit points de la dernière place donnant accès aux séries éliminatoires, avec deux matchs de plus à jouer, et toujours cinq clubs à devancer !

On oublie souvent cette réalité pourtant évidente : il est très difficile de remonter au classement quand un écart important s’est creusé en début de saison puisque les clubs au-dessus de vous s’affrontent régulièrement, et en conséquence l’un ou l’autre en ressort avec deux points.

Mardi par exemple, le Wild affrontait les Flames. Calgary a perdu, mais le Minnesota en a profité pour accentuer son avance sur Edmonton à trois points. Les Predators ont perdu contre le Wild la semaine dernière et les Oilers ont gagné du terrain sur Nashville, mais aussi sur le Minnesota.

Les Blues de St. Louis, dernier club qualifié, ont une fiche de 3-3 à leurs six dernières rencontres. Ils ont battu Anaheim et Arizona, entre autres, mais perdu contre Nashville, Minnesota, puis les Coyotes à leur tour samedi. Vous avez donc toujours l’un de ces clubs qui grappillent des points.

D’où cette impression de voir les Oilers faire du surplace malgré leurs succès récents. Ça n’est pas un mirage.