Sean Monahan ne s’en doute pas, mais il pourra dire qu’il a quelque chose en commun avec le Géant Ferré jeudi soir, face aux Kings de Los Angeles.

À WrestleMania I, en 1985, le catcheur qui s’appelait alors André the Giant luttait contre Big John Studd. L’enjeu du combat : 15 000 $, si le géant parvenait à soulever son rival, ce qu’il a finalement accompli. La lutte étant la lutte, le gérant de Studd, Bobby « The Brain » Heenan, s’est ensuite sauvé avec le sac rempli de billets.

Comme le Géant Ferré, Monahan jouera aussi pour 15 000 $ jeudi. Il n’aura pas à soulever Pierre-Luc Dubois ou Quinton Byfield pour y parvenir, bien que rien ne l’en empêche, quand on y pense. Simplement en chaussant les patins, Monahan touchera cette somme, puisque son contrat d’un an, signé en juin dernier, prévoyait un tel boni s’il atteignait le chiffre magique des 26 matchs.

« Je n’étais même pas au courant, honnêtement. C’est bien que tu me le rappelles, je vais devoir inscrire un montant d’argent au tableau », a-t-il badiné au collègue de The Gazette, Stu Cowan, jeudi matin, au terme de l’entraînement optionnel au Centre Bell.

Son contrat signé le 20 juin stipulait en effet qu’il toucherait 1,985 million de dollars pour la saison, en plus du boni, pour un total de 2 millions. « Honnêtement, ce n’était pas gros. On essayait d’atteindre un certain chiffre et ça s’est fait comme ça », a-t-il simplement expliqué.

Le barème à atteindre pour le boni ne tient toutefois pas du hasard, car l’an dernier, ce damné 26e match n’est jamais venu pour Monahan. Son 25e match avait pris fin en 2e période à Vancouver, après que Monahan se fut obstiné à jouer même s’il avait besoin d’une botte protectrice pour simplement marcher.

Cette saison, le corps semble tenir le coup. Le numéro 91 s’offre certes des congés lorsque les entraînements sont optionnels, comme celui de jeudi, d’ailleurs.

« Honnêtement, je ne suis pas friand des entraînements matinaux, a-t-il admis. Je n’ai pas eu l’option de sauter un tour avant ma cinquième saison dans la LNH. Une fois que je l’ai eue, j’ai tenté d’en profiter. Je ne vois pas de différence, que je patine le matin ou pas. Donc en ne patinant pas, ça me permet d’aller au gymnase ou de me préparer autrement pour le match. »

Statistiquement, les 25 matchs de la cuvée 2023 de Monahan ressemblent à s’y méprendre à ceux de l’an dernier.

  • Fiche en 2022-2023 : 6 buts, 11 passes, 17 points, différentiel de -5, moyenne de 17 min 22 s par match
  • Fiche en 2023-2024 : 7 buts, 8 passes, 15 points, différentiel de -5, moyenne de 18 min 10 s par match

Ses indicateurs de possession de rondelle ont toutefois fléchi, si bien que le Canadien contrôle 46,1 % des tentatives de tirs quand il est sur la patinoire à 5 contre 5, contre 53,1 % l’an dernier. Une vilaine série de cinq matchs, entre le 16 et le 25 novembre, a notamment plombé ses statistiques, mais il se présente sous un jour meilleur depuis.

Par contre, l’Ontarien est davantage appelé lors des mises au jeu en zone défensive ; seul Jake Evans (196) en a pris plus que lui (129) chez le Canadien. Au moment de sa blessure l’an dernier, cette tâche incombait surtout à Evans et à Christian Dvorak.

Ce ne sont toutefois que des détails dans le grand ordre des choses, puisque peu importe la mission, Monahan est simplement heureux de chausser les patins et pratiquer son sport.

« L’an passé, c’était nul, je me suis blessé et j’ai été pris à regarder le reste de la saison comme spectateur. Ce sont seulement 26 matchs, la saison est encore longue, mais je me sens bien et je suis heureux de jouer. »

Un changement

Martin St-Louis apportera un seul changement à sa formation : Michael Pezzetta retrouvera sa place dans l’effectif après quatre matchs sur la passerelle. Il prendra la place de Joel Armia.

PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE

Michael Pezzatta

Ce dernier n’a pas participé à l’entraînement de mercredi parce qu’il subissait des « traitements », selon l’équipe, mais il faisait partie de la quinzaine de patineurs sur la patinoire jeudi matin.

St-Louis n’a pas précisé si le retrait d’Armia de la formation était en lien avec son état de santé. Notons cependant que l’ailier format géant a passé les huit dernières minutes du match de lundi cloué au banc, au moment où le CH défendait une mince avance d’un but.

Samuel Montembeault défendra le filet des Montréalais.