(Oakville) Macklin Celebrini est arrivé plutôt incognito.

Bien sûr, les autres joueurs invités au camp d’Équipe Canada Junior en vue du Championnat du monde 2024 avaient déjà les faits saillants et avaient entendu les rumeurs.

« Je sais qu’il est bon, a déclaré le centre Owen Beck large sourire aux lèvres, après la première session d’entraînement sur glace de l’équipe. Mais je n’en sais pas plus. »

« C’est la première fois que je patine avec lui », a ajouté le défenseur Denton Mateychuk.

Il s’agit d’un premier contact avec le patineur de 17 ans qui pourrait être le tout premier choix du repêchage de juin, à Las Vegas. Si certains avaient des doutes, ils se sont rapidement dissipés.

« Il ne joue pas comme un gars de son âge, a indiqué le gardien Mathias Rousseau. Il joue de façon plus mature. C’est un très bon joueur. »

Celebrini fait la pluie et le beau temps à sa première saison à l’Université de Boston, dans la NCAA, avec 10 buts et 25 points en 15 rencontres, contre des adversaires qui ont parfois sept ou huit ans de plus que lui.

Le hockeyeur de Vancouver a aussi été nommé joueur par excellence de l’USHL à 16 ans en 2022-23 après avoir marqué 46 buts et récolté 86 points ne 50 matchs avec le Steel de Chicago.

Malgré cela, la plupart des 29 autres joueurs qui tentent de percer la formation du club en vue du tournoi qui sera disputé à Göteborg, en Suède, n’ont jamais foulé la même patinoire que Celebrini avant cette semaine.

« Vous pouvez voir que c’est déjà un professionnel, de la façon dont il se conduit, a noté l’attaquant Conor Geekie. Il n’a que 17 ans. J’ai hâte de voir où tout cela va le mener. »

Pour sa part, Celebrini ne tente que de s’insérer au groupe en vue de ce tournoi, après avoir raté la Coupe Hlinka-Gretzky l’été dernier en raison d’une blessure à l’épaule.

« Nous avons un très bon groupe, a-t-il dit. Il ne s’agit que du camp de sélection, mais souhaitons que nous allons déjà créer une certaine chimie. Je suis très excité. »

L’entraîneur-chef canadien, Alan Letang, comme la plupart de ses joueurs, n’avait vu Celebrini que sur vidéo.

« C’est un gars qui est toujours concentré sur les choses qu’il a à faire afin de s’améliorer », a souligné l’entraîneur.

Celebrini, dont le père, Rick Celebrini, est directeur de la médecine sportive et de la performance chez les Warriors de Golden State, a passé tout l’été en rééducation pour sa blessure à l’épaule, mais aussi à se préparer pour le calendrier du hockey universitaire américain.

« J’étais bien entouré, a-t-il dit. Je savais que ça n’allait pas être facile de faire cette transition, de jouer contre des gars plus vieux, plus lourds. »

Un joueur au camp canadien est familier avec Celebrini : Fraser Minten. Les deux ont grandi dans les mêmes cercles du hockey britanno-colombien qui comprenait également Connor Bedard.

« Il a joué contre mon frère, a dit Minten, qui a disputé quatre matchs avec les Maple Leafs de Toronto cette saison avant d’être retourné au niveau junior. Il terrorisait tout le monde. »

Certaines discussions au camp d’Équipe Canada laissaient entendre que Celebrini possédait quelques-unes des qualités qui ont permis à Bedard de dominer le tournoi de l’an dernier, dont son coup de patin et son tir.

« Ils ont des styles similaires », a admis Rousseau.

Celebrini sait que tous les yeux sont braqués sur lui et qu’ils le seront d’ici au repêchage de Las Vegas. Malgré toute cette attention, il ne pense qu’au prochain exercice, à sa prochaine présence, au prochain match.

« J’ai beaucoup de choses dont je dois me soucier présentement, a rappelé Celebrini. Je tente d’être le meilleur de moi-même. »