(Minneapolis) Le soleil est radieux sur la métropole économique du Minnesota ce mardi. Les joueurs du Canadien qui pensaient profiter de leur congé pour parcourir les montagnes russes du Mall of America seront confrontés à un sacré dilemme.

Le Tricolore est en effet dispensé d’entraînement mardi, au lendemain de sa victoire de 3-2 en prolongation à Winnipeg. L’équipe s’exercera mercredi, avant d’affronter le Wild jeudi et les Blackhawks de Chicago vendredi, afin de compléter le premier volet de sa séquence de sept matchs à l’extérieur pendant les Fêtes.

Si Jake Allen ou Cayden Primeau craignent que ce voyage soit leur dernier avec leurs coéquipiers du Canadien, ils auront au moins une semaine de quiétude à partir de mardi soir. C’est en effet là qu’entre en vigueur le gel des formations, le roster freeze dans les termes de la convention collective.

En vertu de l’article 16.5, alinéa d, entre le 19 décembre à 23 h 59 (heure locale) et le 28 décembre à 0 h 01, aucun joueur ne peut être échangé, soumis au ballottage ou cédé à la Ligue américaine. Il existe quelques exceptions à cette règle, qui permettraient par exemple au Canadien de renvoyer Emil Heineman, fraîchement rappelé, à Laval, mais aucune de ces exceptions ne s’applique aux gardiens du Tricolore.

C’est donc dire que le ménage à trois devant le filet durera au moins une autre semaine. Ensuite, rien n’empêche qu’une transaction soit conclue pendant le moratoire ; seulement, elle deviendra seulement officielle le 28. C’est ce qui était arrivé en 2015, quand le Canadien avait obtenu Ben Scrivens, des Oilers d’Edmonton. La nouvelle avait fuité quelques jours plus tôt, si bien que Scrivens était déjà à Tampa avec le Canadien quand la transaction a été confirmée.

Statistiques en hausse

Jusqu’ici, Samuel Montembeault mène le bal avec 13 départs, contre 12 pour Jake Allen et 6 pour Cayden Primeau. Après la victoire de lundi, Allen a sous-entendu qu’il s’agissait de son dernier match avant Noël, donc en théorie, Montembeault et Primeau auront droit aux deux derniers départs.

Pour ce que ça vaut, dans ce régime qui n’a pas nécessairement la cote, les trois présentent jusqu’ici un taux d’efficacité supérieur à ce qu’ils affichaient depuis leur arrivée à Montréal.

Taux d’efficacité avec le Canadien

Samuel Montembeault

  • Avant cette saison : ,897
  • Cette saison : ,911

Jake Allen

  • Avant cette saison : ,900
  • Cette saison : ,904

Cayden Primeau

  • Avant cette saison : ,871
  • Cette saison : ,902

De plus, selon les données de Sportlogiq, les trois gardiens du Canadien se classent parmi les cinq meneurs de la LNH pour le taux de victoires « volées », un calcul fait en fonction de leurs performances par rapport au nombre de buts attendus.

Des blessés partout

Le moratoire sur les transactions arrive à un bien drôle de moment. Les gardiens tombent en effet comme des mouches, et selon la gravité des cas, certains directeurs généraux pourraient devoir évaluer leurs options.

– Le plus récent éclopé est un certain Jake Oettinger. Les Stars de Dallas ont annoncé une blessure au bas du corps et une évaluation hebdomadaire. « Ce n’est pas du long, long terme », a assuré l’entraîneur-chef de l’équipe, Pete DeBoer. Les Stars sont au cœur d’une lutte à trois pour le 1er rang de la division Centrale, mais ils ont neuf points d’avance sur les Blues de St. Louis, première équipe actuellement exclue du portrait des séries. Scott Wedgewood et Matthew Murray (à ne pas confondre avec Matt Murray) se partagent le travail en attendant.

PHOTO JULIO CORTEZ, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Jake Oettinger

– Au même moment, Ville Husso est également tombé au combat à Detroit. L’entraîneur-chef des Red Wings, Derek Lalonde, a dit mardi aux médias de Detroit que le Finlandais serait absent « pour un bout de temps ». Les Wings étaient déjà privés d’Alex Lyon, qui manquera à l’appel au moins jusqu’à Noël, a dit Lalonde. En attendant, Detroit s’est entendu avec le vétéran Michael Hutchinson, auteur d’une moyenne de 4,29 la saison dernière… Hutchinson portait les couleurs du club-école, à Grand Rapids, mais en vertu d’un contrat de la Ligue américaine. Avec ce contrat d’un an signé, Hutchinson sera admissible à un rappel. Les Wings sont au cœur de la lutte pour les dernières places donnant accès aux séries.

– Le Kraken de Seattle vient de perdre les services de Philipp Grubauer, lui aussi réévalué sur une base hebdomadaire. L’équipe benjamine de la LNH s’en remet au duo de Joey Daccord et Chris Driedger. Seattle n’était qu’à trois points de la dernière place donnant accès aux séries en date du 19 décembre, mais a joué plus de matchs que toutes les autres équipes dans la lutte.

– À Toronto, Joseph Woll souffre d’une entorse à une cheville. Lui aussi est réévalué de semaine en semaine. Sa perte s’ajoute au fait que le vétéran Ilya Samsonov connaît une très pénible saison jusqu’ici.

– En l’absence de Frederik Andersen, les Hurricanes de la Caroline ne ferment aucune porte. Ils viennent d’accorder un essai à Aaron Dell, après avoir tenté la même approche avec Jaroslav Halak.

– Adin Hill (Vegas) et Pheonix Copley (Los Angeles) sont également sur la touche.

Il ne manque donc pas d’équipes prises dans des situations imparfaites devant le filet. Mais combien sont désespérées au point de négocier avec une équipe qui a un surplus d’hommes masqués ? Si on ajoute le fait que de nombreuses équipes sont coincées sous le plafond, échanger un vétéran comme Allen devient encore plus compliqué.

De plus, le Canadien est loin d’être le seul club avec trois gardiens dans son effectif.

Les Blue Jackets de Columbus, dont les matchs ont été épiés de près par les Oilers, comptent sur un trio maintenant que le gardien Daniil Tarasov est guéri. Pour des raisons bien différentes, les Flames de Calgary et les Panthers de la Floride comptent sur des espoirs intéressants dans la Ligue américaine en Dustin Wolf et Spencer Knight, bien que ces équipes n’aient pas à composer avec la pression du ballottage. Les Sabres de Buffalo doivent eux aussi répartir la tarte en trois.

Bref, les équipes à la recherche de solutions ont l’embarras du choix.