(Montréal) Quand on demande aux membres de l’équipe montréalaise de la Ligue professionnelle de hockey féminin (LPHF) quelles sont les attentes pour cette saison, certaines semblent gênées de parler de championnat. Pas Marie-Philip Poulin.

« Ce qu’on veut, c’est un trophée, a-t-elle déclaré après un entraînement plus tôt cette semaine, en bordure de la glace de l’Auditorium de Verdun. On veut créer une culture gagnante. On le sait qu’à Montréal, les attentes sont élevées. On veut bien faire dès les premières années. »

La capitaine de l’équipe nationale canadienne veut ainsi que Montréal devienne un incontournable pour les jeunes joueuses qui se joindront au nouveau circuit professionnel féminin dans les prochaines années.

« On veut que les joueuses qui arrivent des équipes universitaires veuillent venir jouer à Montréal, qu’elles sachent que c’est une concession de gagnantes. On a de grandes attentes, chacune d’entre nous. C’est comme ça qu’on va s’améliorer chaque match. »

L’attaquante ontarienne Laura Stacey, elle aussi une habituée des podiums sur la scène internationale, abondait dans le même sens.

« Nous avons toutes de grandes attentes et voulons toutes gagner. Je pense que tout le monde veut disputer le tout dernier match (de la campagne) dans ce vestiaire », a-t-elle déclaré, en référence au championnat.

Stacey admet toutefois que pour penser aux grands honneurs dans quelques mois, il faudra d’abord créer de bonnes habitudes au quotidien.

« Il faut aussi se concentrer sur ce qui se passe ici et maintenant, sur ce que nous pouvons faire pour nous améliorer chaque jour. Nous sommes une nouvelle équipe. Nous n’avons pas joué ensemble encore. On apprend encore à se trouver sur la glace. Il faut apprendre à être le groupe le plus serré possible, sur la glace comme à l’extérieur. Le plus vite on pourra faire ça, le mieux ce sera. »

La gardienne Marlène Boissonnault avait quant à elle une vision très claire de ce que sera cette saison inaugurale.

« On va être dures à battre ! », a-t-elle lancé sans détour.

Direction plus nuancée

Est-ce de la sagesse ou de la prudence ? Une chose est claire, la direction montréalaise a été plus nuancée que ses joueuses.

« La première attente, c’est de progresser, a indiqué la directrice générale du club de Montréal Danièle Sauvageau. Mais avant de progresser, avant le premier entraînement, on se disait qu’on avait toute la chimie à développer dans cette équipe. Quel genre d’équipe on veut être ? Quel type de jeu on veut préconiser ? »

« Je pense que les attentes vont fluctuer au fil de la saison, a renchéri l’entraîneuse-cheffe Kori Cheverie. Nous bougeons d’une phase un peu exploratoire (en début de camp) pour arriver à la saison, où la compétition sera plus féroce. Les attentes devront donc être ajustées en conséquence. »

« Il y a des équipes dans la ligue dont les joueuses sont plus habituées de jouer ensemble, a poursuivi Sauvageau, faisant allusion à la composition des six clubs de la LPHF. On se connaît davantage après les trois matchs (préparatoires disputés à Utica, dans l’État de New York). Maintenant, on sait davantage où on veut aller.

PHOTO GRAHAM HUGHES, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

« La première attente, c’est de progresser, a indiqué la directrice générale du club de Montréal Danièle Sauvageau. Mais avant de progresser, avant le premier entraînement, on se disait qu’on avait toute la chimie à développer dans cette équipe. Quel genre d’équipe on veut être ? Quel type de jeu on veut préconiser ? »

« C’est clair que de façon générale, dans une ligue à six équipes, on vise les séries. Après, c’est comme la LNH : une fois que tu es en séries, tout peut arriver », a résumé Sauvageau.

Montréal lancera sa saison avec trois matchs à l’étranger à Ottawa (2 janvier), au Minnesota (6 janvier) et à New York (10 janvier), avant d’accueillir Boston à l’Auditorium de Verdun le 13 janvier.

Boissonnault connaît son rôle

Le ménage à trois devant le filet du Canadien fait couler beaucoup d’encre depuis la fin du camp d’entraînement. Le ton n’est pas le même au sein du club montréalais de la LPHF, où il est clairement dans les plans de l’équipe.

C’est d’ailleurs Boissonnault qui occupera ce rôle ingrat de troisième gardienne. Elle s’est amenée à Montréal en toute connaissance de cause.

« J’ai eu d’autres contacts avec d’autres équipes, mais j’ai beaucoup aimé le contact que j’avais eu avec Danièle Sauvageau. Au final, c’était le mieux pour moi de venir à Montréal », a-t-elle expliqué.

« C’était mon choix no 1. Le fait que c’est l’équipe la plus proche de la maison, au Nouveau-Brunswick, ç’a pesé dans la balance », a admis Boissonnault.

Pour Sauvageau, il était important que sa troisième gardienne ne fasse pas que de la figuration.

« Je la connaissais du temps de l’Association des joueuses. On voulait quelqu’un qui complète bien l’équipe, qui connaît son rôle, et qui pouvait défier notre gardienne no 2 (Elaine Chuli). Et si, peu importe les raisons, Ann-Renée (Desbiens, la gardienne no 1) devait s’absenter, on a quelqu’un qui est capable d’offrir de bonnes performances. On savait qu’elle pouvait nous donner ça », a conclu Sauvageau.