Kevyn Adams a lancé un appel au calme cette semaine à Buffalo. « Je ne suis évidemment pas heureux de notre position au classement, a-t-il lancé aux journalistes mardi matin. Mais j’ai une confiance entière en ce groupe de joueurs et d’entraîneurs. Nous serons une bonne équipe. Mais on voudrait que ça arrive maintenant. Et ça ne fonctionne pas toujours exactement comme ça. »

Les Sabres montraient de grandes promesses l’an dernier malgré la jeunesse de leurs effectifs. Ils ont raté les séries éliminatoires par un petit point, avec une fiche de 42-33-7, leur meilleur résultat depuis 2011. Ils ont terminé la saison avec une fiche de 9-2-1, avec le jeune Devon Levi devant le filet lors de sept des neuf dernières rencontres.

À 25 ans, le centre numéro un Tage Thompson avait explosé avec une production de 94 points, dont 47 buts. Le défenseur Rasmus Dahlin a lui aussi atteint des sommets personnels, à seulement 22 ans, avec 73 points. Alex Tuch a obtenu 79 points en seulement 74 matchs alors qu’il n’avait jamais franchi la marque des 52. Dylan Cozens, un choix de la cuvée de Cole Caufield, a atteint les 68 points.

Les attentes étaient évidemment grandes à l’aube de la saison actuelle. Or, avec sensiblement les mêmes effectifs, Buffalo se retrouve à sept points de la dernière place donnant accès aux séries, avec quatre matchs de moins à disputer. Ils ont remporté seulement 13 de leurs 33 matchs cette saison.

L’entraîneur Don Granato, pourtant unanimement applaudi l’an dernier, est désormais la cible principale des fans en colère. On a entonné un hymne à son congédiement mardi soir lors de la dégelée de 9-4 aux mains des Blue Jackets de Columbus, 28e au classement général.

On peut comprendre l’impatience des partisans des Sabres. L’équipe a raté les séries éliminatoires lors des douze saisons précédentes. Les reconstructions entamées par les prédécesseurs de Kevyn Adams ont échoué lamentablement.

D’un autre côté, l’appel au calme du directeur général est à propos. Malgré les apparences, la reconstruction actuelle des Sabres remonte à juin 2020, lors de l’embauche de Kevyn Adams.

Les trois piliers de la phase précédente, Jack Eichel, Sam Reinhart et Rasmus Ristolainen ont été échangés dans la première année du règne d’Adams pour trois choix de premier tour, deux choix de deuxième tour et trois joueurs de 25 ans et moins, Peyton Krebs, Alex Tuch et Devon Levi.

Les Sabres en ont donc profité pour repêcher six fois au premier tour, cinq fois au deuxième tour et quatre fois au troisième tour depuis trois ans, dont le premier choix au total, le défenseur Owen Power en 2021.

En comparaison, les Sénateurs d’Ottawa, dont la reconstruction a commencé deux ans plus tôt, ont repêché une seule fois au premier tour, trois fois au deuxième tour et trois fois au troisième tour au cours de la même période, soit huit choix de moins !

En début de saison, les Sabres avaient toujours l’équipe la plus jeune de la LNH, avec une moyenne d’âge de 25,5 ans, suivi du Canadien à 25,7 ans. Les Sénateurs se classaient septième à ce chapitre et les Red Wings de Detroit treizièmes.

L’étonnante saison des Sabres l’an dernier a donc donné l’illusion que l’équipe était en avance sur son échéancier malgré son manque d’expérience collective.

Dans les circonstances, il serait étonnant de voir Adams céder à la panique. Mais on comprend aussi les partisans des Sabres d’en avoir plein leur casque.

Et ça n’excuse pas la baisse de productivité importante de la part de Thompson (16 points en 24 matchs), de Tuch (20 points en 26 matchs) et de Cozens (18 points en 31 matchs).

La citation du jour

PHOTO PERRY NELSON, ARCHIVES USA TODAY SPORTS VIA REUTERS CON

Paul Coffey (à droite, derrière le banc)

J’ai dit à nos défenseurs dès le premier jour que je m’attendais à les voir effectuer les bons jeux. Que s’ils en étaient incapables, nous allions trouver quelqu’un d’autre à leur place. Aussi simple que ça. Je ne suis pas ici pour me faire des amis. Je suis ici pour les rendre meilleurs. Si vous ne pouvez pas faire les jeux, levez la main. On va trouver d’autres défenseurs qui pourront le faire.

Le nouvel entraîneur des défenseurs chez les Oilers, Paul Coffey, dont les méthodes pourraient être contredites par certains docteurs en psychologie…