La plupart des experts s’entendent : la formation canadienne n’offre pas un grand cru cette année au Championnat mondial de hockey junior.

On ne se passe pas de Connor Bedard, d’Adam Fantilli, de Shane Wright, de Zach Benson et du défenseur Kevin Korchinski, retenus dans les rangs professionnels, sans en souffrir.

Comme si le Canada n’était déjà pas assez handicapé par ces pertes majeures, deux des meilleurs défenseurs de l’équipe, Tristan Luneau et Tanner Molendyk, ont déclaré forfait à l’aube du tournoi en raison de blessures. Luneau possédait une valeur inestimable en raison de son expérience des derniers mois dans la LNH avec les Ducks d’Anaheim.

Pour une des rares fois de son histoire, l’équipe canadienne pouvait compter sur un seul vétéran du tournoi précédent, et encore, Owen Beck, l’espoir du Canadien, a disputé seulement trois matchs l’an dernier après un rappel d’urgence une fois le tournoi déjà entamé.

Le Canada l’a néanmoins emporté 5-2 contre les Finlandais lors de son match d’ouverture, mardi en Suède, dans un match plus serré que le score ne l’indique, en raison entre autres de deux buts marqués dans un filet désert par la formation canadienne.

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Owen Allard célèbre après avoir marqué pour le Canada en deuxième période.

La Finlande est généralement synonyme de puissance. À l’exception du Canada et des États-Unis, il s’agit de la seule nation à avoir remporté ce tournoi lors des 10 dernières années. Elle l’a fait à trois reprises.

Mais les Finlandais vivent un creux de vague depuis deux ans. Ils ont terminé au cinquième rang l’an dernier. Seules la Slovaquie, la Lettonie, l’Allemagne, la Suisse et l’Autriche avaient fait pire et la formation finlandaise est encore plus dégarnie cette année, avec la perte de son leader Joakim Kemell, retenu dans la Ligue américaine par les Predators de Nashville, et de Topi Ronni, qui fait l’objet d’une enquête pour viol.

Il faudra donc attendre vendredi, lors du match contre les puissants Suédois – favoris avec les Américains – pour mesurer la valeur de la formation du Canada.

Gros but de Macklin Celebrini

Les 23 points en sept matchs de Connor Bedard lors du tournoi de l’an dernier à son année d’admissibilité au repêchage de la LNH, à seulement 17 ans, nous ont fait perdre tout esprit de mesure.

Les joueurs de cet âge, même les plus doués, obtiennent rarement un poste avec l’équipe canadienne et, quand ils le font, ont généralement un impact modeste contre une opposition formée en majorité de joueurs de 19 ans.

Nathan MacKinnon, par exemple, s’est contenté d’une seule aide en six matchs au sein d’un quatrième trio à son seul tournoi avec le Canada, en 2013.

Le premier choix au total consensuel du prochain repêchage, Macklin Celebrini, 25 points en 16 matchs à Boston University cette saison, a ainsi entamé le tournoi au sein du quatrième trio. En plus de montrer quelques bons flashs offensifs, Celebrini a marqué le but gagnant en troisième période. Voici un jeune centre destiné à un brillant avenir.

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Macklin Celebrini (au centre) a déjoué le gardien finlandais Niklas Kokko en troisième période.

Un rôle défensif pour Owen Beck

Le centre Owen Beck constitue le seul représentant du Canadien au sein de la formation canadienne. Beck, un choix de début de deuxième tour en 2022, avait épaté la galerie à son premier camp d’entraînement avec le CH l’an dernier, au point où certains se demandaient s’il n’allait pas être retenu dans la LNH à 18 ans seulement.

Beck constitue un joueur efficace, intelligent, rapide, responsable défensivement. On ne s’attend néanmoins pas à une grande production offensive de sa part dans la Ligue nationale de hockey.

On lui a d’ailleurs confié un rôle défensif avec le Canada au sein d’un troisième trio. Avec six infériorités numériques, Beck a été occupé contre la Finlande, quoiqu’il était au banc des punitions sur la première à la suite d’une mise en échec un peu trop soutenue lors de la période initiale.

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Owen Beck (8) et Owen Allard (21)

Son trio, complété par le choix de premier tour (9e au total) des Red Wings de Detroit en 2023, Nate Danielson, et Owen Allard, jamais repêché, a été le meilleur mardi. Il a produit deux des cinq buts de leur équipe.

Prochain match ce mercredi contre les Lettons, en principe l’une des formations faibles du tournoi.

Slovaquie 6 – République tchèque 2

Servac Petrovsky a récolté deux buts et une aide et la Slovaquie a écrasé la République tchèque 6-2, mardi, en ouverture du Championnat mondial junior.

Dominik Rymon a ouvert la marque en première période pour les Tchèques, mais Petrovsky a créé l’égalité lors du deuxième vingt, puis Peter Repcik a donné les devants à la Slovaquie, qui n’a jamais tiré de l’arrière par la suite.

Samuel Honzek et Maxim Strbak ont amassé un but et une aide chacun, tandis que Boris Zabka a aussi touché la cible pour la Slovaquie. L’espoir du Canadien de Montréal Filip Mesar a été crédité de deux aides, alors qu’Adam Gajan a réalisé 27 arrêts.

Matyas Sapovaliv a été l’autre buteur de la République tchèque. Michael Hrabal a stoppé 28 tirs.

La Slovaquie a écoulé avec succès cinq punitions, en plus de marquer deux fois en avantage numérique. Elle n’a pas gagné de médaille au Mondial junior depuis 2015, quand elle avait obtenu le bronze à Montréal.

La République tchèque a remporté l’argent l’an dernier à Halifax, mettant fin à une disette sans médaille qui remontait à 2005.

États-Unis 4 – Norvège 1

Gavin Brindley a inscrit deux buts et les États-Unis sont venus à bout de la Norvège par la marque de 4-1.

Jimmy Snuggerud et Isaac Howard ont également marqué pour les Américains. L’espoir du Canadien de Montréal Lane Hutson a amassé une aide, tandis que Trey Augustine a réussi 22 arrêts.

Petter Vesterheim a répliqué pour la Norvège. Markus Stensrud a repoussé 40 tirs.

Les États-Unis ont remporté le bronze l’an dernier à Halifax. Leur dernière conquête de l’or remonte à 2021.

La Presse Canadienne