(Sunrise ) Est-ce possible de gagner des matchs avec un seul trio dans cette ligue ? Probablement pas.

Il se trouve qu’à chaque match ou presque, le Canadien répond à cette question sans trop le vouloir, avec rien en attaque, ou si peu, et que peut-on faire, dans l’absolu, avec rien ? Rien, sans doute.

Cela explique un peu le résultat de samedi soir en Floride, une défaite sans amour de 4-1 face à des Panthers qui n’ont pas eu à faire grand-chose, à part peut-être jouer un peu mieux, mais pas vraiment.

S’il y avait encore des espoirs d’une place en séries, les deux derniers matchs ont démontré que le Canadien n’en est pas tout à fait à rêver d’un printemps qui se prolonge, surtout pas celui qui s’en vient.

PHOTO JIM RASSOL, USA TODAY SPORTS

Brendan Gallagher (11) lutte pour la rondelle contre Eetu Luostarinen (27).

« Ils nous ont forcés à rester dans notre zone assez longtemps, a noté le capitaine Nick Suzuki. On a eu du mal à sortir la rondelle de notre territoire. Quand on finissait par la sortir, on était trop fatigué pour aller en échec-avant, alors il fallait retourner au banc pour effectuer des changements. Ça a fini par jouer à leur avantage. »

Souvent, ce qui finit par jouer à l’avantage de l’adversaire est ce manque de punch offensif qui se manifeste trop souvent, ce qui nous ramène à la faible production de la majorité des joueurs du CH en attaque.

Juraj Slafkovsky doit lancer plus souvent, Joel Armia doit faire quelque chose, n’importe quoi, et ils ne sont pas les seuls. Christian Dvorak, aucun tir en presque 16 minutes de jeu samedi soir, n’a que deux points à ses 10 derniers matchs. Brendan Gallagher n’a aucun but depuis le 11 novembre, une sécheresse de 21 matchs.

Et ainsi de suite.

« On se tire dans le pied avec les mauvaises punitions, a admis Cole Caufield. On a été dans le match pendant deux périodes, et on aurait eu besoin de quelques bonds favorables de la rondelle… »

Martin St-Louis s’est montré d’un optimisme prudent.

En troisième période, ça allait bien, c’était 1-1, c’était pas un match parfait ni pour nous ni pour eux. Et on écope d’une punition en zone offensive. Ça fait mal… Tu peux pas écoper de punitions en zone offensive quand c’est 1-1 en troisième.

Martin St-Louis

Plus loin, l’entraîneur ajoutera « on était là », ce qui n’est pas faux, mais qui nous rappelle aussi que le Canadien n’a pas beaucoup de volontaires quand le temps est venu de devoir marquer un gros but.

Évidemment, il ne sert à rien de revenir sur les malheurs du passé, mais cette équipe déjà peu équipée en attaque n’allait pas survivre à des blessures à des joueurs importants comme Kirby Dach ou Alex Newhook, et en ce moment, le manque de munitions en attaque est de plus en plus évident.

En même temps, au moment d’écrire ceci, le Canadien arrive au 13e rang du classement de l’Association de l’Est. Doit-on s’en surprendre ? La réponse est non.

En hausse

Jake Allen

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Jake Allen (34) se dresse devant Eetu Luostarinen (27).

Il n’a reçu que 25 tirs, mais ses arrêts en début de match ont permis au Canadien d’espérer.

En baisse

Joel Armia

Un match affreux et en plus, une pénalité coûteuse en troisième période, qui a mené au deuxième but des Panthers.

Le chiffre

3

Le nombre de tirs du Canadien lors de la deuxième période.

Dans le détail

Encore l’indiscipline…

Le Canadien a écopé de trois punitions mineures en ce samedi soir à Sunrise… et deux de ces punitions ont mené à des buts des Panthers. Sans doute pas une bonne idée, et Nick Suzuki a fait partie des coupables. « Je ne croyais pas avoir retenu tant que ça sur ce jeu, a dit le capitaine en fin de soirée. Peu importe, ce ne fut pas un bon moment pour écoper de cette punition, et je le sais très bien. On veut pouvoir être agressifs en désavantage numérique, mais il faudrait avoir un meilleur sens de l’anticipation. Ça nous a fait mal récemment. »

Le premier en cinq matchs pour Caufield

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Cole Caufield tente de battre le gardien Anthony Stolarz.

Cole Caufield n’avait pas marqué depuis un petit bout de temps ; depuis le match du 16 décembre au Centre Bell contre les Islanders de New York, pour être plus précis. Une petite disette de quatre matchs que le jeune attaquant a brisé en ce samedi soir à Sunrise, en réussissant son neuvième de la saison. Et quel but ce fut, en avantage numérique, tout en se retournant et en envoyant la rondelle du revers, dans le haut du filet et derrière un Anthony Stolarz absolument médusé. Mais ce ne fut évidemment pas suffisant…

Le Québec dans la place, comme d’habitude

C’est devenu une tradition de Noël, depuis longtemps, et ça ne change pas : à chaque fois que le Canadien débarque par ici dans le temps des Fêtes, c’est un peu un match à domicile. Cette fois, les Québécois de Floride ont envahi Sunrise assez tôt dans la journée, la plupart passant par l’énorme centre commercial situé juste en face. Ensuite, ils sont arrivés par dizaines à l’aréna des Panthers, le Amerant Bank Arena (un aréna qui a encore changé de nom, incidemment) pour encourager le Canadien de manière plus bruyante que les locaux encourageaient les Panthères. Pour les Québécois ici, ce fut une bien belle journée, à part pour le résultat, la huitième défaite de suite du CH à Sunrise. Le match a été présenté devant une salle comble de 19 663 spectateurs.