« Je ne pense pas que tu peux arriver dans la Ligue nationale trop prêt. Je pense que tu peux arriver pas assez prêt. »

Contrairement à ce que l’on pourrait être porté à croire, cette citation n’est pas de Gandhi, mais bien de Mavrik Bourque.

L’attaquant québécois trône au sommet des pointeurs de la Ligue américaine en vertu de ses 13 buts et 24 mentions d’aide, soit 37 points en 26 matchs (avant les matchs de vendredi soir). S’il est heureux de récolter le fruit de ses efforts actuellement, le but, rappelle-t-il, « n’est pas d’être un AHLer (un joueur de la Ligue américaine) ». « C’est de jouer dans la Ligue nationale à un moment donné, mais je pense que je fais des bonnes choses présentement. »

La situation salariale des Stars de Dallas l’empêche d’être rappelé pour l’instant, même s’il connaît une saison irréprochable. Bourque doit donc continuer d’exercer sa patience. La bonne nouvelle, c’est que sa confiance « fait juste augmenter présentement ».

En fin de compte, ce qui va arriver si t’es trop prêt, [c’est que] tu vas juste bien jouer.

Mavrik Bourque

Le Plessisvillois de 21 ans nous donne en exemple Thomas Harley, défenseur avec lequel il jouait l’année dernière au sein du club-école des Stars. « Il a passé l’année au complet dans la Ligue américaine. Là, vois-tu, c’est un des très bons défenseurs de la Ligue nationale.

« Ce n’est pas de la faute de l’organisation s’ils n’ont pas de blessés et de place sur leur masse salariale. Je suis encore jeune, je vais juste faire confiance au processus. […] Je continue de construire mon jeu ici. »

Une belle complicité

L’année dernière, Mavrik Bourque a eu une première saison dans la Ligue américaine marquée de hauts et de bas. Il bénéficiait de moins de temps de glace. Il faisait beaucoup d’« extra » après les entraînements. Mais « au bout de la ligne, ça fait partie de l’apprentissage », note-t-il. Il a d’ailleurs été parmi les espoirs rappelés pour occuper le rôle de « Black Ace » pendant les séries de la LNH, participant à l’échauffement des Stars à deux reprises pendant la finale de la Coupe Stanley.

Cette année, son succès doit être attribué, selon lui, à « l’ensemble de [son] jeu » et au fait qu’il est « en confiance » au sein d’une équipe plus jeune.

Et puis, il y a Logan Stankoven, son compagnon de trio depuis le début de la saison. Stankoven est un choix de deuxième tour des Stars en 2021 et il dispute actuellement sa première saison avec le club-école des Stars. C’est son nom qui suit celui de Bourque dans la liste des meilleurs pointeurs du circuit. Autrement dit, le duo fait des flammèches.

PHOTO BAILEY HILLESHEIM, ARCHIVES ICON SPORTSWIRE,

Logan Stankoven

« Je suis chanceux d’avoir un joueur avec qui j’ai une bonne affinité comme ça. Je pense que c’est ça qui me manquait un peu l’année dernière. Là, d’avoir la chance d’avoir un joueur qui comprend un peu la façon dont je joue et dont je suis capable de comprendre la façon dont il joue… Je pense que ça nous aide tous les deux. »

Le Québécois compare sa complicité avec Stankoven à celle qu’il avait avec Xavier Bourgault chez les Cataractes de Shawinigan, dans la LHJMQ.

« Au bout du compte, on veut juste jouer pour les Stars à un moment donné. Je pense que si on continue de s’entraider comme ça, c’est ce qui va arriver. »

« Je sais que je suis prêt »

Mavrik Bourque a « toujours fait confiance à [son] développement ». En septembre, il s’est présenté au camp d’entraînement en sachant très bien que les Stars avaient déjà 13 attaquants de la Ligue nationale dans leur alignement. Il a tout donné, mais il est revenu dans la Ligue américaine en ayant pour objectif d’obtenir un rappel, si la situation salariale de l’équipe le permet éventuellement.

« Je suis confiant que ça va arriver à un moment donné, mais c’est sûr que je commence à avoir hâte », admet-il.

« Dans le passé, je me disais : est-ce que je suis prêt ? Là, je sais que je le suis. Je n’hésiterais même pas une seconde. C’est bien d’avoir attendu que je sois rendu à ce stade-là. »

De toute façon, comme il le répète quelques fois pendant notre entretien, « tu ne peux jamais arriver trop prêt en haut ».