(Dallas) Il y a bien longtemps, lors du repêchage de 2003, Marc-André Fleury avait été le tout premier choix. Plus tard, bien plus tard lors de ce même encan, au 205e rang, Joe Pavelski a été choisi par les Sharks de San Jose.

Vingt ans plus tard, les deux hommes sont encore sur la planète LNH, et puis à l’âge vénérable de 39 ans, Pavelski peut se vanter d’être le deuxième vieillard du hockey, après Mark Giordano et ses 40 ans.

Mais avant tout, le vétéran des Stars peut se vanter d’être encore capable de jouer. Dans une ligue qui fait de plus en plus la part belle aux jeunes, l’attaquant est le deuxième marqueur de son club, avec 34 points en 35 matchs cette saison.

Comment expliquer un tel succès à cet âge ? C’est ici que la notion de plaisir se manifeste. En ce petit mardi matin à Dallas, Pavelski se prépare à sortir du vestiaire pour rentrer chez lui, mais à notre demande, il s’arrête en souriant quand on lui propose une conversation sur le hockey, la vie et plein d’autres merveilles.

J’aime ce que je fais. J’aime jouer au hockey et je me sens privilégié de pouvoir continuer à le faire à mon âge. On ne pense pas à ça quand on est plus jeune.

Joe Pavelski

On lui demande s’il a encore un peu d’essence dans le réservoir pour jouer encore 10 ans et, peut-être, menacer le record de longévité de Gordie Howe. Il rit. « Dans mon cas, c’est une année à la fois », se contente-t-il de répondre.

Est-ce qu’il se ménage un peu, est-ce qu’il patine seulement au nombre de coups de patin requis, sans dépenser plus d’énergie qu’il ne le faut ? « Il faut travailler dans cette ligue, il n’y a pas vraiment de façon de se réserver… Il faut aussi savoir aller aux bons endroits sur la glace.

« Aussi, j’ai été très chanceux de jouer avec des vétérans en arrivant. Dans la Ligue américaine à Worcester, il y avait des gars comme Mathieu Darche avec moi, et on peut grandir avec eux. Ensuite, en arrivant à San Jose, il y avait les Marleau, Thornton, Cheechoo, Rob Blake… On apprend de ces gars-là. »

Jeu modifié

Peter DeBoer, l’entraîneur-chef des Stars, estime que Pavelski a tout de même eu à modifier son jeu, ne serait-ce qu’un tout petit peu.

« J’ai eu la chance de diriger de grands joueurs en fin de carrière, comme lui, comme Joe Thornton, comme Jagr… Je suis toujours étonné de ce que ces gars-là peuvent faire à cet âge, étonné de leur calibre de jeu. Joe a un peu modifié son style, mais aussi, en Roope Hintz et Jason Robertson, il a des compagnons de trio qui le complémentent à merveille.

Les gars comme Joe, en fin de carrière, ils adorent le hockey. Ils ont fait assez d’argent déjà, ils n’ont pas besoin de venir ici, à l’entraînement, d’aller sur la route. Ils le font pareil parce qu’ils aiment ça. Ça aide aussi quand ils ont une épouse exceptionnelle… ou, dans le cas de Jagr, une copine exceptionnelle !

Peter DeBoer

On demande à Joe Pavelski si on le reverra encore. Badin, il affirme que oui, parce que les Stars vont aller jouer au Centre Bell plus tard cette saison.

Mais ensuite ?

« Aucune idée, ajoute-t-il plus sérieusement. On verra où ça me mène. Il n’y a rien qui presse… »