De son propre aveu, Jayden Struble est arrivé chez le Canadien en pensant qu’il allait repartir aussi vite.

« Je ne savais même pas si j’allais jouer, a-t-il admis lundi midi à Brossard, au terme de l’entraînement du Canadien. Ensuite, Jordan [Harris] s’est blessé, et on m’a fait signe. Je me disais que j’allais seulement essayer de tout absorber, d’avoir du plaisir, parce que ça se pouvait que ça se termine à tout moment. »

Mais ça ne s’est pas terminé. En fait, Struble est encore là, et il a été là aussi samedi soir au Centre Bell, en pleine période de prolongation en plus. De toute évidence, le Canadien n’a pas peur de lui confier les missions les plus périlleuses.

Alors oui, il est surpris d’être ici depuis la date de son rappel de Laval, le 20 novembre.

« Je suis arrivé sans vraiment avoir d’attentes, a-t-il avoué. Je voulais seulement arriver et travailler le plus fort possible, et ensuite, on allait voir ce qui allait se passer, si on veut. C’est comme ça que je voyais ça. Je suis très reconnaissant… »

À son sujet, Martin St-Louis a parlé avant tout de constance. « C’est un bon patineur, a noté le coach du Canadien lundi à Brossard. Il est fort et il a des bonnes possessions de rondelle… Il nous force à lui en donner plus. Je suis surpris, mais je l’étais après cinq ou six matchs. Je suis moins surpris maintenant. »

Jordan Harris, un vieux pote de Struble – les deux joueurs se sont jadis côtoyés dans le monde du hockey mineur et à l'Université Northeastern à Boston –, n’est pas surpris, lui non plus.

Il a été incroyable depuis qu’il est arrivé et il est en train de trouver son rythme. Il se sert de son intelligence et de sa mobilité. Tout ça est en train de prendre forme pour lui.

Jordan Harris

Mais le bout le plus surprenant de l’histoire, peut-être, c’est que Struble joue ainsi à 22 ans, à sa première année complète dans les rangs professionnels, lui qui avait fait le saut du hockey universitaire américain la saison dernière. Il avait récolté 6 points en 12 matchs avec le Rocket de Laval dans la Ligue américaine cette saison avant de recevoir l’appel du Canadien en novembre.

Depuis, le défenseur ne cesse de prendre du galon, tout en gardant la tête froide. Il a évoqué cette brève rencontre récemment sur la route avec Martin St-Louis, au moment de se faire dire qu’il allait jouer sur la deuxième unité du club en avantage numérique ; au passage, le coach lui a suggéré de ne pas s’enfler la tête avec ça…

« J’essaie seulement d’être un joueur sur qui on peut compter, a-t-il expliqué avec modestie. Je veux qu’on me fasse confiance, que l’entraîneur puisse savoir qu’il peut m’envoyer sur la glace parce que je ne vais pas commettre de revirements. Je ne fais rien de spectaculaire, je garde ça simple et je travaille. »

Cette méthode est la bonne, de toute évidence, et Jayden Struble a déjà des airs de joueur qui pourrait être appelé à tenir un rôle grandissant avec ce club dans un avenir pas si lointain.

« Ça va bien pour moi en ce moment, et je sais que je dois continuer comme ça, a-t-il conclu. Parce que je sais aussi que ça peut s’arrêter n’importe quand… »

Harvey-Pinard à l’entraînement, mais pas Savard

PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE

Rafaël Harvey-Pinard

Absent du jeu depuis le 14 novembre, l’attaquant Rafaël Harvey-Pinard a pris part à l’entraînement du Canadien lundi à Brossard, mais le club n’a pas voulu confirmer la date de son retour au jeu. Le défenseur David Savard, lui, n’y était pas, profitant d’une journée de congé pour cause de traitements. Le Canadien va tenir un autre entraînement ce mardi à Brossard avant de s’envoler vers Philadelphie, où le club va disputer son prochain match, mercredi soir, contre les Flyers. Le Canadien va ensuite compléter sa semaine au Centre Bell, avec un match face aux Sharks de San Jose jeudi soir et un autre contre les Oilers d’Edmonton samedi soir.