(Kanata) Contre le Canadien, jeudi soir, les Sénateurs d’Ottawa disputeront leur 40match de la saison. Leur duel de samedi, contre les Jets de Winnipeg, sera donc leur 41e. Et celui de dimanche, à Philadelphie, leur 42e.

Un savant calcul, direz-vous, et vous aurez raison. Là où c’est intéressant, c’est que selon toute vraisemblance, il y aura dimanche, dans la formation des Sens, un nouveau venu. Un attaquant portant le chandail numéro 57 dont ce sera la toute première joute en 2023-2024.

C’est en effet ce week-end que la suspension de Shane Pinto prendra fin. En octobre dernier, le jeune joueur de centre s’est vu imposer une sanction de 41 matchs. Dans un communiqué laconique de 55 mots, la LNH avait indiqué que l’Américain de 23 ans était puni pour avoir pris part à des « activités liées au pari sportif ».

C’est à peu près, encore à ce jour, tout ce que l’on sait de cette histoire. L’automne dernier, différents médias ont écrit qu’un « partenaire » de la LNH avait signalé une « activité » liée au pari sportif au nom de Pinto. Le circuit, en effet, possède plusieurs ententes de partenariat avec des firmes de jeu en ligne. Le site Betway est même le commanditaire dont le nom apparaît sur le casque des joueurs des Sénateurs pour les rencontres à domicile.

L’enquête menée par la ligue a conclu que Pinto n’avait pas misé spécifiquement sur des matchs de la LNH. Il s’est tout de même vu imposer la plus longue suspension de l’histoire de la ligue.

L’affaire avait fait grand bruit. Nombreux sont les commentateurs qui avaient, justement, critiqué la ligue pour sa proximité avec l’industrie du pari sportif. Pinto, toutefois, avait préféré garder un profil bas et ne pas interjeter appel de la sanction.

De retour

Vendredi dernier, le jeune homme est réapparu à l’entraînement de son équipe. Il s’est aussi adressé aux journalistes sur place.

Sans révéler quoi que ce soit sur les circonstances ayant mené à sa suspension, il a affiché un réel soulagement à l’idée de revenir au jeu. « Ç’a été une longue route », a-t-il reconnu. Le site The Athletic rapporte son point de presse plus en détail.

La suspension l’a pris par surprise, a-t-il raconté. Elle lui a aussi « brisé le cœur ». Il a dit avoir réalisé que « la vie peut changer très rapidement », ajoutant avoir beaucoup appris de son expérience. On ne l’y reprendra plus.

Après qu’il a passé les derniers mois dans la région de New York, où réside sa famille, le voilà de retour dans la capitale fédérale canadienne.

Dans l’entourage de l’équipe, il n’y a pas d’ambiguïté : on s’attend à ce que Pinto soit en uniforme dès l’instant où il en aura le droit.

Mercredi, l’entraîneur-chef Jacques Martin, en réponse à une question sur l’état des unités spéciales, a noté que « quand Shane Pinto reviendra, il pourra [les] aider à être plus efficaces ». Ce n’est donc plus une question de « si », mais de « quand ». Et oui, après avoir marqué 20 buts à sa première saison complète dans la LNH, il devrait en effet aider l’avantage numérique des Sénateurs.

Sans contrat

Il reste toutefois une autre formalité à régler : il doit signer un contrat.

Pinto, en effet, n’a pas participé au camp d’entraînement de son équipe, l’automne dernier, car il n’avait pas réussi à s’entendre avec l’organisation sur les modalités d’une nouvelle entente. Les Sénateurs étaient en effet coincés sous le plafond salarial et, apparemment, on cherchait par tous les moyens à libérer de l’espace pour qu’il puisse amorcer la saison à temps. Non seulement ce n’est pas arrivé, mais en plus, cette suspension est survenue.

Dans les circonstances, Pinto n’a plus vraiment de pouvoir de négociation. On s’attend donc à ce qu’il signe, d’ici dimanche matin, un contrat d’un an à un salaire modeste. Il deviendra de nouveau joueur autonome avec compensation l’été prochain et pourra espérer obtenir, à ce moment, un meilleur salaire.

Même sans contrat, il était en droit de s’entraîner avec ses coéquipiers, si c’était son désir, au cours des 10 jours précédant la fin de sa suspension. Il était d’ailleurs à l’œuvre, mercredi et jeudi, lors du passage de La Presse à l’amphithéâtre des Sénateurs. Il n’a toutefois pas été rendu disponible par l’équipe pour une entrevue.

Cette longue saga tire donc à sa fin. Il s’agira d’un dossier de moins à gérer pour l’organisation, qui a amplement de travail devant elle, notamment pour sauver ce qui peut encore être sauvé de cette saison misérable.

À ce compte, l’ajout d’un joueur talentueux de plus dans la formation ne nuira certainement pas.