Congédier l’entraîneur Todd McLellan ? L’idée eut été impensable le 7 décembre à l’occasion de la visite des Kings à Montréal. Los Angeles avait battu le Canadien 4-0 pour gonfler sa fiche à 16-4-3, le meilleur taux de succès après les Golden Knights de Vegas.

La veille, les Oilers d’Edmonton remportaient une cinquième victoire consécutive avec leur nouvel entraîneur, Kris Knoblauch, appelé en catastrophe après le congédiement de Jay Woodcroft, mais se retrouvaient toujours à 14 points des Kings et du deuxième rang dans la section Pacifique.

Les couche-tôt ont pu avoir une surprise en consultant le classement ce matin. En remportant un douzième match consécutif, les Oilers ont ravi le troisième rang de leur section aux Kings et les ont relégués à la dernière place donnant accès aux séries dans l’Association de l’Ouest.

L’ascension des Oilers est aussi spectaculaire que la chute des Kings. Edmonton a une fiche de 23-6 depuis le 11 novembre. Les Kings ont une fiche de 5-9-5 depuis leur victoire à Montréal et remporté une seule de leurs onze dernières rencontres.

Les Kings détiennent encore une position avantageuse au classement. Ils devancent les Flames de Calgary et le Kraken de Seattle par trois points, avec trois matchs de plus à disputer. Mais il faudra redresser la barre. D’où la naissance des spéculations sur le congédiement de l’entraîneur.

Le directeur général Rob Blake a déclaré aux médias de Los Angeles jeudi ne pas envisager de changement d’entraîneur. « Pas du tout. Nous misons beaucoup sur notre structure et notre système de jeu depuis trois, quatre ans, et il a réussi à bien l’implanter. Ça sera aux joueurs, aux leaders, de nous tirer de l’impasse. »

Une exclusion des séries en 2023-2024 constituerait un affront terrible aux Kings et à leurs gestionnaires. Blake a payé cher pour obtenir du succès à court terme après quelques années de reconstruction.

Il a cédé le jeune défenseur droitier Brock Faber, repêché au deuxième tour en 2020, et un choix de premier tour en 2022 pour obtenir l’attaquant Kevin Fiala.

Il y a peu à reprocher à Fiala, 27 ans, 72 points en 69 matchs l’an dernier, 38 points en 42 parties cette année au sein d’un solide deuxième trio avec Phillip Danault et Trevor Moore, sinon des punitions d’indiscipline. Son contrat de 55 millions pour sept ans à un salaire annuel de 7,8 millions demeure néanmoins généreux.

À long terme (et même à plus court terme), le Wild a peut-être frappé le grand coup. À seulement 21 ans, Faber est vite devenu le meilleur défenseur au Minnesota. Il arrive au 11e rang de la LNH au chapitre du temps d’utilisation à 24 : 40 et a déjà amassé 22 points en 44 rencontres. La blessure subie par Connor Bedard lui permettra peut-être de mettre la main sur le trophée Calder remis à la recrue par excellence.

Le Minnesota a aussi repêché l’attaquant Liam Öhgren au 19e rang en 2022 avec le choix obtenu des Kings. Après une saison prometteuse l’an dernier en Suède, Öhgren a été blessé en début de saison et a connu un Championnat mondial junior difficile à titre de capitaine de la formation suédoise, mais ce jeune homme de 19 ans a tout de même marqué quatre buts en huit matchs en première division (SHL) avec Farjestads.

Blake s’est aussi départi d’un autre bon jeune défenseur droitier, Sean Durzi, 24 ans au moment de la transaction l’été dernier, pour permettre à l’équipe de se conformer à la masse salariale et offrir 5,8 millions par année pour deux saisons au défenseur Vladislav Gavrikov.

Comme Faber au Minnesota, Durzi est devenu le meilleur défenseur des Coyotes. Il a déjà 25 points en 37 matchs cette saison, une fiche de +9, la meilleure du club, joue en moyenne 22 : 18 par rencontre et occupe le seul poste de défenseur à la pointe en première vague de supériorité numérique. Il aura au moins rapporté un choix de deuxième tour des Coyotes.

On devine néanmoins que Faber, comme Durzi, ne correspondait pas au profil recherché pour la défense de zone des Kings qui mise sur des colosses pour protéger l’enclave et le gardien, comme aux beaux jours du règne à Montréal de Marc Bergevin, aujourd’hui adjoint à Los Angeles.

Le plus gros échange de l’été, l’arrivée de Pierre-Luc Dubois à Los Angeles, fait mal paraître la direction des Kings jusqu’ici. Dubois, 25 ans, a été limité à 19 points en 42 matchs cette saison. Il joue au centre du troisième trio, après avoir été relégué au quatrième récemment. Au-delà des points, on souhaiterait un meilleur engagement de sa part.

Ce Québécois entame la première année d’un contrat de huit ans, à un salaire annuel de 8,5 millions. Avec l’entrée en vigueur du nouveau contrat d’Anze Kopitar l’an prochain, et une réduction de salaire importante de 10 à 7 millions, Dubois deviendra l’attaquant le mieux payé des Kings, devant Fiala.

Les Jets de Winnipeg ne regrettent pas d’avoir répondu à la demande de transaction de Dubois. Ils affichent le meilleur taux de succès de la LNH avec leur fiche de 29-10-4. La pièce centrale de cet échange pour eux, Gabriel Vilardi, 24 ans, a amassé 20 points, dont 11 buts, en 25 matchs, au sein du premier trio à Winnipeg. Les Jets ont aussi obtenu un choix de deuxième tour en 2024 et deux joueurs de soutien, dont Alex Iafallo, qui a seulement deux points de moins que Dubois.

La philosophie de Rob Blake s’explique. On ne gagne pas des Coupes Stanley avec des manchots. Les Kings ont un club bâti pour aller à la guerre. En espérant qu’ils atteignent le champ de bataille.

Saison de 30 buts pour Cole Caufield ?

PHOTO RYAN REMIORZ, LA PRESSE CANADIENNE

Cole Caufield

Il fut un moment cet hiver où l’on se demandait si Cole Caufield allait marquer 20 buts cette saison. Il en avait obtenu huit à ses 34 premiers matchs, un rythme de 19 buts sur une saison complète. On l’avait même séparé de son complice Nick Suzuki.

L’arrivée de Juraj Slafkovsky au sein du premier trio, et le retour de Caufield sur celui-ci donne des résultats épatants. Le dynamisme de Slafkovsky, agressif en échec-avant, a semblé déteindre sur le jeune homme. Il a lui-même permis au Slovaque de marquer, mercredi au New Jersey, en provoquant un revirement derrière le filet adverse en échec-avant.

Caufield a marqué dans un quatrième match consécutif jeudi à Ottawa. Il s’agissait de son septième but en onze rencontres, d’un septième point en cinq rencontres. Il produit désormais à un rythme de 27 buts. Mais si la tendance se maintient, il pourrait atteindre la marque des 30 buts pour la première fois de sa carrière.