(Boston) Il reste encore trois matchs au Canadien avant sa semaine de congé et le week-end des Étoiles, présenté du 1er au 3 février à Toronto. Quelques constats sur l’état des choses avant la pause.

Sean Monahan pourrait partir, et ce n’est pas une bonne nouvelle

Dans un monde normal, le Canadien ferait tout son possible pour retenir Sean Monahan et lui offrir un nouveau contrat. Mais le Canadien est dans un autre monde, celui des équipes qui doivent déjà penser à la saison suivante. Face à cette réalité, l’attaquant de 29 ans pourrait bien sûr être échangé avant la date limite du 8 mars. Si cela s’avère, il serait toujours possible de tenter de le courtiser plus tard à titre de joueur autonome, mais peu importe, son départ ne serait pas une bonne nouvelle. Avec ses trois points récoltés samedi soir à Boston, Monahan se retrouve avec sept points à ses cinq derniers matchs, et avec un total de 31 points en 46 rencontres cette saison. Dans un contexte où le Canadien ne déborde pas d’attaquants de talent, ni ici ni à Laval et ni nulle part, son départ laisserait un vide assez important dans cette formation. D’un autre côté, si un adversaire offre à Kent Hughes un choix de premier tour en retour, ce sera très difficile de dire non.

Joshua Roy est capable de jouer dans cette ligue

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Joshua Roy

Cette observation vient de Roy lui-même, qui a fait cette petite confidence dans le vestiaire des visiteurs à Boston avant le match de samedi soir. L’attaquant québécois n’a pas beaucoup joué face aux Bruins – seulement 11 min 43 s de temps de jeu –, mais il a trouvé le moyen de faire une passe poétique au collègue Joel Armia en première période, ce qui a mené au deuxième but du Canadien. Les bonnes nouvelles ne se comptent pas par dizaines dans l’entourage de ce club cette saison, mais l’émergence de Roy en attaque en est une, et sa présence dans la formation lui permet à tout le moins de faire bonne impression en vue de la prochaine saison.

Le Canadien est loin de l’élite

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Danton Heinen déjoue Samuel Montembeault pour l’un de ses trois buts, samedi soir à Boston.

Ce constat est (très) facile à faire après le désastre de samedi à Boston, mais en même temps, la recette des Bruins peut donner espoir. Cette recette se résume en trois mots : de bonnes décisions. Pendant qu’un joueur de quatrième trio (Danton Heinen) humiliait le Canadien avec trois buts, les gars du haut de la formation s’occupaient du reste. Détail intéressant : des huit meilleurs marqueurs des Bruins cette saison, aucun n’a été repêché dans le top 10 par l’équipe, mais deux de ces joueurs (James Van Riemsdyk et Pavel Zacha) l’ont été par un autre club. Le troisième marqueur, Charlie Coyle, est un ancien choix de premier tour (28e au total) des Sharks de San Jose. Ces bonnes décisions mènent à ce qu’on a vu samedi soir, et à ce qu’on voit en général chez les Bruins.

Un autre pire moment

Avant le match de samedi soir, Martin St-Louis avait affirmé plus tôt en journée que le match précédent du club à Boston, le 18 novembre, avait été le pire moment de son équipe cette saison. On ne sait trop si la défaite de 9-4 samedi soir est un autre pire moment ou un moment encore pire, mais à la suite de l’échec de novembre, le Canadien avait répondu avec trois victoires à ses quatre matchs suivants, contre des rivaux de fond de classement. Est-ce qu’une telle réponse est possible avec les trois matchs qui s’en viennent avant la pause ? On vous laisse juger, car le Canadien recevra les Sénateurs d’Ottawa mardi, Patrick Roy et les Islanders de New York jeudi, et ira visiter les Penguins à Pittsburgh samedi.

L’aplomb de Samuel Montembeault

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Samuel Montembeault a été remplacé par Cayden Primeau après avoir accordé huit buts, samedi soir à Boston.

C’est un détail, mais aussi, ce n’est pas sans importance : samedi soir à Boston, après avoir connu une soirée difficile et accordé huit buts aux Bruins (« ça part avec moi, j’ai pas connu un bon match », a-t-il admis), Samuel Montembeault s’est quand même présenté dans le vestiaire. Ça mérite d’être souligné, parce que dans l’histoire plus ou moins récente du Canadien, des gardiens qui viennent répondre aux questions après une soirée difficile, c’est une rareté, et ça n’arrive à peu près jamais (voir Price, Carey). Malgré tout, Montembeault n’est pas allé se cacher et il a choisi de se présenter. Cette force de caractère mérite qu’on s’y attarde, surtout pour ceux qui affirment encore que le gardien québécois n’est pas un « vrai » numéro un. Eh bien, il se trouve que de se présenter dans les moments difficiles fait aussi partie de cette définition des tâches. « Un gardien doit avoir une mémoire sélective », a-t-il admis samedi soir. En effet, et on peut présumer qu’il a déjà tout oublié de cette soirée-là afin de mieux penser à la suivante.