Enfant, la gardienne de l’équipe de Montréal Elaine Chuli était une partisane des Maple Leafs de Toronto – elle les aime d’ailleurs « encore beaucoup ». Elle porte néanmoins désormais un masque à thématique… Ken Dryden.

Chuli ne s’est pas fait prier pour montrer aux médias son nouveau masque peint par la société Mask Wraps et fraîchement arrivé de Toronto, vendredi matin, après l’entraînement de l’équipe montréalaise.

Sur le casque sont reproduits les deux cercles bleu et rouge qui ornaient le masque de Dryden à l’époque. Une photo de l’ancien gardien est imprimée sur le côté gauche. En l’absence de logos d’équipe cette saison dans la Ligue professionnelle de hockey féminin, la gardienne souhaitait trouver un thème lié au hockey montréalais. « Je me suis dit que ce serait une idée cool », a-t-elle résumé.

De l’autre côté du masque se trouve une image de Carey Price, un autre gardien ayant marqué l’histoire sportive dans la métropole. « Il a eu une grande carrière, de dire Chuli. Je l’aimais beaucoup en vieillissant. J’étais assez jeune pendant le Championnat mondial junior et j’ai commencé à le regarder à ce moment-là. J’aimais sa façon de jouer. »

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Elaine Chuli (20) repousse la rondelle lors d’un match contre Minnesota, mercredi

À l’arrière du masque ont été peints quelques édifices montréalais, dont l’Auditorium de Verdun, domicile de l’équipe.

Aux yeux de Marie-Philip Poulin, la décision d’une joueuse ontarienne d’opter pour un thème à saveur montréalaise sur son masque « en dit gros ». « De voir ces grandes légendes-là sur son masque… Elle vient de Toronto, ce serait facile de dire qu’elle va mettre quelqu’un de Toronto. »

De l’avis de la capitaine, Chuli comme les autres joueuses venues de l’extérieur du Québec ont rapidement développé un sentiment d’appartenance pour la ville.

« Ça a commencé la première journée, quand on a joué à Ottawa, a raconté Poulin. Ç’a été magnifique. Mais aussi notre premier match à domicile ; les gens étaient là, ils applaudissaient chaque joueuse qui embarquait sur la glace. […] Je pense que ça a fait réaliser à beaucoup de filles combien on est chanceuses de pouvoir porter ce chandail-là et de jouer pour la ville de Montréal. »

Un trio de confiance

Avec sa victoire contre l’équipe du Minnesota, mercredi, l’équipe montréalaise s’est emparée du premier rang au classement général de la ligue. Elle a un match en main sur le Minnesota, et un point de plus.

Tant pour Poulin que pour l’entraîneuse-chef Kori Cheverie, il ne fait pas de doute que ce sont les gardiennes qui ont fait la différence jusqu’ici. Ann-Renée Desbiens a gardé les buts pour cinq des sept rencontres ; elle a maintenu un taux d’arrêts de ,915. Elaine Chuli, pour sa part, a été utilisée à deux reprises et n’a accordé que 3 buts sur 78 lancers. Encore mercredi, elle a fait 46 arrêts dans la victoire de 2-1 face au Minnesota. Quant à Marlène Boissonnault, elle n’a pas encore été envoyée dans la mêlée.

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Ann-Renée Desbiens a gardé les buts pour cinq des sept rencontres de l’équipe montréalaise.

Nous avons confiance, peu importe qui est devant le but. Elles nous donnent une chance de traverser ce sur quoi nous essayons de travailler présentement, c’est-à-dire notre jeu en zone défensive. Quand nous aurons fait un peu le ménage à ce chapitre-là, nous serons à l’aise.

L’entraîneuse-chef Kori Cheverie, à propos des gardiennes de l’équipe

Ce n’est un secret pour personne que l’équipe accorde un important volume de lancers, particulièrement depuis trois matchs. Le plus souvent, la gardienne, quelle qu’elle soit, est là pour rattraper les nombreuses erreurs défensives.

« Elles nous ont tenues dans des matchs où on ne jouait pas nécessairement bien devant elles, a résumé Poulin. C’est une grosse partie [de ce qui fait la différence] pour nous. »

À savoir si de telles performances des cerbères enlèvent une pression sur l’équipe, la Québécoise n’hésite pas : « Non, parce qu’il faut en mettre dedans ! », lâche-t-elle. « C’est beaucoup de lancers pour nos gardiennes et je pense que c’est un sens des responsabilités pour nous aussi à l’avant de créer plus d’offensive, d’en profiter en avantage numérique pour aider nos gardiennes. »

L’équipe se situe en effet au dernier rang du circuit en avantage numérique, avec 1 seul but en 20 occasions (5 % de réussite). Elle aura l’occasion d’améliorer ce pourcentage dès samedi, lors de la visite de la formation d’Ottawa à la Place Bell.

Marie-Philip Poulin travaille toujours pour le Canadien

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Marie-Philip Poulin

Ceux qui ont écouté l’entrevue de Marie-Philip Poulin à l’émission Tout le monde en parle, dimanche dernier, se sont peut-être demandé si l’attaquante travaillait toujours pour le Canadien. Rassurez-vous : la Québécoise est toujours consultante au développement des joueurs du Tricolore. « Je fais encore partie de l’organisation, mais quand j’ai signé avec eux, ils savaient que jouer au hockey, c’est ma priorité. Et ils comprennent ça. Quand j’ai le temps, j’essaie d’aider, que ce soit [en faisant] des vidéos ou des appels avec le personnel. […] Ils comprennent où j’en suis, ce qu’on fait avec la ligue et tout ça. J’ai encore quelques années à jouer et ils comprennent ça. »

Un match au Scotiabank Arena

La Ligue professionnelle de hockey féminin a annoncé jeudi que le match du 16 février entre Montréal et Toronto aura finalement lieu au Scotabiank Arena, domicile des Maple Leafs. L’amphithéâtre peut accueillir jusqu’à 19 000 personnes. « C’est magnifique, a laissé tomber Poulin à ce sujet. Ça en dit long qu’après quelques semaines, on essaie de bouger dans de plus grands arénas. Que ce soit Montréal contre Toronto, ça va être super excitant. » De toute évidence, ça permet de rêver au Centre Bell… « C’est sûr que ce serait un objectif pour nous, de peut-être apporter un match au Centre Bell, d’avoir les gens derrière nous, nos partisans, nos amis, nos familles, ajoute la capitaine. On va voir comment ça va. »