Le centre Ryan O’Reilly avait 19 points en 40 matchs à sa fiche avec les Blues de St. Louis, et un ronflant -24 lorsque les Maple Leafs ont cédé un choix de premier et troisième tour en 2023 et de deuxième tour en 2024 pour l’obtenir en compagnie du joueur de soutien Noel Acciari à la date limite des transactions l’an dernier.

O’Reilly semblait en perte de vitesse, à 32 ans, mais son trophée Conn-Smythe remis au joueur par excellence en séries, quatre ans plus tôt, et le trophée Selke gagné la même année pour son excellence en défensive, sans oublier son efficacité lors des mises en jeu, 54,1 % au moment de la transaction, avaient contribué à forger sa réputation.

Son salaire annuel de 7,5 millions constituait néanmoins un obstacle de taille. Toronto a eu à dénicher un autre club, le Wild du Minnesota, pour accaparer la moitié du salaire d’O’Reilly sur sa masse moyennant un choix de quatrième tour.

Sean Monahan n’a pas gagné de Coupe Stanley ni remporté de trophée Selke comme Ryan O’Reilly. Mais il possède de l’expérience à revendre, plus de 729 matchs dans la LNH malgré ses 29 ans, trois de moins que l’ancien capitaine des Blues.

Le centre possède comme O’Reilly un gabarit avantageux, du haut de ses 6 pieds 2 pouces et presque 200 livres. Monahan est aussi, surtout, en santé pour la première fois depuis longtemps. Il n’a raté aucun match cette saison.

Non seulement peut-il être employé contre les meilleurs trios adverses dans les situations défensives et possède un leadership indéniable, mais il retrouve depuis quelques semaines l’élan offensif des beaux jours.

Avec deux matchs de trois points depuis samedi, il a désormais amassé dix points à ses six derniers matchs, 21 à ses 24 plus récentes rencontres. Il est aussi devenu un catalyseur en supériorité numérique. Monahan a seulement trois points de moins que Cole Caufield et autant de buts (13) que Nick Suzuki.

Il possède un taux d’efficacité de 55,5 % lors des mises en jeu, l’un des bons chez les centres de la Ligue nationale de hockey.

Monahan touche un salaire de 1,9 million cette saison. Des broutilles comparativement à celui d’O’Reilly. Le CH pourrait même accepter d’absorber la moitié de son salaire s’il l’échangeait à un club coincé par le plafond. La gymnastique salariale serait simple pour son acquéreur.

Si Ryan O’Reilly, en compagnie d’un joueur de quatrième trio, Acciari, vaut des choix de premier, deuxième et troisième tour, quelle est la valeur de Monahan, un centre plus jeune, offensif et 5 millions de moins à ajouter sur une masse salariale ?

À suivre d’ici le 8 mars

À moins d’une surprise de taille, Sean Monahan, malgré son impact avec le Canadien, sera échangé d’ici la date limite des transactions.

Monahan aura droit à l’autonomie complète le 1er juillet. Après une saison gâchée par les blessures, il a refusé un contrat plus avantageux avec au moins une équipe de tête pour revenir à Montréal, a-t-on appris récemment. Il tenait à se retrouver dans un contexte favorable, employé à outrance, dans un milieu où il avait trouvé ses repères, afin de maximiser sa valeur un an plus tard. Pari réussi.

Notre homme a participé aux séries éliminatoires seulement quatre fois en dix ans de carrière. Le CH fera tout en son pouvoir pour l’accommoder et lui permettre de connaître un printemps stimulant avec une équipe de tête. Il aura ensuite le loisir de le rapatrier ou pas l’été prochain.

Le Canadien peut espérer obtenir un choix de premier tour pour Monahan. Ça lui en ferait deux, merci à l’ancien DG des Flames, Brad Treliving, qui a offert le premier en août 2022 pour se libérer du contrat de Monahan pour embaucher Nazem Kadri. Montréal devrait repêcher en 2025 avec le choix de premier tour reçu de Calgary, en vertu des clauses complexes de cette entente.

Le marché des transactions ne bouge pas beaucoup pour l’instant. On attend encore de voir quelle sera l’approche de certains clubs encore en lutte pour une place en séries : seront-ils du camp des vendeurs ou acheteurs ?

Les Flames de Calgary, par exemple, sont désormais à six points de la dernière place donnant accès aux éliminatoires. Voudront-ils échanger leur éventuel joueur autonome sans compensation Elias Lindholm, 29 ans, seulement 30 points cette année, mais 64 la saison précédente et 82 en 2021-2022 ?

Les Predators doivent aussi décider du sort de Tommy Novak, 27 ans, 20 points en 36 matchs, employé à l’aile en ce moment à Nashville, mais un centre de carrière. Novak a un salaire très avantageux pour un acquéreur à seulement 800 000 $. Sinon, ça ne regorge pas de centres de location disponibles. Jeff Gorton et Kent Hughes ne s’en plaindront pas.

Dénaturer Arber Xhekaj ?

PHOTO DAVID KIROUAC, USA TODAY SPORTS VIA REUTERS CON

Arber Xhekaj

Pour certains, la direction du Canadien tente de dénaturer Arber Xhekaj, d’où ses ennuis actuels. En quoi est-ce dénaturer un défenseur que de lui demander d’être plus fiable défensivement ?

Xhekaj, une sensation l’an dernier à Montréal, a connu un autre match difficile jeudi. Il a été très vulnérable contre les attaquants les plus rapides des Islanders et écopé de deux punitions, une première après avoir perdu le disque à la ligne bleue adverse, une seconde pour un coup au visage inutile à Mathew Barzal alors que le jeu ne se déroulait même pas dans ce coin.

Ce jeune colosse de 6 pieds 4 pouces et 240 livres n’est malheureusement plus que l’ombre du défenseur surprenant de l’an dernier. On espérait revoir le défenseur de la saison passée après un stage de quelques semaines à Laval, mais il reste du travail à faire.

Xhekaj a d’ailleurs été limité à seulement 11 minutes de jeu contre les Islanders, dont seulement trois présences pour 2 : 55 en troisième.

Soyons francs : à l’heure actuelle, Jayden Struble, pourtant pas dans les plans, lui est largement supérieur à tous les niveaux, sauf sur le plan du pugilat.