Le Canadien entame donc sa pause du match des Étoiles avec une fiche de 20-21-8, 48 points, à 9 points de la dernière place donnant accès aux séries éliminatoires.

À la surprise générale, le CH est à égalité au classement avec les Sabres de Buffalo et devance les Sénateurs d’Ottawa par dix points, avec quatre rencontres de moins à disputer. Ces deux équipes en reconstruction depuis de nombreuses années devaient pourtant faire un bond au classement cet hiver selon de nombreux observateurs.

À pareille date l’an dernier, Montréal montrait une fiche de 20-26-4, pour 44 points, à 13 points d’une place en séries. Le nombre de victoires est le même, mais le CH a tenu tête à l’adversaire jusqu’en surtemps plus souvent cet hiver.

Le directeur général Kent Hughes a noté une progression de son équipe au plan collectif. Il n’a pas tort. À part les trois dégelées récentes contre Boston et Ottawa deux fois, le Canadien, depuis le 10 décembre, a remporté sept matchs, en a perdu sept par un but ou moins (on inclut une rencontre où l’adversaire a marqué dans un filet désert). Et seulement deux par deux buts ou plus.

Les vétérans Mike Matheson, David Savard, Sean Monahan, et les plus jeunes vétérans, le gardien Samuel Montembeault et Jake Evans, permettent au CH de rester compétitif.

Mais puisque nous sommes en pleine reconstruction à Montréal, attardons-nous aux plus jeunes et à leur progression. Certains ont pris du galon de façon étonnante, d’autres régressent et s’éloignent des plans d’avenir…

* Aujourd’hui les attaquants, mardi les défenseurs.

Juraj Slafkovsky

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Juraj Slafkovsky

Sans conteste le joueur le plus amélioré à l’attaque. À la pause du match des Étoiles l’an dernier, Slafkovsky était tombé au combat depuis deux semaines. Il avait été blanchi lors des 15 matchs précédents. Il perdait régulièrement ses batailles pour la rondelle le long des rampes. Ce jeune colosse de 18 ans était souvent vulnérable aux mises en échec assassines en patinant la tête trop basse. Il ne prenait pas de bonnes décisions à la rondelle. Le débat faisait rage, avant sa blessure : devait-on le renvoyer à Laval pour optimiser son développement ?

Quelque part en décembre, Slafkovsky s’est transformé en jeune joueur d’impact. Il est difficile de lui arracher le disque. Il récupère plusieurs rondelles avec un échec-avant agressif. Il montre une créativité intéressante. Ce premier choix au total en 2022 demeure aussi un solide allié aux défenseurs. Il jouait en moyenne 12 minutes l’an dernier. Il est désormais employé sur la première vague en supériorité numérique.

À ses 18 dernières rencontres cet hiver, il a joué 17 minutes ou plus 16 fois, et 19 minutes ou plus neuf fois. Il a amassé 12 points à ses 18 dernières rencontres. Il produit à un rythme de 33 points sur une saison complète, mais s’il amasse des points comme il le fait actuellement, il pourrait atteindre la marque des 40 points. À 19 ans.

Cole Caufield

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Cole Caufield

Caufield constituait une déception il y a quelques semaines à peine. L’arrivée de Juraj Slafkovsky au sein du premier trio a eu un effet bénéfique sur lui. Il travaille plus fort. Ne se contente plus du confort de la périphérie. Un échec-avant soutenu lui permet même de récupérer des rondelles et provoquer des buts.

Au moment de sa grave blessure à l’épaule l’an dernier, on saluait son excellence à l’attaque. Il avait amassé 36 points, dont 26 buts, en 46 parties, un rythme de 64 points, dont 46 buts. Mais son réveil récent à l’attaque, 12 points à ses 9 derniers matchs, a relancé sa saison. Il produit désormais à un rythme de 65 points. Mais s’il poursuivait sur sa lancée actuelle, ou du moins soyons un peu plus conservateurs et allouons-lui un point par match, il atteindrait 72 points. Progression, il faut l’avouer.

Nick Suzuki

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Nick Suzuki

Suzuki, 24 ans, représente un monstre de fiabilité. Sans ailiers réguliers l’an dernier, il avait atteint un sommet en carrière avec 66 points. Il est en route pour 70 points cette saison, tout en disputant en moyenne 21 minutes par rencontre.

Pour plusieurs, il n’a pas l’étoffe d’un centre numéro un. Il a pourtant plus de points qu’Anze Kopitar, Mark Scheifele (quelques matchs ratés pour blessure), Joel Eriksson-Ek et Evgeni Malkin, seulement trois de moins que Tim Stützle, Bo Horvat, Jack Eichel (quelques matchs ratés pour blessure) et Ryan Nugent-Hopkins. La présence en santé de Kirby Dach l’an prochain lui permettra peut-être d’éloigner l’attention de l’adversaire sur lui et de s’épanouir davantage offensivement.

Rafaël Harvey-Pinard

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Rafaël Harvey-Pinard

Sa production étonnante de 20 points en 34 matchs après son rappel l’an dernier était sans doute une anomalie. Harvey-Pinard a seulement six points, dont un but, en 22 matchs dans une saison marquée par une blessure, mais son efficacité en infériorité numérique, sa hargne et sa fougue en font le joueur de quatrième trio parfait au sein d’une équipe aspirante, capable même de remplacer au sein d’un troisième trio. Ce garçon de 25 ans consolide encore davantage sa place à Montréal pour les années à venir.

Jesse Ylönen

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Jesse Ylönen

Rappelé en fin de saison l’an dernier, Ylönen a obtenu 16 points en 37 matchs, mais il ne semble pas gagner la confiance de son entraîneur cette année et se contente d’un temps d’utilisation limité, quand il n’est pas sur la tribune de la presse. Il montre de beaux flashs offensifs à l’occasion, mais ne semble pas saisir les consignes de Martin St-Louis. Son avenir semble être ailleurs, s’il en a un.

Kirby Dach

PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE

Kirby Dach

Une blessure sérieuse dès la deuxième rencontre de la saison, après un camp d’entraînement exceptionnel. À l’an prochain.

Alex Newhook

PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE

Alex Newhook

Première saison avec le Canadien, montrait une belle progression offensive avec six points en sept matchs avant de se blesser fin novembre. Devrait revenir au jeu après le Match des étoiles. Il doit être considéré comme un éventuel attaquant du top 6.

Coup dur pour les Rangers

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Filip Chytil

Le centre des Rangers, Filip Chytil, espérait revenir au jeu prochainement, mais il a été victime d’une rechute à l’entraînement, vendredi, et on a dû l’escorter jusqu’au vestiaire. Chytil souffrirait d’une commotion cérébrale et il sera désormais à l’écart du jeu au moins jusqu’à la fin de la saison.

Chytil, 24 ans, un choix de premier tour, 21e au total en 2017 sous Jeff Gorton et Nick Bobrov, progressait bien au centre du troisième trio des Rangers. Il venait de connaître une saison de 45 points, dont 22 buts, de loin sa meilleure en carrière, et avait amassé six points en neuf matchs avant de se blesser.

Sa perte relance les rumeurs sur l’arrivée d’un centre chez les Rangers d’ici la date limite des transactions. À Montréal, on évoquera souvent Sean Monahan d’ici le 8 mars, évidemment.