Un fan du Canadien dans la vingtaine a lancé un cri d’amour spontané et fort sur Twitter/X, mardi soir, après l’éclatante victoire de son équipe favorite, menée à nouveau par le jeune trio de Nick Suzuki, Juraj Slafkovsky et Cole Caufield.

« On dirait que je n’arrive pas à croire ce qui arrive avec Slafkovsky, a écrit Nicolas Joyal, un bachelier de l’Université de Sherbrooke. Je n’ai jamais vécu ça de mes 26 ans, voir un jeune devenir une star, un joueur de grand talent qui fait des points à chaque partie. J’ai même l’impression que ça ne peut pas nous arriver à nous. »

J’ai même l’impression que ça ne peut pas nous arriver à nous…

Cette phrase est puissamment révélatrice, belle, mais un tantinet triste à la fois.

Nicolas a probablement commencé à suivre le Canadien il y a une quinzaine d’années. Comme plusieurs de sa génération, il a probablement monté à bord du train lors du printemps Halak, en 2010, avec un club construit à la hâte par Bob Gainey, avec l’arrivée des Gomez, Cammalleri et Gionta, dans la foulée du centenaire de l’équipe.

Les succès de cette petite équipe lors des séries éliminatoires de 2010 étaient attribuables aux prouesses de ce gardien chétif et surprenant, et à un système de jeu défensif brillamment échafaudé par Jacques Martin.

A suivi l’ère de domination pendant les quinze années suivantes de Carey Price. Il y avait bien sûr çà et là des saisons de 30 buts ou plus de Pacioretty et de Gallagher, la brillance de P. K. Subban, rare star sans jambières à Montréal, ensuite échangé pour un défenseur de premier plan, quoique plus sobre, mais la vie ou la mort du CH dépendait de son gardien tout-puissant.

Les 45 ans ou moins n’ont guère été plus gâtés. Certains vont peut-être se souvenir de la Coupe Stanley de 1993, alors qu’ils regardaient encore le hockey en pyjama. Mais les plus vieux auront comme modèle de premier centre Saku Koivu, doué, certes, mais frêle et limité offensivement, mal entouré surtout, Tomas Plekanec, d’abord considéré comme un centre défensif, et ensuite le surprenant David Desharnais, un centre offensif surprenant malgré ses 5 pieds 6 pouces, mais comme ses prédécesseurs, un numéro un par défaut.

Un seul attaquant du Canadien a atteint la marque des 80 points lors des 27 dernières saisons : Alex Kovalev, avec 84 points, dont 35 buts, en 2007-2008. Et Kovalev était en bout de piste, à 34 ans, après avoir passé la majorité de sa carrière à New York et Pittsburgh. On a même osé le comparer à Guy Lafleur au sommet de son succès à Montréal, comme quoi les partisans de l’équipe n’avaient pas été gâtés en termes de vedettes offensives depuis une décennie…

Le Canadien avait de bons joueurs offensifs l’année de la Coupe Stanley, en 1993, les Damphousse, Muller, Bellows, entre autres, puis Turgeon un an plus tard. Mais ils avaient été obtenus dans des transactions et n’avaient pas été repêchés et développés par l’équipe.

Nicolas, comme ceux de sa génération, et même ceux de la génération suivante qui ont trop souvent entendu leurs aînés évoquer les années de gloire du Canadien dans les années 1970, où l’équipe accumulait les Coupes Stanley à un rythme insensé, ont peut-être l’impression de pouvoir enfin s’approprier un morceau de cette équipe au passé glorieux.

On est évidemment loin d’une participation aux séries éliminatoires, encore plus d’une Coupe Stanley. Mais les Nicolas, Guillaume, Florence, Hugo, Valérie et Alexis peuvent s’imaginer participer à la construction d’un club intéressant.

PHOTO DAVID KIROUAC, USA TODAY SPORTS VIA REUTERS CON

Avec 27 points en 53 matchs, Juraj Slafkovsky produit à un rythme de 42 points. Mais à son rythme des 24 dernières rencontres, il pourrait espérer 50 points. Non seulement produit-il offensivement, mais son échec-avant est redoutable et il gagne la majorité de ses batailles pour la possession de la rondelle, dans toutes les zones.

À quand d’ailleurs remonte un premier trio si prometteur, constitué de trois joueurs de 24 ans ou moins dont tous les matchs en carrière ont été disputés avec le CH ?

Avec 51 points en 53 matchs, le capitaine Nick Suzuki, 24 ans, produit désormais à un rythme de 79 points sur une saison complète. Suzuki a amassé 17 points à ses 11 derniers matchs, 20 à ses 15 derniers. Il lui faudra 29 points en autant de rencontres d’ici la fin de la saison pour atteindre la marque des 80 points. Il est désormais 31e au classement des compteurs de la LNH, à cinq points de Mathew Barzal et du top 20.

Juraj Slafkovsky a éclos plus tôt que prévu, à seulement 19 ans. Il a connu mardi contre Anaheim une première soirée de trois points en carrière. Ce premier choix au total en 2022 a obtenu neuf points à ses six dernières rencontres, 19 à ses 24 derniers.

Certains remettaient en question le choix du CH après 15 matchs en voyant le troisième choix au total, Logan Cooley, avec 11 points chez les Coyotes de l’Arizona, et Slafkovsky avec seulement… deux. Le jeune ailier du Canadien devance Cooley par deux points aujourd’hui.

Avec 27 points en 53 matchs, Slafkovsky produit à un rythme de 42 points. Mais à son rythme des 24 dernières rencontres, il pourrait espérer 50 points. Non seulement produit-il offensivement, mais son échec-avant est redoutable et il gagne la majorité de ses batailles pour la possession de la rondelle, dans toutes les zones.

Seulement cinq membres de la cuvée 2022 jouent dans la LNH à l’heure actuelle : Slafkovsky, Cooley et les défenseurs Simon Nemec, Pavel Mintyukov et Kevin Korchinski.

On en oublie presque Cole Caufield, 23 ans depuis le 2 janvier, le deuxième compteur de l’équipe avec 42 points en 53 matchs, un rythme de 65 points, après avoir produit à une cadence de 46 buts l’an dernier avant sa blessure.

Un retour en santé l’an prochain de l’autre centre offensif, Kirby Dach, 23 ans, l’apport d’Alex Newhook, 23 ans également, efficace en supériorité numérique depuis son retour au jeu, qui sait l’ajout d’un ailier de talent au repêchage cet été, et l’attaque du CH pourra permettre aux Nicolas de ce monde de passer d’autres agréables soirées à regarder SES Canadiens…

L’effet Patrick Roy tarde encore

PHOTO DENNIS SCHNEIDLER, USA TODAY SPORTS VIA REUTERS CON

Patrick Roy

L’embauche de Patrick Roy chez les Islanders de New York n’a pas encore eu l’effet escompté. Avec leur défaite en fusillade, à domicile contre le Kraken de Seattle mardi, les Islanders portent leur fiche à 3-3-2 depuis l’arrivée de l’ancienne gloire du CH le 20 janvier.

Les Islanders étaient à deux points de la dernière place donnant accès aux séries lors du congédiement de Lane Lambert. Ils se retrouvent désormais à trois points de ces mêmes Red Wings, avec néanmoins un match de moins à disputer.

Le chroniqueur Arthur Staples, du site theathletic.com, note certaines améliorations, entre autres au plan défensif. Mais, ajoute-t-il, les Islanders sont encore victimes de trop de revirements et aussi, surtout, ils marquent encore moins souvent. Leur moyenne de buts comptés par match est passée de 2,93 à 2,75 depuis l’embauche de Roy.

Staples presse le directeur général Lou Lamoriello de donner un peu de munitions à son nouvel entraîneur d’ici la date limite des transactions.