Depuis son arrivée dans la LNH, Nick Suzuki a joué chacun des 346 matchs du Canadien. Il était aussi à son poste pour les 32 matchs de séries que Montréal a joués, en 2020 et en 2021. Tel un Guy Mongrain à la barre de Charivari, il est fidèle au poste.

Sa séquence d’homme de fer est-elle menacée ? Rien dans son jeu ne l’indique. Dans la défaite de samedi, il a passé plus de 23 minutes sur la patinoire et est demeuré productif ; il a marqué un but pour porter à 10 sa séquence de matchs avec au moins un point.

Cela dit, il y avait trois absents à l’entraînement de dimanche au Centre Bell : Suzuki et ses ailiers, Cole Caufield et Juraj Slafkovsky. Si on accroche sur le cas spécifique de Suzuki, c’est parce qu’il a raté une troisième séance de suite, après l’entraînement matinal de samedi et la séance de mercredi, avant l’envolée vers New York. Le début de cette série d’absences coïncide avec le match de mardi, contre les Ducks d’Anaheim, lors duquel il avait bloqué un tir de Frank Vatrano, non sans souffrir.

C’était une première absence pour Slafkovsky cette semaine, et Caufield manquait à l’appel pour la deuxième journée de suite, bien qu’il ait joué samedi soir.

« On gère le calendrier. Ils jouent beaucoup, ils ont beaucoup de temps de glace. La saison est longue. On gère leur énergie », a simplement dit Martin St-Louis.

Dans un aménagement de l’horaire rarement vu, le Tricolore a tenu un entraînement relativement tôt pour un lendemain de match (10 h) et aura congé lundi. L’horaire n’avait rien de punitif en lien avec le match de samedi ; la séance était prévue avant même la défaite aux mains des Capitals de Washington. Dès 9 h 45, les joueurs ont afflué sur la surface, se donnant toutes les chances de partir plus tôt et de profiter d’un dimanche en famille.

St-Louis en a profité pour insister sur le travail défensif autour du filet, y consacrant des exercices à haute intensité. Après la rencontre de samedi, l’entraîneur-chef avait déploré les erreurs de couverture qui ont permis aux Capitals d’inscrire quatre buts. « Les matchs te parlent, donc on est venus travailler aujourd’hui », a simplement dit le coach.

St-Louis a assuré que ses joueurs comprennent très bien ce qui leur est demandé. « Il n’y a rien dans le système que les gars ne comprennent pas », a-t-il martelé. « Donc ils doivent être plus alertes ? », a demandé un collègue. « Oui, exact. »

L’entraînement s’est terminé par une bonne séance de patinage sans rondelle. Rien de punitif ici non plus, a assuré St-Louis. « On s’en va en congé une journée et demie. »

Dans un des exercices, Joel Armia a fait une autre démonstration de son grand talent. Opposé à Michael Pezzetta dans une lutte dans l’enclave, le Finlandais a essentiellement « roulé » sur le corps de son rival pour se dérober, se donnant tout juste le temps de revenir dans l’axe du défenseur posté à la ligne bleue. Ce dernier a tiré, et Armia a marqué en faisant dévier la rondelle.

PHOTO WENDELL CRUZ, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Joel Armia (40) lors du match de jeudi dernier face aux Rangers de New York

Depuis un mois, Armia joue possiblement son meilleur hockey dans l’uniforme du Canadien, même si sa production offensive demeure modeste (3 buts, 3 aides à ses 13 derniers matchs). Samedi, il a d’ailleurs été récompensé par deux mentions d’aide. La deuxième lui a été rajoutée par après, puisque le but d’Alex Newhook avait d’abord été annoncé sans aide.

Au camp d’entraînement, Pezzetta avait rappelé qu’il était apte à jouer en désavantage numérique, question de passer davantage de temps sur la patinoire.

Employé 45 secondes dans cette situation à son premier match de la saison, puis 28 secondes à son deuxième, il a ensuite été écarté de cette phase du jeu. L’ailier à la pilosité ostentatoire a toutefois continué à démontrer de l’intérêt pour cette mission.

J’assiste à toutes les rencontres d’équipe du désavantage numérique, question d’être au courant et d’être prêt si ma chance vient. On a eu des blessures, donc si un de nos gars est puni, j’aurai ma chance et je veux leur montrer que je peux faire le travail.

Michael Pezzetta

On en a compris que ces rencontres sont essentiellement ouvertes à tous. « Pour l’avantage numérique, tu attends d’être invité. Si j’y allais, je pense que les gars me demanderaient ce que je fais là ! a blagué Pezzetta. Mais en désavantage, presque toute l’équipe est là, car tu ne sais jamais ce qui peut se passer. Et c’est juste avant la rencontre générale d’équipe, donc c’est plus facile d’y assister. »

Avec le départ de Sean Monahan et la blessure à Rafaël Harvey-Pinard, les occasions se présentent un peu plus. La semaine dernière contre Dallas, il a passé près de deux minutes sur la patinoire en infériorité numérique. Puis, 59 secondes contre les Ducks d’Anaheim. Il aurait certainement obtenu un tour ou deux de plus samedi, surtout en première période quand Armia, membre permanent de ces unités, s’est retrouvé au cachot. Sauf que le duo de Jake Evans et Brandon Gignac n’a jamais pu revenir au banc, les Capitals marquant après 55 secondes, dans ce qui fut leur unique avantage numérique du match.

Dans tous les cas, Pezzetta a visiblement bien fait d’assister aux rencontres. « Si tu veux [écouler] des punitions, tu es mieux d’être dans les meetings ! Mais ça ne garantit pas que tu vas le faire », a rappelé St-Louis.