Jordan Harris n’a pas revu les images de ce qui lui est arrivé au Centre Bell le 11 février. Il n’a pas le goût de les revoir non plus.

Ce soir-là, le jeune défenseur du Canadien a fait peur à bien du monde, dont sa mère, infirmière de son état. La mise en échec qu’il a dû encaisser face à Samuel Blais, des Blues de St. Louis, l’a projeté sur la glace tel un boxeur qui subit le K.-O en plein ring.

L’air hagard, il a eu besoin d’aide pour finir par se relever et sortir de la patinoire.

« Je n’ai pas vraiment le goût d’aller revoir ça, a-t-il commencé par dire dans le vestiaire du Canadien, mardi midi à Brossard. Ma mère a vu les images, ma copine aussi. C’est suffisant... »

PHOTO GRAHAM HUGHES, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Jordan Harris frappé par Samuel Blais

« Ç’aurait pu être pire... »

Harris n’a pas été en mesure de dire s’il allait pouvoir prendre part au prochain match, mercredi soir au Centre Bell contre Buffalo, mais il a reçu le feu vert des médecins, ce qui est déjà un genre de petit miracle si on retourne voir les images du jeu en question, encore très récentes et très troublantes.

« Ç’aurait pu être pire... Je connais des joueurs qui ont eu à composer avec des symptômes de commotion cérébrale pendant des semaines, pendant des mois... Quand ça arrive, tout ce qu’on peut faire, c’est attendre et se croiser les doigts. »

Ce n’est pas sa première ; il se souvient d’avoir été tout aussi sonné lors d’un match de hockey universitaire à l’automne 2021. Ce qui signifie qu’à 23 ans, il en est à une deuxième commotion cérébrale depuis qu’il joue au hockey.

Ça ne l’inquiète pas tant.

« C’est quelque chose que l’on accepte en jouant au hockey... Ça fait partie du jeu, et ça peut arriver dans le cadre d’un sport de contact. On ne veut pas que ça arrive, mais il y a des chances que ça arrive. Il [Samuel Blais] m’a texté ensuite pour s’excuser, je ne crois pas qu’il l’ait fait exprès.

Je connais des gars qui ont déjà subi des commotions cérébrales depuis longtemps, en jouant au hockey à l’école secondaire par exemple, alors je me considère comme étant chanceux d’avoir pu éviter ça pendant un certain temps. On tente de les éviter, car les dommages finissent par s’accumuler.

Jordan Harris

PHOTO ERIC BOLTE, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Jordan Harris et Jake Allen

Alors oui, c’est peut-être un genre de petit miracle que de le revoir ici, debout dans ce vestiaire, surtout après la violence de ce coup qu’il ne souhaite pas revoir. Il a admis avoir été « dans un brouillard » par la suite, prisonnier de maux de tête, se sentir mal face à la lumière et au bruit ambiant.

Mais il est prêt à revenir et il ne veut plus trop penser à ça, parce qu’il a un travail à faire.

« Je suis conscient des dangers des commotions cérébrales, on en a tant parlé au cours des cinq ou six dernières années... J’ai grandi en voyant [Sidney] Crosby qui devait composer avec ça. Mais je ne suis pas inquiet, et je ne peux pas l’être ; quand on commence à avoir peur des choses qui pourraient nous arriver, c’est là qu’on se met à changer... »

Une autre absence pour Caufield

PHOTO NICK WASS, ASSOCIATED PRESS

Cole Caufield

Cole Caufield n’était pas de l’entraînement de mardi matin au centre d’entraînement de Brossard. Inquiétant ? Peut-être un peu, dans la mesure où il s’agissait d’une troisième absence de suite à l’entraînement pour le jeune attaquant. Interrogé à ce sujet, Martin St-Louis n’a pas été en mesure d’apporter des précisions sur l’état de santé du jeune ailier.

Anderson et la constance

PHOTO ERIC BOLTE, USA TODAY SPORTS

Josh Anderson

Martin St-Louis a souvent parlé de constance dans le cas de Josh Anderson cette saison. À ses 10 derniers matchs, le vétéran attaquant a dû se contenter de 3 aides, et ce n’est certes pas suffisant. Peut-être dans le but de le relancer, l’entraîneur l’a placé sur le deuxième trio du club à l’entraînement de mardi à Brossard, en compagnie de Joshua Roy et d’Alex Newhook. Anderson comprend qu’il doit en faire plus. « Je dois mieux me concentrer sur mon jeu en territoire défensif, a-t-il admis au terme de l’entraînement. Je dois être plus agressif en situation de repli défensif, et faire en sorte que je ne sois pas sur la glace quand l’autre équipe marque un but. C’est quelque chose qui est arrivé trop souvent récemment. »

La formation du Canadien à l’entraînement

Ylönen (Caufield absent)-Suzuki-Slafkovsky Roy-Newhook-Anderson Armia-Evans-Gallagher Pezzetta-Gignac-Pearson

Matheson-Savard Struble-Guhle Xhekaj-Kovacevic/Harris