Les Devils du New Jersey, qui affronteront le Canadien samedi, étaient perçus comme l’une des bonnes équipes de l’Association de l’Est en début de saison. Or, ils pourraient fort bien rater les séries éliminatoires. Sans être les seuls responsables des malheurs de leur club, les principaux suspects derrière cette situation se trouvent devant le filet. Cinq choses à savoir sur les Devils.

1. La déroute

PHOTO NOAH K. MURRAY, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Avec son taux d’efficacité de ,890, Vitek Vanecek arrive au 33e rang parmi les 35 portiers ayant effectué au moins 25 départs cette saison.

Le hockey étant un sport d’équipe, on ne peut réduire les problèmes d’une équipe à un ou deux joueurs. Au New Jersey, c’est hélas inévitable. Offensivement, surtout, et même défensivement en dépit de la perte de Dougie Hamilton, cette équipe montre un rendement qui devrait lui permettre de voguer doucement vers les séries éliminatoires. Mais lorsqu’un trio de gardiens accorde de 15 à 20 buts en trop, comme l’estiment différents modèles de projection, la vie est plus compliquée. Héros du premier tour des dernières séries, Akira Schmid a tellement peiné en début de saison qu’il évolue dans la Ligue américaine depuis les Fêtes. Avec son taux d’efficacité de ,890, Vitek Vanecek arrive au 33e rang parmi les 35 portiers ayant effectué au moins 25 départs cette saison. Voilà en plus qu’il est blessé. Le gardien recrue Nico Daws, lui, s’en sortait bien jusqu’à récemment, mais le jeune homme vient d’accorder 11 buts sur 44 tirs à ses deux derniers départs. Bref, ça va mal.

2. Les rumeurs

PHOTO SERGEI BELSKI, USA TODAY SPORTS

Le nom de Jacob Markström est celui qui a le plus souvent été lié aux Diables.

Sans surprise, depuis le début de la saison, plusieurs médias rapportent que les Devils cherchent activement du renfort à la position de gardien. Les partisans montréalais seront certainement emballés de proposer le nom de Jake Allen, mais on se permettra de douter que le joueur du CH représente un potentiel d’amélioration suffisant pour qu’une transaction soit conclue. Le nom de Jacob Markström est celui qui a le plus souvent été lié aux Diables. Seulement, le Suédois possède une clause complète de non-mouvement : il devra donc approuver l’échange avant qu’il soit conclu. Son salaire de 6 millions n’est pas démesuré pour un gardien de sa trempe, mais il n’est pas anecdotique non plus lorsque vient le temps de le caser sous le plafond salarial. Les Flames de Calgary, enfin, auraient toutes les raisons d’être gourmands et d’exiger, en retour, de hauts choix au repêchage et des espoirs de prestige. Les Devils seront-ils assez désespérés ?

3. Les probabilités

À la suite de leur défaite cinglante de 5-1 face aux Rangers de New York, jeudi, les Devils se retrouvent à cinq points du Lightning de Tampa Bay, actuel détenteur du dernier rang donnant accès aux séries éliminatoires. Ils ont certes deux matchs en main sur les Floridiens, mais même en les remportant, ils seraient encore en déficit. Il faudra donc accélérer la cadence, d’autant que leurs 60 points les placent à égalité avec les Capitals de Washington et les Islanders de New York. La principale menace vient probablement de Pittsburgh, puisque les Penguins, avec 58 points, ont disputé deux matchs de moins que les Devils et quatre de moins que le Lightning. Le site MoneyPuck évalue à 23,5 % les chances de l’ancien club de Sergei Brylin d’accéder aux séries ; Athletic est plus optimiste, avec 42 %. Cela demeure mince, surtout avec tout le talent dans cette formation.

4. La déception

PHOTO STEVE ROBERTS, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Timo Meier n’a jusqu’ici amassé que 10 buts et 22 points en 43 rencontres. Son différentiel de -25 est le pire de son équipe,

L’attaquant le mieux payé d’une équipe n’a pas l’obligation d’en être le meilleur pointeur. À chacun son rôle, en somme. On attendra toutefois de ce haut salarié qu’il ne ralentisse pas le groupe. Cette introduction sans doute trop longue nous amène à parler de Timo Meier. La transaction qui a fait passer le Suisse des Sharks de San Jose aux Devils a été l’un des faits saillants de la saison dernière dans la LNH. L’été venu, le gros ailier, après avoir conclu des saisons de 35 et de 40 buts, a signé un lucratif contrat qui lui rapportera en moyenne 8,8 millions annuellement jusqu’en 2031. Il a certes été ralenti par deux blessures qui lui ont coûté 12 matchs, mais quelle n’est pas notre (mauvaise) surprise de constater qu’il n’a jusqu’ici amassé que 10 buts et 22 points en 43 rencontres. Surtout, son différentiel de -25 est le pire de son équipe, et tous les indicateurs avancés confirment qu’il est l’attaquant le plus à risque défensivement de son camp. Il a encore beaucoup de temps pour se racheter. Mais pour l’heure, il n’incarne pas exactement l’excellence en matière de rapport qualité/prix.

5. L’argument massue

PHOTO JAMES GUILLORY, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

L’entraîneur-chef Lindy Ruff serait-il arrivé à bout de solutions ? Ça ressemble un peu à ça, disons.

Le taux de succès de 22 % des Devils en avantage numérique n’est, théoriquement, pas vilain. Quand on sait qu’il était à 30 % à Noël, c’est moins emballant. Et depuis 14 matchs, la léthargie est totale : à peine deux buts en 46 occasions. Dougie Hamilton a beau ne pas avoir joué depuis qu’il a subi une opération au pectoral, au début du mois de décembre, on s’attendrait à ce qu’une unité qui déploie Jesper Bratt, Nico Hischier, Tyler Toffoli ainsi que les frères Jack et Luke Hughes soit beaucoup plus efficace. Jeudi, contre les Rangers, l’attaque à cinq a été blanchie en près de 12 minutes de travail, y compris 5 minutes incompressibles en début de rencontre. Après le match, l’entraîneur-chef Lindy Ruff a sorti de sa manche un argument que personne n’a vu venir. « J’imagine que vous en avez parlé à chacun de nos joueurs. Maintenant, ils s’en ressentent et vous leur imposez une pression excessive », a-t-il dit aux journalistes locaux. La déclaration est pour le moins surprenante venant d’un pilote aussi expérimenté, à plus forte raison dans l’un des marchés où la présence médiatique est parmi les moins soutenues de la LNH. Ruff serait-il arrivé à bout de solutions ? Ça ressemble un peu à ça, disons.