Une douche de Gatorade, « quelques centaines » de messages de félicitations, une soirée avec des amis, la famille et des employés des Saguenéens de Chicoutimi…

Yanick Jean a souligné sa 590victoire et son nouveau titre d’entraîneur-chef le plus victorieux de l’histoire de la LHJMQ de belle façon, vendredi. Il a battu le record qui appartenait jusque-là à Richard Martel, un autre Bleuet.

Cette victoire historique s’est déroulée au domicile des Saguenéens, équipe dont il est l’entraîneur-chef et le directeur général depuis 10 ans et avec laquelle il a joué tout son hockey junior. L’équipe a blanchi les Tigres de Victoriaville, une des deux seules autres formations qu’a entraînées Jean dans sa carrière, au compte de 5-0. C’était aussi le neuvième gain consécutif pour la troupe chicoutimienne.

« Que mon nom soit associé à un record comme ça, je me sens privilégié », a dit Jean lors d’une conférence de presse virtuelle, lundi.

« Les Saguenéens, c’est l’équipe de mon enfance, où j’ai joué. Toute ma vie, je l’ai passée de près ou de loin avec l’équipe. C’est une fierté incroyable de pouvoir le faire ici, dans ma région, entouré de gens que j’aime, de parents, d’amis… »

Les Saguenéens, je les ai tatoués sur le cœur depuis que je suis haut comme trois pommes.

Yanick Jean

Dans le couloir après la victoire, l’Almatois de 48 ans a « échangé quelques mots » avec Richard Martel, qui était présent pour l’occasion.

Puis, évidemment, ses joueurs lui avaient réservé une douche d’eau froide et de Gatorade « assez intense » à son arrivée dans le vestiaire. La soirée s’est terminée dans le salon VIP du Centre Georges-Vézina avec ses amis, sa famille et des employés liés de près ou de loin aux Saguenéens.

PHOTO TIRÉE DE LA PAGE FACEBOOK DE RICHARD MARTEL

L’ancien détenteur du record de victoires dans la LHJMQ, Richard Martel (à droite), a félicité Yanick Jean, vendredi.

Jean a reçu « quelques centaines » de messages dans les heures qui ont suivi le match.

« Il n’y a personne de qui je ne m’attendais pas, mais juste pour vous dire, il y avait Julien BriseBois parmi les gens dont on s’étonne toutes les fois. C’est quelqu’un qui n’a pas oublié d’où il vient. À toutes les occasions, il ne manque jamais de nous féliciter. »

« Je l’ai texté quand il a battu le record. Je suis content pour lui. C’est un bon ami », a par ailleurs dit André Tourigny, entraîneur-chef des Coyotes de l’Arizona, qui sont de passage à Montréal pour y affronter le Canadien, ce mardi.

« Quand je suis revenu du Colorado, j’étais un des cinq plus jeunes de la ligue et il a un an de moins que moi. Il est encore un des plus jeunes. Il n’a pas encore 50 ans et il vient de battre le record de tous les temps. C’est exceptionnel. C’est une bonne personne et je suis content pour lui. »

Une nécessaire adaptation

À l’approche de ce record, Jean ne faisait pas de « décompte personnel », voulant éviter que ça devienne une source de distraction pour son équipe, ce qui, de toute évidence, est réussi. « Personnellement, ce n’est pas une chose à quoi je m’attardais ou qui m’empêchait de dormir, disons », a-t-il expliqué.

Néanmoins, l’entraîneur-chef a pleinement conscience de ce que ça lui a pris pour connaître une telle longévité au sein du circuit Cecchini, où il travaille avec des jeunes de 15 à 20 ans. « Les jeunes évoluent, a-t-il évoqué. C’est d’être capable de s’adapter à eux, aux générations qui changent à la vitesse de l’éclair ces dernières années. »

« Il y a 50, 40, 30 ans, on entendait ça des coachs : tu es un joueur, tu dois t’adapter. Dans les années 2000, les jeunes changent et je pense que c’est le rôle de l’entraîneur d’être capable de s’adapter aux jeunes, d’être capable d’arriver à communiquer avec un groupe qui contient des jeunes de 15 à 20 ans qui changent de semaine en semaine ou de mois en mois. »

Aujourd’hui, les joueurs sont suivis par différents spécialistes : conseillère pédagogique, préparateurs mental et physique… « On veut être des modèles, s’assurer que tout le monde joue dans des conditions optimales. »

On s’attarde beaucoup plus à la santé mentale, à comment les joueurs vont au quotidien.

Yanick Jean

Jean doit encore écouler deux années à son contrat de dix ans avec les Saguenéens. Questionné sur la possibilité de passer un jour au prochain niveau, il a admis ne pas être « pressé de partir » du Saguenay, où il travaille « avec des gens formidables ».

« Pour l’instant, je suis extrêmement bien où je suis. Lorsque je suis arrivé à Chicoutimi, j’ai pris des décisions familiales qui font en sorte que je voulais être ici longtemps, jusqu’à la fin des études de mes enfants.

« Ce n’est pas quelque chose qui occupe mes pensées, pour l’instant, de partir d’ici. »

Avec la collaboration de Guillaume Lefrançois, La Presse