(Montréal) Les malheurs des unes font parfois le bonheur des autres, et il semble que c’est le cas avec l’équipe de Montréal dans la Ligue professionnelle de hockey féminin (LPHF). Avec des blessées au sein de son club, la directrice générale Danièle Sauvageau devra se tourner vers l’une de ses réservistes lors du match de samedi contre l’équipe de Boston à l’Auditorium de Verdun.

Or, cette réserviste qui deviendrait une joueuse régulière pendant une période de 10 jours, et possiblement quatre parties, sera vraisemblablement Mélodie Daoust.

L’athlète de 32 ans a participé à la séance d’entraînement de l’équipe montréalaise vendredi matin. Ensuite, elle a laissé planer la très forte probabilité qu’elle soit en uniforme pour la première fois de l’année dans la LPHF.

« Potentiellement, je pense qu’on regarde pour demain », a-t-elle lancé avec un grand sourire lorsqu’elle s’est fait demander par un journaliste quand elle croyait jouer un premier match.

Ce serait vraiment excellent pour moi, mais je trouve que c’est aussi excitant de pouvoir faire partie de la ligue et de faire partie de l’équipe de Montréal.

Mélodie Daoust

Un peu plus tard au fil de la mêlée de presse, Daoust a précisé à quoi dépendait sa présence au match de samedi.

« Je crois que ça va juste se décider par un bout de papier avec un petit crayon. Il faut juste que je signe mon contrat de 10 jours », a-t-elle ajouté, en riant.

À écouter Danièle Sauvageau vendredi matin, les probabilités sont élevées de voir Daoust sur la patinoire samedi.

« Au moment où l’on se parle, (les chances) sont’malheureusement’bonnes, d’un côté, parce que ça, ça veut dire que l’on a des blessures. Il ne faut pas l’oublier, c’est le but des joueuses réservistes. Au moment où l’on se parle, les chances sont excellentes. »

Daoust est consciente qu’elle pourrait profiter de l’absence d’autres joueuses pour enfiler l’uniforme. C’était d’ailleurs sa seule façon de pouvoir jouer un match car elle ne pourra pas signer un contrat régulier comme ce fut le cas avec Catherine Dubois, récemment.

Dubois a d’abord paraphé deux contrats de 10 jours pour remplacer des blessées avant de se voir offrir un contrat régulier.

« L’équipe ne peut pas nous activer tant qu’il n’y a pas de blessées », a rappelé Daoust, qui pourrait, plus tard, signer un autre contrat de 10 jours, qui serait aussi son dernier cette saison.

Évidemment, tu veux tout le temps que ton équipe soit en santé. Malheureusement, en ce moment, on a beaucoup de blessées, donc ça libère beaucoup de places. Pour moi, c’est sûr que ça tombe bien, mais j’aurais aimé qu’elles restent en santé, c’est sûr.

Mélodie Daoust

Si jamais Daoust se voit offrir un petit crayon et un bout de papier et qu’elle y écrit son nom, la prochaine étape sera d’évoluer sur la patinoire au sein d’un trio.

Celui que pivote Marie-Philip Poulin peut-être ?

« Je ne sais pas. Si je me fie à la pratique (de vendredi), peut-être. On ne peut pas vendre le punch. Il va falloir se déplacer demain (samedi) », a-t-elle lancé, le regard moqueur.

Dans un autre ordre d’idées, Daoust, dont la saison à la barre de l’équipe de hockey féminin du Collège Bourget est à toutes fins pratiques terminée, a exclu la possibilité de participer au Championnat du monde de hockey féminin qui se tiendra en avril à Utica, dans l’État de New York.

Sa priorité est son garçon, qui aura bientôt six ans.

« J’ai choisi de vraiment passer mon temps avec mon garçon. Je suis en garde partagée, les parents qui sont en garde partagée le comprennent. Le temps que j’ai avec mon garçon, je veux être sûre que je l’ai à 100 %.

« C’est vraiment rendu ça, ma priorité. C’était un choix difficile mais en même temps non parce que je suis en fin de carrière, je ne suis plus très jeune. De pouvoir choisir de vraiment suivre mes valeurs, de penser à mon gars, de passer du temps avec lui, je trouve que c’est quelque chose d’exceptionnel. Je ne voudrais pas échanger ces moments pour rien d’autre. »